Grève au centre de l’enfance : le budget retoqué, une étape importante dans la mobilisation

La salariés du centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) ont obtenu une première avancée ce matin, vendredi 18 octobre. Au terme d’une nouvelle journée de grève, ils ont gagné le rejet du budget présenté par la direction, étape essentielle vers l’obtention de leurs revendications.

Des pleurs d’enfants diffusés sur haut parleur, des poupons entassés dans des landaus surchargés, des lits de camps à même le sol, des banderoles affichant les sureffectifs… Les salariés du CDEF ont planté le décor pour le conseil d’administration de la structure, ce matin. Des objets symboliques pour représenter les conditions dans lesquelles sont accueillis les enfants du centre, que le personnel dénonce depuis des mois. « Il ne s’agit pas de revendications salariales : on ne parle pas d’augmentation de salaires ou de temps de pause », rappelle Manuel Pelenc, délégué syndical Sud santé-sociaux. « On se bat pour les enfants qu’on accueille, pour assurer notre mission de protection. » Au cœur des demandes des salariés de tous les services, qui étaient près de 70 à se rassembler devant le conseil d’administration, les taux d’encadrements jugés beaucoup trop bas pour le bien-être des enfants : en 2019, le centre totalise déjà 8.000 journées d’activité supplémentaire par rapport à sa capacité d’accueil. « Dans de telles conditions, les enfants peuvent très facilement régresser. À l’heure actuelle, on ne leur apporte pas la stabilité dont ils ont besoin, on ne peut pas leur garantir l’intimité et l’intégrité. Il faut des actions concrètes, arrêtons avec les solutions temporaires ! » Des revendications soutenues par un communiqué commun de dix organisations syndicales et associations(1), en plus d’une mobilisation largement suivie au CDEF.

Des lits parapluie et des poussettes surchargés symbolisent les dortoirs en sureffectif de la pouponnière

Les salariés mobilisés se sont donc positionnés devant la salle du conseil d’administration pour interpeller sur leurs revendications et soutenir leurs représentants syndicaux, diffusant à intervalles réguliers des pleurs d’enfants pour rappeler aux administrateurs la réalité du terrain. Une réunion qui a duré près de trois heures, au terme desquelles le budget proposé par la direction, qui n’intégrait pas les revendications des grévistes, a été retoqué. « C’est une première étape pour la mobilisation, mais tout reste encore à faire », temporise Pierre Bourrier, représentant syndical Sud santé-sociaux. « Il y aura un nouveau CA, avec une nouvelle proposition de budget, dans les deux ou trois prochains mois. On espère qu’il intégrera nos revendications, mais nous n’avons encore aucune garantie. Nous n’avons pas non plus de précisions sur le projet de nouvelle pouponnière, en particulier sa capacité d’accueil, même si on nous a promis de prendre en compte les retours du personnel. » Le syndicaliste espère des engagements forts et pérennes, suffisamment concrets pour ne pas être remis en cause en cas de changement de majorité au conseil départemental aux prochaines élections. « Pour résumer, on reste prudent et on attend des actions concrètes. Une chose est sûre : la mobilisation ne s’arrêtera pas avant qu’on ait obtenu des mesures à la hauteur des enjeux. »

(1) SNPES-PJJ, SNES-FSU, RESF, CGT Educ’Action, Sud santé-sociaux, SNUIPP-FSU, Genepi, UNEF, LDH, DEI-France

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3 réflexions sur “Grève au centre de l’enfance : le budget retoqué, une étape importante dans la mobilisation”

  1. BLANC Marie-Claire

    Encore le manque de budget et de personnel qui touche de nouveaux services. Après les hôpitaux, les maisons de retraites c’est maintenant les structures pour enfants qui en font les frais. Ce sont surtout les conditions humaines qui sont pointées du doigt…les enfants ne sont pas des objets. Ils ont besoin d’un bon encadrement, d’ écoute et d’aide. Mais avec des effectifs de personnels en baisse, l’accompagnement n’est fait que partiellement et dans des conditions déplorables. Le personnel qui doit assumer les tâches de 2 ou 3 personnes à la fois ne fait pas du bon travail. De plus il se sent oublié, épuisé (nombreux arrêts de travail, voir suicides…). Ce ne sont pas des conditions de travail acceptables. Il faut que ça change très rapidement. Les politiques ne se rendent pas compte de la richesse des salariés qui sont au plus près des êtres humains défavorisés. On va vers l’épuisement des personnels et après on s’étonne que les gens défilent dans les rues. Mesdames et Messieurs les élus qui êtes censés être près des citoyens ouvrez les yeux et agissez !!!

  2. Pourquoi faut il se battre pour pouvoir exercer une profession qui a pour but d’ accompagner des enfants et des jeunes deja en grande difficulté . il n’ y a même pas à se poser de questions , au moment même où on veut ameliorer la protection de l’ enfance , on marche sur la tête. Il faut donner les moyens aux éducateurs d’ exercer leur mission dans de bonnes conditions par respect pour les enfants .
    c’ est le minimum , comment peut on faire des économies sur leur dos ?
    tenez bon !,!!

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