La date est connue depuis longtemps déjà mais cette année, la rentrée sociale avait une saveur particulière. Depuis les élections européennes du 9 juin dernier, le président de la République Emmanuel Macron décide seul. Gouverne-t-il en naviguant à vue où agit-il comme un fin stratège ? Ce qui est sûr, c’est que le passage en force qu’il orchestre depuis le début de l’été n’est qu’à peine voilé.
Après sa défaite aux européennes et la nouvelle percée de l’extrême-droite, la dissolution a été l’occasion pour la gauche de se réconcilier (un peu) et de gagner les nouvelles législatives. Mais avec Macron, gagner ne suffit plus. Si le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête, ce sont pourtant les Républicains qui ont été récompensés et c’est le Rassemblement National qui tient l’avenir de tout ce beau monde entre ses mains en ayant la possibilité de peser sur une éventuelle censure du gouvernement.
Cap à droite
Dans le nouvel exécutif annoncé fin septembre, un ministre seulement vient de la gauche. Pour le reste, c’est un peu de Modem, un peu de macronie et beaucoup de LR. Un mélange bien représenté par le nouveau ministre de l’Intérieur, disciple de la droite dure de Philippe de Villiers et figure de proue de la lutte contre l’immigration. Au palmarès de Bruno Retailleau également, des propos transphobes ou le refus d’inscrire l’IVG dans la Constitution. Pour le progrès social, on repassera.
Nos retraites et tout le reste
Le premier appel avait été diffusé par des organisations de retraités. Puis rejoint par la CGT, FSU et Solidaires. Au total, près de 200 rassemblements ont accompagné les grèves aujourd’hui dans toute la France. Ce 1er octobre, sous forme de rentrée sociale, comptait parmi ses revendications la suppression de la réforme des retraites, la hausse des salaires, les services publics, le respect de la démocratie, la dénonciation du discours de l’extrême-droite et la désapprobation du gouvernement Barnier.
Sur les pavés la pluie
« Nous, on est là surtout pour représenter certains domaines dont la petite enfance », explique Zoé, salariée du secteur. « Tout ce qui est social et santé, il n’y a pas assez de moyens », poursuit sa collègue Nelly, croisée dans le cortège.
Si l’on se souvient des manifestations d’ampleur contre la réforme des retraites, la mobilisation d’aujourd’hui fait parait mince mais 2000 personnes étaient tout de même présentes dans la rue à Clermont-Ferrand, sous la pluie. Syndicats, associations et citoyens paraissaient heureux de se retrouver malgré le contexte politique et économique.
Sur le tracé, beaucoup de jeunes et des drapeaux CGT majoritaires. « On se sent concernés, notamment par le ministère de l’Éducation nationale qui est relié à notre quotidien. Le gouvernement impacte la vie de tout le monde », explique une lycéenne que nous croisons quelques instants avant le début de la manifestation dans un bar non loin de la place Delille. Elle et ses camarades sont en train de confectionner des pancartes sur de vieux cartons. « Là, on nomme une ministre de l’Éducation qui n’y connaît rien. Tout le gouvernement est illégitime car LR a perdu les élections », affirme de son côté un jeune homme.
Top départ ou pétard mouillé ?
C’est à 10 heures que le cortège à pris le départ de la place Delille jusqu’à Jaude. Derrière une veste, on aperçoit un stickers Nouveau Front Populaire. Sous la capuche, sa propriétaire évite un peu la pluie. « C’est révoltant, ça pousse à faire des choses plus extrêmes. Je ne blâme personne mais là, il n’y a pas assez de monde », se désole-t-elle. « On ne veut pas de la politique de Barnier », confirme une autre manifestante. Entourée de ses deux collègues salariés de France Travail, cette dernière se sent flouée politiquement et socialement.
« Entrez bien sur la place de Jaude pour que tout le monde puisse écouter les prises de parole », gronde le secrétaire départemental de la CGT Ghislain Dugourd. Si certains sont déçus par la mobilisation d’aujourd’hui, pas lui qui voit plutôt ce rassemblement comme un coup de sifflet annonçant le début d’un mouvement encore plus grand.
1 réflexion sur “1er octobre : malgré la pluie, une rentrée sociale suivie”
Ces manifs ne servent plus à rien qu’à apaiser les tensions, c’est le comble. La lutte syndicale de masse n’a plus de stratégie de combat et on a pu l’observer au moment de la loi sur la réforme des retraites. La CGT avait les moyens de bloquer le pays (elle l’avait quelques mois avant) mais on ne sait pas pourquoi, ce combat n’a pas eu lieu. A la place, d’innombrables manifs qui ont fini par épuiser les plus vaillants. Les agriculteurs donc le patronnât agro-industriel a bloqué les routes, les péages, les néos paysans ont obtenu ce qu’ils voulaient. La région leur file en plus 40 millions d’euros de subventions. La CGT toujours liée au PC se contente d’une épreuve de force symbolique mais pas du tout politique. A qui profiterait une grande victoire contre le pouvoir oppresseur ? Pas au PC qui n’existe plus beaucoup. Pas au PS qui n’a pas de programme de gauche. IL reste qui ? LFI.
( surtout ne pas faire gagner le camp LFI qui reste le leader dans l’opposition ).