Pour que la honte change de camp…

OK, ça va…On a bien compris…L’été n’a pas effacé toutes les horreurs de ce monde.

Et commencer l’année scolaire par l’un des procès les plus odieux du masculinisme ambiant n’est pas sans rappeler, que mesdames les meufs, on a du boulot sur la planche.

Nous ne sommes pas vos choses…

Tu as donc 90 bonhommes qui ont pensé bon de venir sauter une femme inconsciente. Droguée. En prenant rendez-vous auprès du mari.

Sans jamais converser avec elle. Sans jamais lui demander son avis, son accord, sans daigner lui adresser la parole peut-être même.

Ca m’a fait penser qu’il ne s’agit pas de faiblesse ou de fragilité hein…C’est une badasse quand même cette femme. Une vraie. Qui a fait changer la honte de camp. Les minables se sont les violeurs pas les violées. Les minables, ce sont ces pères de famille, ces notables, ces anonymes qui ont poursuivi leur vie comme si de rien n’était. Et ce mari, gros dégueulasse.

On est toutes sujettes à vivre ce genre de trucs, aussi badasses soit-on. Aussi balèzes, aussi fortes puisse-t-on l’être.

C’est la société qui nous a rendus, infirmières,  sauveuses, à dénigrer jusqu’à notre propre conscience, jusqu’à notre propre censure, jusqu’à notre dignité et notre consentement.

Levez la main, chères camarades, celles qui n’ont jamais eu un homme qui leur a demandé de les sauver, de les rendre vivants, de les aider, de venir à la rescousse parce que leur mère a un cancer, parce que leur femme les a quittés, parce qu’ils ont envie ou besoin.
Levez les mains, chères camarades, celles qui n’ont jamais été piétinées, qui n’ont pas pensé à l’autre avant soi, celles qui n’ont pas sacrifié leur plaisir pour soutenir l’autre ?

Mes copines, les femmes, il faut que cela s’arrête, et tant pis si cela doit se faire dans la colère. Nous avons assez souffert de culpabilité, de responsabilité qui ne nous incombait pas.

Il nous faut nous aimer par nous-mêmes et reprendre nos droits.

Comme elle, comme Gisèle, qui fait changer la honte de camp.

Il nous faut rétablir quelques vérités. Celles de l’amour qui n’est pas du soin ni de la thérapie. Pas même du sauvetage.

Nous ne sommes pas à la disposition des hommes pour soigner leur enfant intérieur. Nous ne sommes pas là, par envie ou besoin.

Nous existons par nous-mêmes. Pas là pour assouvir quelques frustrations qu’il soit.

Alors, je le crie, je le hurle, j’ai, comme toutes les femmes de ce monde, pu  rencontrer un jour,  manipulateur, un menteur, ou un dingue qui m’a appelée à l’aide, au secours pour réparer son petit cœur, pour réparer sa petite vie, pour l’aider, le soutenir. Ce n’est pas l’amour ça.

Alors, chères camarades, devenons nos propres maîtresses, libérons-nous de ces chaînes que les hommes qui ne savent pas aimer, nous mettent autour du cou, et du cœur.

Aimons sans complexe, soyons amoureuses, soyons dignes et belles. Ne soyons pas des soigneuses, soyons des femmes, qui n’appartiennent qu’à nous-mêmes, respectées et respectueuses.

Sans plus jamais ressentir culpabilité et enfermement.

Nous ne pouvons exister à travers l’autre. Nous existons avec soi. Nous nous aimons soi-même.

Et celui qui accepte de nous accompagner, parce que c’est vraiment bien de partager le monde et ses difficultés à nos côtés, celui qui ne juge pas, ne blâme pas, ne méprise pas, n’emprisonne pas, ne manipule pas. Celui-là sera l’amour de notre vie.

Les autres ne sont que fantasme. Ils sont des vampires d’énergie, et de vie.

Chères camarades, déterrons tous nos manipulateurs, nous en avons tous subis. Ils ont laissé leur trace dans l’emprise et la culpabilité. Puis s’en sont allés vers une autre aussi forte que nous, pour se rassasier, pour se gonfler, pour rester un peu dans le monde des vivants.

Nous ne sommes pas des sauveuses, pas des infirmières, pas des connasses, pas des petites choses fragiles, pas des femmes fortes qui peuvent porter le monde.

Nous sommes les femmes. Nous sommes la vie.

Nous sommes les Gisèle de ce monde patriarcal qui n’a de cesse de nous faire croire que nous ne sommes vivantes que si nous sommes utiles. Nous ne sommes pas là ni pour le besoin ni pour l’envie.

Nous sommes là, parce que nous existons, réellement, à part entière.

Nous sommes les femmes, nous sommes la vie.

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