Demain, les copains de vos enfants pourraient être dans l’avion

Aujourd’hui à 16h30, aura lieu un grand rassemblement devant l’école primaire Jules Ferry à Cébazat. Une famille dont trois enfants est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire.

C’est un genre de rassemblement qu’on couvre souvent. Beaucoup trop souvent, depuis l’an dernier. Aujourd’hui encore, des familles seront réunies, des instituteurs et institutrices se rassembleront, des enfants diront leur colère. Aujourd’hui encore, une famille est sous la menace d’une expulsion.

L’étau se resserre (encore)

Jeudi 17 novembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets de durcir l’application des OQTF envers « l’ensemble » des étrangers en situation irrégulière et non plus seulement « les étrangers délinquants ».

« Il veut faire une nouvelle loi. Les premiers débats doivent avoir lieu début décembre pour une présentation au parlement en février. », se désole Didier Pagès, de RESF. Cette loi est une demande directe aux préfets de procéder à plus d’expulsions. Pour les collectifs engagés en faveur des Droits de l’Homme, cette stratégie se veut une démonstration qui vise la droite et l’extrême droite. Depuis la loi Pasqua en 1986, la France compte presque 30 lois sur l’immigration.

Appel à la population

Il y a 10 jours, une famille du Cantal était dans l’avion direction Belgrade. Un père de famille est sur le chemin de l’école puis placé en centre de rétention à Lyon. Des situations similaires arrivent, à Nestor Perret, à Jean Butez et dans bien d’autres écoles. « Il faut montrer notre capacité à réagir vite à ça. », explique Didier.

Si RESF enregistre plusieurs situations très préoccupantes dans le Puy de Dôme, un rassemblement s’organise dès aujourd’hui, vendredi 2 décembre à 16h30 devant l’école Jules Ferry à Cébazat où trois élèves et leur famille sont sous la menace d’une expulsion. Les trois enfants étudient au sein de l’école élémentaire. « Il faut dire aux parents, Vos gosses vont perdre leurs copains car ils vont être mis dans l’avion. Ça n’a aucun sens. Ça veut dire quoi de dire à des enseignants de faire classe à des mômes qui disparaissent ? », alarme Didier Pagès.

Cette même famille verra son appel passer en Tribunal Administratif mardi 6 décembre à 11H. RESF appelle la population à un nouveau rassemblement à cette occasion. « Ce qu’on veut faire, c’est prévenir la population que c’est quelque chose qui risque d’arriver de plus en plus souvent. ».  

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1 réflexion sur “Demain, les copains de vos enfants pourraient être dans l’avion”

  1. un citoyen a normalement un droit d’opposition à une décision administrative. De plus, renvoyer un individu vers un pays qui ne le souhaite pas rend difficile l’éloignement. Au maximum ce sont 15% des OQTF qui sont réalisées. Ce sont souvent les personnes les plus isolées qui sont finalement renvoyées. Pour avoir travaillé dans un service qui recevaient des personnes demandeuses d’asiles ( famille ou mineurs seuls), le soutien social, associatif et juridique apportés aux migrants sont des freins redoutables aux arrêtés OQTF.
    Mais cette nouvelle loi aura le soutien de l’extrême droite politique. Elle est aussi portée sur des principes moraux discriminants tels que le bon ou le méchant migrant. Darmanin est le nouveau missionnaire de cette politique infâme qui ne changera rien aux problèmes migratoires (asile pour le droit de vivre ?) mais qui portera les fachos du RN au second tour des prochaines élections comme il se doit.
    La politique étrangère de la France n’est pas réglée sur les intérêts des pays tiers mais encore sur l’exploitation des richesses disponibles au détriment des besoins des peuples indigènes. C’est moins visible en 2022 qu’au temps de la colonisation de l’Afrique centrale mais le projet de pipeline géant initié par TOTAL en Ouganda, a bien ses racines dans le racisme des siècles passés.
    L’Immigration est un fait qu’il est inutile de combattre alors il faut faire avec et c’est bien.

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