Rentrée des classes pour la contestation contre les réformes de l’éducation

Le mois dernier, le recteur d’académie s’est fait le porte-parole du personnel enseignant en annonçant à La Montagne que « La réforme est vécue avec enthousiasme ». Des professeurs ont, alors, décidé de sonder plusieurs lycées sur la question. Mardi, à 17h30, un rassemblement a eu lieu devant le rectorat pour marquer la reprise de la mobilisation et pour afficher les résultats qui témoignent… d’une toute autre réalité.
 

Depuis plusieurs mois, les réformes prévues par la Loi Blanquer donnent du fil à retordre aux syndicats, aux parents d’élèves et aux enseignants. Ces derniers sont très nombreux à se mobiliser contre les effets néfastes de cette loi, à la fois sur les élèves mais aussi sur les moyens donnés au corps enseignant pour faire son travail. Au mois de mars, le recteur de l’académie de Clermont-Ferrand a déclaré à La Montagne que « la réforme est vécue avec enthousiasme ». Une phrase au goût amer et qui ne passe pas. Avant les vacances, des professeurs ont donc lancé une votation dans une dizaine de lycées autour de la question « Avez-vous beaucoup d’enthousiasme par rapport à la réforme Blanquer ? »

Plusieurs blocages ont eu lieu dans différentes écoles du département et au-delà. Un militant nous indique que beaucoup d’établissements ont joué le jeu : « un élève sur quatre n’était pas à l’école René Cassin de Pont-Du-Château. A Saint-Jean-d’Heurs, certains parents ont pris l’initiative d’expliquer le contenu de la Loi Blanquer à d’autres ».

Mardi 30 avril, vers 17h30, accompagnés par les syndicats, professeurs et parents d’élèves de toute l’Auvergne ont décidé de se rassembler devant le rectorat pour montrer leur « enthousiasme » et afficher les résultats du sondage. C’est donc avec confettis et serpentins que les professeurs ont inscrit le bilan de la consultation sur une grande banderole accrochée au portail du rectorat. Mais la mise en scène sarcastique n’a pas suffi à dévoiler la réalité sur le ressenti des professeurs par rapport à cette réforme :  Au lycée Ambroise Brugière, une seule personne est enthousiaste, une seule aussi au lycée Descartes de Cournon. Au total, 9 personnes le sont sur 547 sondés, ce qui nuance quelque peu les propos du recteur.

 

« Si on a fait ce métier, ce n’était pas pour le faire avec cette vision des choses ».

Après l’affichage des résultats, des professeurs prennent tour à tour le micro pour rappeler l’importance de s’engager contre cette réforme : mise en concurrence des établissements, suppressions de postes, dépersonnalisation de l’enseignement ; la liste est longue. Un professeur du lycée d’Ambert nous invite à prendre garde aux modes de communication du gouvernement et de l’Education Nationale qui s’apparentent plutôt à de l’endormissement et de la désinformation. En ligne de mire, le récent communiqué « Le lycée change » dont il invite chacun à lire les points pour « se rendre compte de tous les mensonges et des coupes dans les heures de certaines matières et dans les moyens de les dispenser ». Si les professeurs viennent de loin, des parents d’élèves aussi ont fait le déplacement. Ils sont eux aussi en colère et nous expliquent l’importance de s’unir et de se mobiliser.

Une trentaine de personnes étaient hier devant le rectorat, et les militants s’accordent à dire que ce rassemblement marquait la reprise d’une mobilisation qui doit maintenant s’intensifier : « La démonstration du mécontentement, elle est là à travers les chiffres mais il reste encore à faire la démonstration de la mobilisation », la phrase résonne dans le haut-parleur. La manifestation du 1er mai en sera la preuve car elle est la prochaine étape des militants pour exprimer leur hostilité à la Loi Blanquer avant que ces derniers ne soient reçus par le recteur, en fin de semaine ou lundi prochain.

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