C’était le 25 octobre dernier. Un communiqué du ministère de la Transformation et de la Fonction Publique confirmait la bonne nouvelle annoncée quelques mois plus tôt. Des millions de fonctionnaires bénéficieront d’une prime exceptionnelle. Si le coup de pouce est destiné à 2 millions d’agents, il ne fait pas pour autant que des heureux. En effet, certains travailleurs territoriaux ont été mis de côté.
Pas tous logés à la même enseigne
Parmi les 2 millions de personnes concernées, les agents de l’État donc, les hospitaliers et les militaires. Les contractuels aussi bien que les titulaires pourront en bénéficier. La prime peut varier entre 300€ et 800€ en fonction de la rémunération brute perçue entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023. Pour être éligible, il faut avoir perçu une rémunération brute inférieure ou égale à 3 250 € brut par mois. La prime touche ainsi un large spectre de métiers.
Pourtant, pour les agents territoriaux, elle ne sera pas automatique. En effet, celle-ci est laissée à la discrétion de l’employeur, c’est à dire les personnes à la tête d’une collectivité. Ainsi, on peut choisir de délivrer la prime aux territoriaux ou pas. Pire, le coup de pouce peut être versé en totalité ou de façon fractionnée et le montant est également le choix de la collectivité.
« Dans les médias, tout le monde dit que les fonctionnaires vont avoir la prime mais c’est au bon vouloir pour les agents de la fonction publique territoriale, ce sont les mairies qui décident. Par exemple, Olivier Bianchi a été clair, il n’y en aura pas pour les agents de Clermont, de la Métropole et du CCAS. », rappelle Aodren Le Guern de la CGT.
Rassemblement
Mardi 5 décembre dès 9 heures, un rassemblement a eu lieu devant les locaux du Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale du Puy-de-Dôme (CDG 63) à l’appel de la Coordination Syndicale Départementale CGT 63 afin d’interpeller les autorités territoriales.
Le CDG 63 est un établissement regroupant 640 collectivités et établissements publics qui lui sont affiliés à titre obligatoire ou volontaire. Il exerce pour eux certaines compétences.
Devant les locaux, une quarantaine de personnes. Si elles dénoncent le manque d’égalité dans la fonction publique, leur situation est encore plus paradoxale alors que certains territoriaux ont la prime et pas d’autres. On la touche au SICTOM Issoire-Brioude mais pas à Clermont-Auvergne-Métropole. La prime est versée pour la Communauté de Communes Combraille Sioule et Morge mais pas à Issoire.
Un choix d’autant plus inégal que près des trois quarts des agents des collectivités territoriales appartient à la catégorie C, catégorie la moins bien rémunérée de la fonction publique. Une situation compliquée alors que l’inflation a atteint des records ces derniers mois.
De façon plus générale, les grévistes du jour souhaitent exprimer leur volonté d’un dégèle du point d’indice pour que les salaires soient meilleurs toute l’année. « C’est sur le point d’indice que notre traitement est bloqué. On en est à vérifier parfois que les agents touchent le smic quand même. », dénonce Stéphanie Petelet, venue représenter en instance les collectivités de moins de 50 agents (ces dernières n’ont pas leurs propres représentants).
Maintenir la pression
Sur le territoire, la grogne se fait sentir un peu partout. La semaine dernière, c’est à la ville et au CCAS de Thiers qu’on a fait grève. « Nos revendications restent bloquées. On s’est mobilisés pour la prime mais aussi pour nos RTT et pour le manque d’effectif. On veut juste conserver nos acquis. », explique un agent présent.
À la ville d’Issoire, même combat. « On a fait grève mais le maire continue à faire la sourde oreille donc ce n’est qu’un début. Aujourd’hui, on est là pour remettre la pression. », prévient un gréviste.
De son côté, la CGT revendique une augmentation du point d’indice de 10% et sa revalorisation progressive à 6€ ainsi que la mise en place d’un mécanisme d’indexation de la valeur du point sur l’inflation.