Rentrée des classes : parents et syndicats mobilisés pour l’école primaire

Rentrée sociale, rentrée des luttes mais aussi rentrée des classes. Dans le département, les syndicats enseignants ont rejeté le projet de carte scolaire. Ces derniers étaient reçus hier par l’inspecteur d’Académie mais la rencontre s’est soldée par un nouveau refus.

Voilà deux semaines que la rentrée est passée. Un moment compliqué dans un pays en manque de moyens pour l’école et en manque de professeurs. Si le ministre de l’Éducation nationale a annoncé avoir recruté 4500 enseignants contractuels, les galères ne sont pas balayées pour autant, ni dans le second degré, ni dans les écoles primaires et maternelles, où des classent ferment alors que d’autres sont surchargées.

« Ha qu’est-ce qu’on est serrés », chantent les parents

Lundi 12 septembre. Une centaine de parents d’élèves déposent les enfants à l’école maternelle de Mozac, près de Riom. Mais ce jour-là, ces derniers ne rentrent pas chez eux ni ne regagnent leur lieu de travail. Ils restent et entament un premier jour de mobilisation. « Qu’est-ce qu’on est serrés au fond de cette classe ». Cette chanson, à la base un peu potache dénonce aujourd’hui une réalité beaucoup moins drôle. Ici, les classes sont surchargées.

Dans l’école, il y a 109 élèves. Dans la classe de grande section, ces derniers sont 24. C’est déjà le seuil maximum autorisé par l’Éducation nationale pour favoriser l’apprentissage avant le CP. Une deuxième classe, qui mélange cette fois la grande et la moyenne section compte donc également 24 élèves. Problème : il en reste 61 à caler dans les deux classes restantes. Ainsi, les moyens et les petits sont 30 et 31 par classe. On vous laisse imaginer la difficulté pour eux et pour l’équipe enseignante.

« Les maitresses qui organisent les classes avait déjà identifié le problème et une demande d’ouverture a été faite pour cette année mais ça a été refusé. », explique Caroline Ribon, représentante des parents d’élèves.  Cette dernière craint que la situation devienne encore plus difficile dans les prochains temps : « Des lots vont arriver et donc, de nouveaux habitants ce qui fera plus d’élèves. ». Comble du ridicule, les parents nous informent qu’une cinquième classe existe déjà à l’école de Mozac. « Elle est équipée et ce n’est même pas un problème de budget car la mairie nous soutient. Il ne manque que l’instituteur ou institutrice. », réagit Caroline Ribon.

Classes surchargées et classes fermées

Alors que certains dénoncent le manque de classes, d’autres se mobilisent pour garder les leurs. À Riom également, c’est l’école Maurice Genest qui était menacée en ce début d’année. En ligne, une pétition a été lancée il y a deux semaines par les parents d’élèves. Ces derniers demandaient une nouvelle étude et un report de la décision alors que la rentrée a déjà eu lieu et qu’elle est la première à être normale après des années Covid perturbantes pour les enfants. « Après 3 années chamboulées par le Covid, nos enfants vivent enfin une rentrée dans des circonstances normales, avec la perspective d’une année soutenable… et voilà qu’on vient les perturber avec un projet de fermeture tardive de la classe. », expliquait la pétition.

Carte scolaire rejetée

Présentée le mardi 06 septembre aux organisations syndicales par le Directeur académique des services de l’Éducation nationale Michel Rouquette, le nouveau projet de carte scolaire a été rejeté. Pendant la réunion, ce sont neuf ouvertures de classes qui ont été annoncées pour cinq fermetures. Les syndicats ont directement fait savoir qu’ils attendaient plus de nouvelles classes ouvertes.

« On nous a dit qu’il n’y avait plus de moyens. Si on en veut, il faut fermer d’autres classes. Le ministère n’a pas pu ouvrir de postes là où il y en a besoin. C’est l’état qui se désengage complètement de la carte scolaire. Plein d’écoles mériteraient une ouverture et n’ont pas pu l’avoir. Notamment les écoles orphelines qui ont un public de REP ou REP+ mais dont le collège de rattachement ne possède pas ce classement. Du coup, elles n’ont pas de moyens en plus alors qu’elles accueillent des publics réfugiés, allophones, ou hébergés par le 115. », explique Isabelle Roussy, co-secrétaire du syndicat FSU-SNUipp. Face à ce refus de la carte scolaire par les organisations, un nouvel entretien extraordinaire a eu lieu hier matin.

Des discussions pas à la hauteur

L’école Maurice Genest a obtenu gain de cause avec la sauvegarde de la classe menacée. En revanche, à Mozac, le combat continue. « Nous avons obtenu un nouveau refus. », déplore Caroline Ribon. Selon les syndicats, Mozac a déjà trois écoles devant elle où le nombre d’élèves est élevé. Trois écoles donc où des classes comprennent plus de 30 élèves. Un constat aberrant. « Le comité s’est engagé à fournir une aide supplémentaire à l’école dont on ne connaît pas encore la nature. », précise cette dernière.

Hier, toutes les organisations ont à nouveau refusé le projet. « Tout le monde a voté contre. On ne peut pas voter pour une carte scolaire qui ne donne pas les moyens aux écoles. Toutes les organisations syndicales se sont insurgées contre ces règles mathématiques. », confirme Isabelle Roussy.

Mobilisations à venir

« L’annonce est toute fraiche donc on ne sait pas encore mais on a tout de suite averti les autres parents et on a monté des actions. », assure quant à elle Caroline Ribon. Si des problèmes apparaissent quant aux effectifs des classes, d’autres existent en rapport aux moyens humains et matériels mais aussi en terme de reconnaissance de la profession. Déjà, une mobilisation d’ampleur se prépare et devrait avoir la journée de lutte nationale du 29 septembre pour point de départ. Cet après-midi, une troisième réunion devrait avoir lieu avec les services académiques pour les écoles qui ont subi une fermeture de poste.

Nos actionnaires, c'est vous.

Aidez-nous à rester gratuit, indépendant et sans pub :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

nos derniers articles
Cet article vous a plu ?

Soutenez le Cactus !

Le journalisme a un coût, et le Cactus dépend de vous pour sa survie. Il suffit d’un clic pour soutenir la presse indépendante de votre région. Tous les dons sont déductibles de vos impôts à hauteur de 66% : un don de 50€ ne vous coûte ainsi que 17€.