L’univers Drag se mobilise pour le Sidaction

Le Sidragtion est né en 2017, au niveau national. Il s'agit d'une maraude organisée par les DRAG dans les rues afin de récolter des fonds pour la lutte contre le Sida. L'occasion pour nous de revenir sur un mouvement clermontois en plein essor.

L’année dernière déjà, une vingtaine de Drag ont déambulé dans la rue, plein.e.s de lumière, de couleurs et de joies. Leur but était de collecter de l’argent à reverser à la lutte contre le SIDA. 44 mille euros avaient ainsi été reversés au Sidaction, l’an passé avec des actions dans plus de 19 villes.

Cette année encore, le 22 mars, vous pourrez croiser des Drag dans les rues clermontoises. Cet événement est organisé, en local par la structure House of Morningstar, le premier collectif drag, en Auvergne qui se compose de 7 artistes. Le collectif organise des blind test, des animations, et des spectacles un peu partout dans la région.

Chaque mois, leur show au Fotomat’, peut fédérer 200 personnes qui viennent voir leurs prestations.

Adrien, à l’origine du collectif et de l’association qui en découle, raconte que tout s’est fait naturellement « On était plusieurs à s’amuser, à se maquiller pour aller en club. » Le monde du Drag vient à eux naturellement.

« C’est un univers peu connu qui alimente tous les fantasmes » explique le jeune Drag. « Les idées reçues vont bon train, on nous accuse de pervertir les enfants. Moi perso, j’aime pas les gosses ! » Se marre Adrien.

« Nous sommes un mouvement joyeux, plein de couleurs et de lumière. On est juste là pour apporter de la joie et que les gens s’extasient devant notre maquillage, nos costumes. » Explique-t-il.

Pourtant, Adrien essuie chaque semaine des critiques : « Mais, dans la vraie vie, c’est différent des réseaux. » Il se souvient notamment de son arrivée remarquée dans un village où il vient animer un Bingo. « Au début, les regards étaient suspicieux. » A l’entrée de la commune, des gens collent des affiches pour le RN. « Ce n’était pas le meilleur comité d’accueil du monde. » Il n’empêche après un Bingo festif, les villageois ont changé d’avis sur la question et ont taillé la bavette posant toutes sortes de questions.

« C’est important d’expliquer. Et nous sommes là justement pour que les gens acceptent les différences. » Continue Adrien. « Sinon je ne m’embêterai pas à porter 5 heures une perruque hyper lourde et des corsets qui m’empêchent de respirer. »

Cet art jovial revêt aussi un caractère militant. « On lutte contre toute forme de violence, contre l’obscurantisme. » Et il y a encore du boulot. L’année dernière alors qu’ils organisent leur maraude pour le Sidaction, l’un d’eux se fait insulter de Pédophile par une jeune fille d’une vingtaine d’années. « C’est pour ça que nous avons besoin de bénévoles pour ne pas être isolé.e.s. »

L’année dernière, ils et elles étaient une vingtaine. « Et nous n’avons pas forcément besoin de bénévoles qui viennent du milieu. La majorité ne sont pas des Drag. » Poursuit Adrien.

Pour accompagner comme il se doit la maraude, les artistes se produiront sur scène le 21 mars aux côtés d’artistes burlesques. Et le 22 au soir, un festishow exceptionnel se tiendra au Fotomat pour un gros cabaret.

Clermont-Ferrand est l’une des villes les plus réputées et dynamiques en matière de Dragshow, avec de nombreux et nombreuses artistes. « Nous avons de la chance ici. Alors, venez nombreux. Dans cette période un peu triste, nous rendons la joie ! »

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