A en croire le soleil et le temps estival de ce début de soirée, Marianne semble amorcer sa campagne dans les plus belles conditions. Entourée de sa « team » comme elle l’appelle, elle présente ses nouveaux locaux, avec un coin enfants. Marianne, âgée de 35 ans, est maman de deux petits garçons. Alors, elle a pensé à tout.
Un nouveau local dans une ancienne banque
« Dire que notre local est une ancienne banque. En bas, tu trouves même des coffre-fort, mais on n’a pas le droit d’y aller. » Plaisante-t-elle. Dehors, la buvette, plus loin le comité de soutien. Entre les deux, un barnum « actions militantes ». C’est là que les citoyens peuvent s’inscrire pour aider la campagne : coller des affiches, distribuer des tracts. Un planning est ouvert. Il suffit de s’inscrire.
Une fanfare met l’ambiance et accueille les premiers militants. « C’est historique cette union des gauches. Ca ne peut que passer. » Expriment-ils majoritairement. Et puis, tout le monde connaît Marianne, « elle est bien cette jeune, elle parle bien et ne s’énerve jamais. » Nous indique une ancien militant communiste.
Une candidate qui s’est construite à travers les luttes
Marianne s’est construite dans la lutte. Syndicale d’abord, en rejoignant l’UNEF, alors qu’elle fait des études qui lui permettront de devenir éducatrice spécialisée. Aux côtés d’Alain Lafont plus tard. Marianne rejoint le parti de Mélenchon et ne le quitte pas. Elle est alors élue dans l’opposition à la mairie socialiste de Clermont-Ferrand.
Et depuis, Marianne a été aux côtés de nombreuses luttes : Luxfer, l’entreprise de Gerzat qui licenciera tous ses salariés. Mais aussi la lutte contre les extrêmes-droites et pour l’égalité. Manif des retraites, pour les étudiants. Et bien sûr pour la protection de l’enfance, domaine dans lequel elle travaille.
Une candidate sortante peu présente sur le terrain
Marianne a donc été choisie pour représenter la première circonscription, contre Valérie thomas, députée sortante LREM . Sébastien Galpier défendra les valeurs LR, Anne Biscos se présente sous le drapeau du RN, et Xavier Oliver se battra pour le parti d’Eric Zemmour, reconquête.
Lutte Ouvrière sera représentée par Dominique Leclair. Aurélie De Francesco défendra les idées du parti animaliste et Maël Capolino celles du parti occitan.
Mais samedi soir, c’est bien l’ensemble de la gauche qui était à l’honneur.
Union de la gauche
Pierre Miquel, secrétaire départemental du PC 63, venu soutenir la candidate retenue sur sa circonscription, est le premier à s’exprimer « Nous n’avons pas tous mis le même bulletin de vote au premier tour, mais c’est beau de nous voir tous réunis aujourd’hui. » Il rappelle que le RN a fait parfois 50 % dans certaines circonscriptions et qu’il est important de lui barrer la route. Il soutient que, par le biais de sa candidate, le PC pourra continuer à lutter notamment pour la gratuité des transports.
Lucas Peyre du PS intervient à son tour. « Il n’y a rien à attendre de la droite ou de l’extrême-droite. » Puis, il scande nombre de propositions de la NUPES : défense de la retraite à 60 ans, lutte contre la réforme chômage de Macron, défense du RSA non conditionné, mise en place de l’allocation autonomie pour la jeunesse. « Si vous voulez tout ceci, il faut voter Marianne. »
La foule scande en réponse « On va gagner« , bras levés.
Gérald Courtadon, de Générations, lui tient à remercier les militants qui ont accepté cette union de la gauche et se sont rassemblés autour de la candidate unique.
Nicolas Bonnet, candidat NUPES sur la 3eme circonscription, de la formation EELV, est venu lui aussi soutenir sa désormais camarade. « L’écologie doit être au centre des débats. » Et il rappelle surtout l’intelligence des candidats qui se sont retirés alors qu’ils s’étaient préparés à leur candidature. « Merci pour avoir réveillé le sens du collectif. »
Marianne monte alors sur l’estrade, sous les arbres de la petite place. Elle est ovationnée par les 200 personnes présentes. Emue, elle remercie les candidats, les militants, son équipe. « Je veux me présenter, je veux que la politique s’incarne en tant que femme et en tant que mère. Féministe, je serai du côté de tous ceux qui se battent dans tous les mouvements, écologiques, sociaux. Je suis pour l’égalité entre tous. Il est important de remettre à l’honneur les politiques publiques, je veux que le gouvernement paie pour son inaction écologique et son soutien aux riches. »
Quant à ses adversaires, elle les balaie d’un revers de main « Valérie Thomas n’est jamais sur le terrain. Qui l’a vue ? Elle n’a même pas bougé pour l’usine Luxfer. Macron nous avait dit qu’il ferait reculer l’extrême-droite, mais à cause de lui, c’est de pire en pire. Je veux m’occuper de tous ces gens en colère qui ont voté du côté de la haine. »
Marianne, si elle n’a pas peur de ses adversaires politiques, redoute l’abstention, « Et ça se jouera sur le terrain. Aidez-nous, rejoignez nos actions militantes. Cette soirée tend à vous présenter notre local, lancer la campagne, mais aussi à vous dire que vous pouvez agir à nos côtés, sur les 5 circonscriptions. »
Puis de terminer « Nous sommes la force de ceux qui veulent que ça change. Je suis prête, vous êtes prêts. Alors, on va gagner. »
Merci à l’équipe de campagne pour les photos.
