Grégoire Delanos explore ville et nature en photo avec les enfants du Centre Mandela

Dans le cadre de l’Été Culturel, l’artiste Grégoire Delanos a initié les enfants du Centre social Mandela à la photographie. Leur projet autour de l’attachement au territoire est à découvrir dans une exposition au premier étage du bâtiment.

C’est une histoire de mélange, de nuance, de réflexion. Un mélange entre l’urbain et la nature, les éléments artificiels et naturels. Entre paysages physiques et intérieurs. Cet été, durant une semaine, l’artiste Grégoire Delanos a monté une exposition photographique avec une dizaine d’enfants du Centre social Mandela de La Gauthière dans le cadre du programme de l’Été Culturel. Remportant un appel à projet de la DRAC, le jeune artiste a invité les enfants à dévoiler leur attachement à leur quartier de La Gauthière. 

Chacun sa vision

Le projet commence par une randonnée en plein mois d’août entre le quartier et le Puy de Chanturgue. Sur la route, les enfants prennent des photos et récoltent des éléments naturels et artificiels. Les photographies sont ensuite produites grâce à un procédé naturel à base de jus de plante. C’est la technique de l’anthotype. À défaut de les manger, les apprentis photographes ont par exemple écrasé des épinards pour en extraire le jus et y tremper leurs productions. Enfin, chaque participant a dû peindre par-dessus les photos pour illustrer la façon dont il verrait son quartier dans vingt ans.  Une façon de pousser encore le processus de création et de laisser émerger les imaginaires. 

Des regards plein de sens

« Les enfants étaient ultra motivés ! Je ne pensais pas qu’ils produiraient des images aussi parlantes », lance fièrement Grégoire, présent pour le vernissage de l’exposition hier. Ils ont pris du plaisir et ça se ressent. Pas très grande, l’exposition montre pourtant, en retraçant les différentes étapes du projet, des regards variés et sensés sur la ville et sa vie. 

Solastalgie

« À travers ces regards, se déploie une réflexion autour de la protection de la nature et des liens entre urbanité et espaces protégés. Les contours de la ville et les montagnes qui la bordent mêlent aux angles des tours d’immeubles la richesse de la biodiversité des espaces naturels du Puy de Chanturgue », explique le jeune artiste. Ce dernier, après s’être formé en architecture à Clermont-Ferrand a entamé des études de photographie. Tout fraichement à son compte, Grégoire Delanos s’empare des questions sociales, écologiques et culturelles. Des thèmes que l’on retrouve dans son nouveau projet en cours sur la Solastalgie, mot qui désigne la peur liée à la perte d’un écosystème. 

Comme un point d’ancrage, Grégoire s’immerge au sein de la lutte pour la préservation de terres en Haute-Loire. Là-bas, la région a initié des travaux sur la RN88 qui impactent les écosystèmes. Entre art et sociologie, travail plastique et documentaire, l’artiste recueille les sentiments liés à la perte. Pour le moment, le projet est encore en cours. En attendant, vous avez jusqu’à demain pour découvrir librement les travaux des enfants au 1er étage du Centre social Mandela. 

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