Histoire de l’antifascisme, Episode3.

Dans notre deuxième épisode, nous avons pu montrer que l'antisémitisme apparaît dès la fin du 19eme siècle en Europe, et notamment se cristallise autour de l'affaire Dreyfus. Aujourd'hui, nous allons parler de l'Action Française. Mais surtout, des opposants politiques anarchistes.

L’action Française est considérée comme le premier groupe protofasciste selon l’historien Ernst Nolte. Elle s’est fondée en pleine affaire Dreyfus. Le mouvement nationaliste devient rapidement royaliste sous l’influence de Charles Maurras. A Son origine, deux hommes : Henri Vaugeois et Maurice Pujo.

Lorsque l’affaire Dreyfus éclate, les deux compères appartiennent à un cercle d’intellectuels qui prône le retour à la morale et la vertu, « L’union pour l’action morale ».

Mais Pujo et Vaugeois ne cautionnent pas le soutien du cercle pour Dreyfus. Ils créent alors, en 1898, La Ligue de la patrie française afin de s’opposer à la Ligue des Droits de l’Homme.

Action Française

C’est en 1899, que l’Action Française naît réellement. Alors que Vaugeois est républicain, il invite le monarchiste Charles Maurras à collaborer dans leur revue « Action Française. » Très vite, le courant devient donc anti-républicain, antisémite et veut lutter contre l’anarchisme ambiant.

Car, oui, en face, déjà, des opposants politiques tentent de résister à ce protofascisme.

Parmi eux, Sebastien Faure.

Né dans une famille conservatrice, c’est la mort de son père qui le détourne de ses études jésuites. Il abandonne le séminaire et reprend le négoce familial.

Marié, il s’installe à Bordeaux, où il adhère au Parti Ouvrier dirigé par Jules Guesde.. Il y milite pendant 3 ans.

Son divorce l’invite à déménager à Paris. Il y rejoint le mouvement anarchiste, constitué notamment depuis La Commune de Paris.

Sébastien Faure, figure anarchiste

Il tentera de divulguer la pensée libertaire dans toute la France, grâce à de très nombreuses conférences révolutionnaires. Il y cible l’Etat, la religion et le capital.

Il rencontre un tel succès que les prix d’entrée de ses conférences lui permettent de vivre.

En 1894, il sera inculpé dans le procès des trente. Cette audience se tient à la cour d’assises de la Seine, afin de lutter contre l’anarchisme, considéré à cette époque coomme association de malfaiteurs.

En effet, Les lois scélérates ont été votées afin de mettre fin à l’anarchisme. Il s’agit d’une des pires formes de censure d’une opinion politique.

A cette époque, plusieurs attentats politiques ont lieu, notamment orchestrés par Ravachol, figure emblématique de l’anarchisme. Le 28 juin 1894, Sadi Carnot, alors président de la république, se fait assassiner par Casério, un anarchiste italien.

Procès des trente et lois scélérates

C’est donc dans ce contexte que le procès des 30 se tient en août de la même année.

Jean Jaurès sera très critique à l’égard de ces lois, et parlera de « 2 poids, 2 mesures », et l’impunité des violences de l’extrême droite de l’époque.

Les accusés du procès des 30 seront acquittés.

Attentats et école libertaire

Et, les lois scélérates ne seront abrogées qu’en 1992 !

Quant à Sébastien Faure, après le procès, il crée le journal Le Libertaire, puis le Journal du peuple en lien avec son combat Dreyfsard. Il fonde une école libertaire, La Ruche.

Pendant la première Guerre Mondiale, il est un fervent défenseur du pacifisme et collabore à l’encyclopédie anarchiste.

100 ans après sa mort, des archives montreront de lui qu’à son époque, il faut aussi malheureusement un pédocriminel…

La semaine prochaine, nous consacrerons notre 4eme épisode à Ravachol et les attentats de l’époque.

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