Inovie-Gen Bio : les salariés mobilisés ce matin

Contre des salaires jugés trop faibles et face à un manque de considération de la direction, les salariés du groupe Inovie sont mobilisés aujourd’hui dans toute la France.

L’émission d’enquête de la chaine France 2 « Cash Investigation » le révélait dans une émission du 22 février : le groupe Inovie, spécialisé dans la biologie médicale fait partie des entreprises ayant le plus profité de la pandémie. Une période lors de laquelle les salariés ont fourni de nombreux efforts pour surmonter la crise sanitaire. Aujourd’hui, les représentants du personnel dénoncent une absence de considération et des salaires trop faibles.

Mobilisation générale

Le 5 mars dernier, près de 70 représentants du personnel et délégués syndicaux étaient réunis au siège sociale d’Inovie à Montpellier afin de discuter avec la direction des problèmes rencontrés. Face à l’absence de réponses positives, ces derniers et de nombreux salariés ont décidé de faire grève aujourd’hui dans toute la France. À Clermont-Ferrand, c’était le cas pour le site des Gravanches, au siège de Gen Bio, filiale du groupe. Côté route, devant les locaux, depuis le rond-point, une grande pancarte dénonce « Stop à la maltraitance des salariés » et « Stop aux profits de la crise Covid ».

Sur le parking, une cinquantaine de salariés sont présents. « Si les salariés sont réunis, c’est pour montrer leur colère. », explique Delphine Kipiel, déléguée syndicale CGT.

Des conditions dégradées

Parmi les causes de la dégradation des conditions de travail, l’arrivée d’un nouvel investisseur en 2021. Depuis, les postes sont de moins en moins nombreux. En un an, sur 7.000 salariés, 1.000 ont quitté l’entreprise, sur un total de 530 sites. « Il y a eu des accords de ruptures conventionnelles mais beaucoup ont été poussés à partir. », dénonce Delphine.

Au quotidien, les salariés dénoncent alors l’obligation à faire le travail des autres.  « Il y a une pression, un flicage. On nous demande toujours plus, d’être multitâches pour le même salaire. », explique Rodrigue, salarié depuis 7 ans, qui touche aujourd’hui 1480€ net. Un montant qui le désole après les énormes profits réalisés récemment par l’entreprise.

Récompenser les efforts

« Suite à nos revendications, on a été écoutés mais pas entendus. », nous dit Delphine. Les syndicats, dans un tract commun, revendiquent une revalorisation du taux horaire de 9% répartie sur l’année 2024 avec rétroactivité au 1er janvier à hauteur de 60% et l’année 2025 à hauteur de 40% pour tous les salariés. Ces derniers demandent aussi l’arrêt des suppressions et non remplacements de postes et l’arrêt des changements de planning abusifs et non concertés. « On demande une récompense pour les salariés sur l’effort énorme produit pendant la crise Covid. On est les oubliés de la crise. », précise la déléguée syndicale.

Alors qu’une enquête sur les risques psycho-sociaux a été demandée, les syndicats déplorent que seulement 15 personnes puissent représenter 6000 salariés. 3 pour chacun des 5 syndicats retenus. « Au niveau de l’administration, il n’y a aucune écoute. », alerte Delphine qui avoue ne pas s’attendre à être reçue aujourd’hui par sa direction.

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