Il faisait moche vendredi à Clermont-Ferrand. Ça n’a pas empêché Clermontoises et Clermontois de se rassembler sur la place de Jaude pour la traditionnelle manifestation du 8 mars, pour la journée internationale des droits de la femme.
Pour l’occasion, des animations avaient été mises en place par plusieurs associations : un atelier pour savoir quoi répondre en cas de remarques sexistes, ou encore une distribution de protections réutilisables. Pourtant, au tout début du rassemblement à 16h, il n’y avait pas foule, quelques dizaines de personnes seulement déambulaient au milieu des barnums.
Parmi elles, Adrien et Angie, 29 ans. Ils brandissent chacun une pancarte, et discutent tranquillement, un peu à l’écart. « C’est bien parce que c’est en fin d’après-midi, donc ça nous permet de venir après le boulot », sourit Angie.
Elle travaille comme surveillante dans un lycée, alors qu’Adrien fait partie des Francas de l’Allier. Les deux sont très régulièrement en contact avec la jeunesse du fait de leur activité, et estiment que les valeurs qu’ils représentent en se rendant à cette manifestation sont importantes à transmettre aux nouvelles générations. Ce n’est pas quelques gouttes qui vont les empêcher de montrer l’exemple. « La pluie n’a jamais arrêté les violations des droits n’ont plus », lance Angie.
Une première pour Lydie
Quelques mètres plus loin, Eloïse 18 ans, et Lydie, 20 ans. Ce n’était pas la première fois que la première se rendait à une manifestation ce genre, au contraire de son amie Lydie. Lutter pour les droits des femmes en France et dans le monde est « très important » explique cette dernière, mais avant tout « une lutte politique ». Et si Lydie s’est déplacée cette année, c’est parce qu’elle s’est inscrite dans un syndicat étudiant. « Avant ça me touchait pas », assure-t-elle.
Le 8 mars 2024 a également coïncidé avec le scellement dans la Constitution de la « liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. » Une avancé majeure ? Eloïse et Lydie ne sont pas convaincue. « Déjà, une liberté ce n’est pas un droit. En plus ça ne veut pas dire que plus de moyens vont être adoptés pour ça, que les centres vont être plus accessibles… Si aucun médecin ne veut pratiquer d’IVG, on ne pourra pas y avoir recours. » Comme la sénatrice du Puy-de-Dôme Marion Canalès, elles attendent donc de voir.
Par contre, elles sont beaucoup moins inquiètes de la faible affluence à Clermont autour de ce 8 mars 2024. « C’est vrai qu’il n’y a pas grand monde pour l’instant, mais quand les gens seront sortis du travail ils vont venir », assure Eloïse. Et ça n’a pas loupé, puisqu’effectivement au fur et à mesure de l’après-midi, la foule a grossi jusqu’à atteindre plusieurs centaines de personnes, qui se sont lancées vers 19h dans une déambulation dans les rues de Clermont.