La culture et le débat contre le racisme et l’intolérance

Samedi après-midi, la nouvelle édition de l’événement Culture et Débat du Collectif Nous Aussi – 63 avait lieu depuis le Centre Social Mandela. Au programme : danse, musique, théâtre et discussions pour répondre à la montée des discours haineux et promouvoir le vivre ensemble.

C’est en réaction à des actions haineuses que le collectif Nous Aussi 63 nait en 2021. À l’époque, il s’agit de tags sur les murs de la ville. Mais ce que l’association combat, le racisme, se cache ailleurs, un peu partout, un peu tous les jours. Contre toutes les formes de discrimination, Nous Aussi 63 décide d’organiser des évènements pour dénoncer et sensibiliser. C’est le cas notamment de la grande manifestation contre le racisme, place de Jaude en 2022 et celle de cette année, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Il y a eu aussi le rendez-vous Culture et Débat dont la deuxième édition se tenait samedi au Centre Social Nelson Mandela, à la Gauthière.

Unis contre le racisme

En plein milieu de l’après-midi, le temps est au rendez-vous. À 16 heures, un peu de monde s’est déjà amassé sur le parvis du centre. Les mains se serrent ou on se fait la bise. Tout le monde discute. Pour ce second évènement, c’est la problématique « Racisme, les questions qui fâchent ! » qui sera traitée. Si le sujet est lourd, pour l’heure, l’atmosphère reste légère. À l’intérieur, du thé ou du café. L’exposition contre le racisme organisée il y a quelques mois par l’association Toutes et tous ensemble (AT2E) et le comité Mosaïc Auvergne a été délocalisée ici pour l’occasion. Le public peut également découvrir un racismomètre, créé il y a peu lui aussi. C’est un groupe de jeunes danseurs, la compagnie Origin’s qui donne le coup d’envoi de la journée en foulant le bitume devant le centre.

Combattre à toutes les échelles

Les participants sont invités à rejoindre la salle de théâtre. Btissam Chahid, depuis la scène, annonce le programme. « On est dans cette salle pour partager la fraternité, la sororité, le bien-être. Ici, on s’en fout qu’on soit noir, arabe ou gay. », déclare cette dernière avant de laisser le micro à Leïla Chétih, directrice du Centre Social, Sondès El Hafidhi, adjointe au maire en charge des Centre Sociaux et de la Politique de la ville et Lionel Kharim Ona, Président de l’association Afrik’horizons.

« Il faut perpétuer l’image de Clermont la généreuse, Clermont la fraternelle. », poursuit Magali Gallais, adjointe en charge de l’Égalité, qui tenait aussi à souligner la venue de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri à Clermont deux jours auparavant. « On est dans une période où des choses quasi néo-nazi s’affichent sur nos murs. Il faut continuer le combat ! », a quant à elle déclaré Valérie Bernard, Conseillère départementale. « Nos enfants, demain, n’ont pas le droit de grandir et vivre dans une société partagée. », confiait enfin Samir El Bakkali, fondateur de Nous Aussi.

« Ça vient de la rue »

Micro éteint. Lumières éteintes. Ça commence. DJ Moon’s Black P envoie le son depuis son set. « Ça vient de la rue » du groupe IAM résonne dans les basses. Du sport à la mode en passant par le langage et les pratiques démocratiques, la chanson rappelle l’héritage énorme des quartiers, de la rue, de l’immigration, du multiculturalisme. Le déba’show est lancé. Des rappeurs investissent la scène ainsi que la compagnie hip-hop Fat’Fil de Fatima Zahra El Moumni.

La culture pour appuyer les mots

Peut-on rire de tout ? Pour la compagnie L’air de rien, c’est oui. Deux acteurs se retrouvent autour d’une table. L’un joue un médecin, l’autre un patient nommé Jordan Bordella. Ce dernier explique ses symptômes. Le docteur est unanime, son patient à le virus du racisme. La pièce est drôle, subtile et permet de pointer le racisme ordinaire du doigt.

De cette pièce aux mots des élus, des pas de danse aux mots des artistes, toute l’après-midi culturelle proposée s’est donnée pour mission de dénoncer le racisme et de stopper sa lente installation au rythme d’une extrême-droite qui se banalise. Et quel meilleur endroit que le Centre Social Nelson Mandela du nom du père de la « Nation arc-en-ciel » pour le faire.   

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