Sur le site Gabriel Montpied, aux urgences adultes, seules deux équipes de 3 personnes tournent pour la sécurité. Parmi les 3 salariés, seul un est titulaire. Pas de quoi rassurer les salariés. « Je suis aide-soignante, et je travaille en roulement de nuit. Nous avons besoin de ne pas nous sentir en danger pour être efficace. » Explique Marie*.
Nombre de soignants ont en tête l’agression dans le hall de l’hôpital causée par la dispute de 2 patients. L’un d’eux était décédé à la suite de ses blessures.
Sur le site de Gravenoire, au Centre Medico-Psychologique, un seul agent de la PAG est mis sur place, pour le filtrage. Or, selon les soignants, « nous avons besoin de soutien, il y a des trafics de stupéfiants en bas de l’établissement. » Les patients souffrent de toxicomanie ou d’alcoolisme et les soignants deviennent parfois des victimes collatérales. « Il nous arrive même de respirer des toxiques quand on passe. Ce n’est pas viable. » Exprime l’un d’entre eux qui réclame aussi plus de sécurité. Mais, un agent de la PAG n’est pas habilité à toucher un patient, sa présence est simplement dissuasive. Car, il ne faut pas confondre sécurité et sûreté.
Des discussions pour réduire le service sécurité
Les agents de sûreté sur Gabriel Montpied n’ont pas été invités aux réunions proposant la restructuration du service. Ils ont donc appris, par les soignants, que les 2 équipes de 3 personnes seraient remplacées par 2 agents, l’un à l’entrée, l’autre en poste ambulant dans les services, en fonction des besoins. L’équipe sûreté se dit « inquiète notamment en vue du contexte actuel. »
En effet, depuis plusieurs mois, les règlements de compte dus à narcotrafic ont fait plusieurs morts et blessés par balle. « L’arrivée de tel patient aux urgences demande plus de vigilance » selon l’équipe sûreté. « On estime que les économies ne sont actuellement pas à faire sur la sécurité de l’hôpital » s’indigne une représentante CGT. De plus, le syndicat dénonce la mutualisation entre sécurité et sûreté. « Un agent incendie n’a pas les mêmes compétences qu’un agent sûreté qui peut aider à la contention par exemple. »
La direction du CHU a simplement répondu à nos sollicitations affirmant qu « à ce jour, il n’y a pas de suppression d’agent de sûreté. »
Entre 2023 et 2025, 83 événements indésirables ont été répertoriés concernant des situations de violence au sein du CHU de Clermont-Ferrand.