C’est le retour de Migrant’scène, le festival de la Cimade. L’association de solidarité avec les personnes migrantes et réfugiées, les demandeurs et demandeuses d’asile existe depuis 1939. Si son festival n’est pas si vieux, il se prête les mêmes motivations : engager la réflexion et déconstruire les préjugés. Le tout en mettant en lumière des parcours et des valeurs.
Toute l’année, 90 groupes locaux et plus de 2500 bénévoles font vivre la Cimade et Migrant’scène. Le festival débutera ce samedi. Un événement important alors qu’un nouveau projet de loi sur l’immigration est étudié.
« Dans ce contexte, on ne veut pas être seulement en position de réponse par rapport au projet de loi. Il est très inquiétant. Le Sénat a fait une symphonie des horreurs avec la suppression de l’aide médicale d’État. On veut proposer d’autres choses, parler de migration de façon différente. Mieux réfléchir tous ensemble. Pas n’être que dans la dénonciation mais aussi affirmer nos revendications. Affirmer qu’on est pour la régularisation inconditionnelle, la mise en place de routes migratoires sécurisées ou la fermeture immédiate des centres de rétention. », explique Pierre Saint-Amans de la Cimade 63.
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Un cercle de silence suivi d’une soupe populaire avec des animations musicales aura lieu demain à 18h30 place de Jaude afin de dénoncer les politiques migratoires actuelles. Après cette introduction, le festival s’ouvrira officiellement avec une projection de courts-métrages à La Jetée samedi 18 à partir de 18 heures. « Les films sont assez complémentaires et parlants par rapport à ce qu’on veut dire. », se réjouit Pierre Saint-Amans.
L’exposition de la Cimade « la Fabrique des sans-Papiers : comment des milliers de personnes sont privées de leur droits les plus fondamentaux tout en faisant fonctionner des pans entiers de l’économie à moindre frais. » est à retrouver à partir du 22 novembre à la médiathèque de Jaude. Le 22 également, le Rio proposera la projection du film « Zou », documentaire poétique sur le parcours migratoire en présence de la réalisatrice Claire Glorieux.
Au programme également, des lectures multilingue et du débat. La question « Quel accueil pour les personnes exilées ? » sera abordée par Geneviève Jacques, présidente de la Cimade entre 2013 et 2018. « C’est la mémoire de la Cimade et c’est très intéressant de l’écouter parler. », assure Pierre Saint-Amans.
Bien d’autres rendez-vous seront proposés avant la soirée de clôture et sont à retrouver en intégralité sur le site de la Cimade. Le 9 décembre, le festival touchera à sa fin avec une grande soirée festive à la Maison du Peuple. « L’objectif, c’est aussi de toucher des gens pas vraiment sensibilisés sur ces questions. », rappelle Pierre Saint-Amans. Un objectif d’autant plus important dans un contexte où les raccourcis se multiplient entre étrangers et attaques terroristes. « Il faut dénoncer les amalgames faits par les politiques et pas que d’extrême-droite ainsi que plusieurs grands médias. Partir d’une situation et généraliser, ça peut mener à des dérives très graves. Quand on montre du doigt certains et qu’on restreint leurs droits, ce sont les droits de tous qui sont restreints. », conclue ce dernier.