En 2019, le GAEC La Chera était épinglé par l’association L214. En effet, les deux bâtiments regorgent de poulets tant et si bien que l’organisme de défense des animaux dénonçait la maltraitance animale, en diffusant la vidéo de poulets déplumés, entassés, mourant dans leurs excréments. Dans les images, on peut effectivement voir des bâtiments fermés, remplis à ras bord de volatiles en mauvais état.
Travaux sans déclaration préalable
Les deux bâtiments ont subi depuis, des rénovations, notamment la pose d’une quarantaine de fenêtres par une entreprise du coin.
Mais, les bâtiments datent d’avant 1995. Ils sont donc amiantés, la loi oblige le propriétaire à réaliser le désamiantage par une société spécialisée. Or, les fenêtres ont été posées en mai 2023 sans aucune déclaration préalable de travaux !
Maire du village
Pourtant, le propriétaire des lieux est le maire du village, il est donc averti et connaisseur en terme législatif.
Poussière d’amiante
Les 10 mille poulets voient donc désormais le jour à travers les fenêtres posées, mais ils vivent désormais dans la poussière d’amiante.
Ainsi, la poussière d’amiante vit dans l’air et, nous le rappelons ici, est mortelle. Une fois inhalée, elle se pose dans les poumons et peut provoquer un cancer de la plèvre chez les humains. Cancer qui encore aujourd’hui est incurable.
C’est pour cette raison que l’amiante est interdite depuis 1997, grâce au travail d’Henri Pézerat. Désormais, les bâtiments n’utilisent plus de fibres d’amiante et toutes les anciennes constructions ont une obligation de désamiantage lors de travaux qui nécessitent le découpage de fibrociment.
Or, à Solignat, les travaux ont été réalisés sans déclaration préalable et sans aucune précaution vis-à-vis de l’amiante.
Risque pour les ouvriers du bâtiment
Ainsi, les ouvriers qui sont venus poser les fenêtres ont un risque de contamination très fort. Mais pas seulement. Les poulets transportent sur leurs plumes ou leur corps, les poussières d’amiante.
Et, chaque mois, l’entreprise « Attrap Volailles » dépêche des salariés afin de mettre les volatiles en cage en direction de l’abattoir. L’entreprise n’a jamais été mise au courant de la présence d’amiante dans les bâtiments.
Risque pour les abattoirs et les employés
Pire, les poulets peuvent ainsi transporter les poussières d’amiante et ainsi contaminer les tapis de l’abattoir et les employés.
Enfin, Philippe Mallet, le maire de Solignat remplace tous les 36 jours ses poulets. Lors de leur arrivée, ils ne sont que de jolis petits poussins. Les enfants, adolescents du village s’amusent donc à mettre chaque mois les bêtes dans les bâtiments contaminés.
Nous rappelons qu’une seule fibre d’amiante ingérée suffit à développer des cancers.
Dernièrement, nous avons reçu une déclaration préalable de travaux déposée en août par le propriétaire des lieux. Or, les travaux ont été réalisés de mai à juin 2023. Dans cette déclaration, aucune indication sur la présence d’amiante et la nécessité de désamiantage.
Une prise de risque pour la santé de tous
En évitant le désamiantage, le maire de la commune fait quelques économies, mais à quel prix ?
En ne respectant pas la loi, il a pu contaminer des ouvriers du bâtiment, des salariés d’Attrap Volailles, les employés de l’abattoir, ainsi que les enfants, et autres personnes venues dans les bâtiments.
Enquête en cours
Le CAPER 63, Comité Amiante Prévenir Et Réparer, par la voix de Josette Roudaire, a fait savoir que si une plainte était déposée, l’association se porterait partie civile. Elle appelle chaque potentielle victime à venir se déclarer à l’association afin d’être prise en charge rapidement.
Une enquête est actuellement en cours.
Le maire et propriétaire des lieux, Philippe Mallet, n’a jamais répondu à nos sollicitations.