Queer à l’assaut des Gay games

L’association Queer lance son équipe de football. Son objectif : participer à la prochaine édition des Gay games. Un projet qui est aussi l’occasion de sensibiliser au sort des réfugiés LGBT, qui composent en grande partie l’équipe auvergnate.

C’est un projet inédit en Auvergne : monter une équipe de football pour participer aux prochains Gay games, les olympiades de la communauté LGBT. « On a déjà 36 joueurs et joueuses, tous membres de Queer », expliquent Morgane Vigouroux et Béryl Esbrayat, militantes de l’association LGBT clermontoise, lors de la première conférence de presse sur le sujet.

Avec une particularité : la plupart sont des réfugiés de Sierra Leone, arrivés en France en fuyant les persécutions de la communauté LGBT dans leur pays d’origine. « Je pensais déjà à cette équipe quand j’étais là-bas, parce que le football a la capacité de rassembler les gens, de provoquer de la joie », raconte Daouda, jeune bénévole de Queer à l’origine du projet. « Mais en Afrique, les droits humains ne sont que pour les gens d’en-haut. L’homosexualité n’est pas acceptée, à moins que vous soyez un homme riche ou un politicien », regrette-t-il, évoquant le meurtre de deux de ses amis gays par une milice religieuse.

« L’équipe n’est pas exclusive aux réfugiés, tous les LGBT peuvent y participer », précisent les bénévoles, « mais c’est aussi l’occasion de mettre au jour cette problématique peu connue. Quand on pense « migrants », on ne pense pas « homosexualité », et pourtant ça concerne beaucoup de monde. C’est une situation particulièrement difficile, car souvent les personnes concernées n’ont pas de soutien de leur famille, et leur homosexualité est sans cesse remise en cause par l’OFPRA. » Ce qui n’est pas sans poser de difficultés inattendues pour la constitution d’une équipe sportive : la plupart des volontaires sont hébergés dans les Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), ou éparpillés partout à travers la région. « Le plus gros problème, c’est le logement », relève Béryl. « Mais on est aussi à la recherche de financement pour les transports, les maillots, la location de terrains pour les entraînements… » Autant d’obstacles qu’il faudra surmonter rapidement, si l’association veut pouvoir entamer les entraînements en septembre et programmer ses premiers matchs amicaux. « On doit maintenant accélérer la communication et les démarches administratives pour faire aboutir le projet. »

Une fois l’équipe de football pérennisée, les bénévoles prévoient déjà d’ouvrir des équipes pour d’autres disciplines, comme le basketball ou la natation. En attendant, l’association se prépare à ouvrir un financement participatif pour soutenir le projet, et à participer à la marche des fiertés clermontoise, qui aura lieu le 6 juillet.

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