Culture en Danger : quelle suite ?

Mercredi 5 mai, une assemblée générale s'est tenue à la Comédie de Clermont-Ferrand. Avec l'annonce de la tenue du Conseil National des Professions du Spectacle le 11 mai, et la potentielle réouverture des théâtres le 19 mai, le collectif "Culture en Danger" a débattu des prochaines actions à organiser. Le collectif réfléchit aussi à la suite de son occupation de la Comédie.

Ils étaient une cinquantaine de personnes hier à la Comédie. Des débats se sont tenus concernant la suite de l’occupation du lieu, suite aux annonces d’une réouverture le 19 mai. Les militants doivent-ils laisser la Comédie rouvrir ou doivent-ils attendre d’obtenir des réponses à leurs revendications ? Une chose est sûre : le combat des artistes et techniciens n’est pas terminé et un rassemblement est prévu pour le 11 mai.

Une réouverture mal acceptée

Sébastien, de la CGT spectacle, ouvre l’assemblée générale. « Il y aura une possible réouverture de la Comédie le 19 mai. Sauf qu’aucune annonce n’a été faite concernant les protocoles sanitaires. On sait aussi qu’ouvrir les théâtres ne permettra pas à tous de reprendre. Cela concernera qu’un artiste sur dix, et ça on est contre. Donc que fait-on ? On continue d’occuper ou on trouve un autre lieu ? »

Pour les occupants de la Comédie, « le gouvernement laisse pourrir nos revendications et attend qu’on se divise. Nous on veut un accompagnement social clair pour cette réouverture ». Seb, musicien, prend la parole : « Les théâtres ce n’est qu’une part de la culture, qu’une part du public. Ceux qui écoutent de la musique par exemple, ils vont continuer à être privé de spectacles avec tous les festivals annulés. Il faut que tout réouvre en même temps. »

Mais une efficacité d’action questionnée

Toutefois, continuer de bloquer la Comédie et empêcher la tenue de spectacles ne semble pas non plus être la solution. « Quelle est l’efficacité de notre occupation ? Ça fait trois mois, et on n’a aucune réponse. Parce qu’on ne gêne personne en réalité. Ils faut s’attaquer aux grands groupes qui détruisent la culture, comme la Fnac. » lance Gilles. « Il faut peut-être aussi une autre manière d’intéragir avec le public. Faire des spectacles de rue, à prix libres ? En tout cas, on ne peut pas reprendre comme ça » ajoute une jeune femme.

Même si les militants de la Comédie voteront la semaine prochaine concernant le maintien ou non de l’occupation, la volonté de conserver les expériences sociales qui en ont découlé est une évidence pour les artistes. « Tout le monde veut continuer à organiser des rencontres, de faire vivre la culture, de faire des scènes ouvertes etc. On veut aussi que les croisements qui se font entre le monde du théâtre, de la musique, du cinéma continuent d’être riches. Pas pour 6 mois, 1 an, mais pour plusieurs années. Ce combat va durer longtemps, donc il faut s’inscrire sur la durée et créer nous-même le monde de demain. »

Une manifestation prévue le 11 mai

Le 11 mai prochain, le Conseil national des professions du spectacle (CNPS), reporté par deux fois le 22 mars et le 29 avril, doit enfin se tenir. Il sera présidé par la ministre de la Culture et la ministre du Travail. Afin de faire pression et obtenir des droits tels que la prolongation de l’année blanche et l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage, les artistes et techniciens ont décidé de manifester partout en France.

Pour Gaëlle, artiste mais aussi membre du collectif Intermittents et Précaires, il est temps d’agir de manière solidaire. « Nous ne pouvons pas agir égoïstement. Tant que nous n’aurons pas tous accès aux même droits, tant que la pauvreté menace 15 millions de personnes, il faudra se battre et ne pas penser qu’à sa propre situation. Nous demandons une véritable reprise du secteur culturel et un plan massif de soutien à l’emploi. » Pour revendiquer tout cela, « nous nous rassemblerons devant le parvis de la Comédie mardi 11 mai à 11h. » conclut Sébastien de la CGT spectacle.

Nos actionnaires, c'est vous.

Aidez-nous à rester gratuit, indépendant et sans pub :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

nos derniers articles
Cet article vous a plu ?

Soutenez le Cactus !

Le journalisme a un coût, et le Cactus dépend de vous pour sa survie. Il suffit d’un clic pour soutenir la presse indépendante de votre région. Tous les dons sont déductibles de vos impôts à hauteur de 66% : un don de 50€ ne vous coûte ainsi que 17€.