En 2022, le projet de réaménagement du Parc des Sources à Vichy était rendu public. Il consiste entre autres à la création de jardins à thèmes, de nouvelles fontaines mais prévoit surtout un déboisage copieux. Le plan de rénovation est donc porteur de lourdes conséquences dans un parc pourtant classé aux Monuments Historiques.
Ses grandes allées de marronniers sont en effet le refuge d’au moins 34 espèces protégées d’oiseaux. Sans oublier les bienfaits des arbres lors des périodes de chaleur et leur capacité à absorber la pollution.
La première phase des travaux prévoit d’abattre 180 arbres au moins. Face à ce risque, le collectif Sauvons les arbres du Parc des Sources s’est formé pour défendre la biodiversité du parc et sensibiliser la population. Il est soutenu par l’association A.R.B.R.E et le Groupe National de Surveillance des Arbres ainsi qu’Extinction Rébellion et Les Soulèvements de la Terre. Une pétition a été mise en ligne au mois de novembre et compte déjà près de 20.000 signatures.
Dérogation préfectorale
Le 28 juillet, la préfète de l’Allier a validé le projet de rénovation, soutenant ainsi les arguments de la majorité municipale selon lesquels, les arbres abattus seraient en mauvais état. « La préfète n’argumente rien. Si elle n’avait pas donné son accord, on ne pouvait pas abattre des arbres en alignement, ils ne sont ni malades ni dangereux. Seule la dérogation pour les arbres et les animaux donnent le droit de le faire. », expliquait Brigitte Taureau, membre du collectif Sauvons les arbres du Parc des Sources.
Cette dérogation dont parle Brigitte, c’est un contournement de deux éléments du Code de l’Environnement qui visent à protéger certaines espèces animales et certains arbres. Dès l’autorisation, la mobilisation s’est accélérée.
Le 1er août, les opposants au projet ont investi le parc pour assister au début des travaux d’installation du réseau.
Une conférence de presse s’est également tenue le 5 août afin d’informer que le Groupe Nationale de Surveillance des Arbres et France Nature Environnement Allier ont été contraints de déposer un recours citoyen contre le projet le 19 juillet. Mais le 15 août, le Tribunal Administratif a rejeté la requête en référé.

Désormais, place à la bataille de l’opinion. Samedi 2 septembre une action de sensibilisation était organisée dans le parc. George Feterman, professeur agrégé et président de l’association A.R.B.R.E.S a rappelé la chance que Vichy et ses habitants ont de posséder une telle forêt urbaine. Il a symboliquement retiré à la ville son label Arbre remarquable de France. Anaïs Widiez, conseillère régionale Génération Écologie Auvergne-Rhône-Alpes est également revenue sur ce projet écocide.
« Samedi, c’était génial, il y avait des spécialistes qui sont venus expliquer l’importance des arbres, des représentants de Vichy Climat Environnement, de France Nature Environnement,
d’Extinction Rébellion et Les Soulèvements de la Terre. Il y avait beaucoup de monde », indique Brigitte.
Douche froide
Malgré la mobilisation du week-end, lundi matin, l’abattage des arbres a commencé. Les membres du collectif regrettent la communication biaisée du maire qui s’entête à dire que les arbres sont en mauvais état. Ils déplorent également le choix d’un début d’abattage un jour de rentrée scolaire. Un moyen d’éviter une trop forte contestation selon eux. « J’ai été informée vers 10 heures. Lorsque je suis allée filmer, il n’y avait aucune protection des autres arbres. Quand ils ont vu que je filmais, je suis repassée 30 minutes après, deux ouvriers enroulaient les arbres. On va essayer de faire quelque chose au niveau juridique. Peut-être quelque chose sur place s’il y beaucoup de monde qui se mobilise. », termine Brigitte.