Grève nationale : le personnel de la santé et du médico-social exige une revalorisation de leur travail

Mardi 15 juin, à 10h sur la place de Jaude à Clermont-Ferrand, une centaine de personnes du secteur de la santé et du médico-social se sont mobilisées. Suite au Ségur de la santé, mis en place en 2020, un second volet a été présenté par le gouvernement en avril dernier. Mais celui-ci ne satisfait pas une grande partie des professionnels qui, pour eux, n'obtiendront aucune revalorisation de leur statut ou salaire.

Une revalorisation du travail

Après la crise du Covid, les agents de santé (soignants) ont reçu une revalorisation de leurs salaires de 183 euros. « Alors que les agents du secteur médico-social n’ont pour l’instant rien eu. Comme les ouvriers, les techniciens de labos, les assistantes sociales ou les administratifs. Or sans eux, l’hôpital ne fonctionne pas. » explique Didier, responsable syndical de Sud Santé-Sociaux au CHU de Clermont-Ferrand. La mission Laforcade, dans le cadre du Ségur, doit revaloriser les salaires des travailleurs du secteur médico-social. Les négociations sont en cours.

Les grévistes craignent aussi que cette revalorisation ne soit que temporelle. « Le gouvernement appelle ça des compléments de traitement indiciaire. Ce ‘complément’ de 183 euros risque de nous être retiré et ne vaut pas la perte depuis le gel du point d’indice des salaires. » C’est pourquoi les syndicats de la CGT et Sud exigent une revalorisation salariale pérenne de 300 euros par mois pour tous.

Le agents exclus de la revalorisation salariale jugent cette différence de traitement comme une volonté de diviser les grévistes. « Notre rôle est important, autant que celui des soignants. » explique Céline, assistante sociale. « On permet les retours à domicile, trouver les patients sans identité, on s’occupe même des animaux de compagnies des malades… On est devenu des couteaux suisses. Aujourd’hui on porte un brassard noir. Parce qu’au mois de mai, une de nos collègues de l’Aube a été assassinée lors d’une visite médicale. Personne ne parle de nous. »

Les grévistes demandent aussi une revalorisation des professions par catégorie, donc au niveau de leur statut. Une infirmière en catégorie B pourrait passer en catégorie A. Ce serait avantageux au niveau du salaire et du temps de travail. Les manifestants exigent aussi des formations plus qualifiantes, « On veut avoir des diplômes qui apportent plus de compétences, comme des formations à l’hygiène pour les infirmières. » expose Anne-Marie, technicienne de laboratoire.

L’arrêt des coupes budgétaires pour un meilleur accompagnement des patients

« Depuis 10 ans, on a perdu 140 000 lits ». expose Didier. Entre ce constat, une population avec de plus en plus de besoins et la pandémie, les grévistes exigent une réouverture urgente de lits. « Il faut accompagner cette ouverture des places avec la création de 400 000 emplois : 100 000 pour la santé, 100 000 pour le médico-social et 200 000 en EHPADs ». Pour les professionnels présents, les services de la santé devraient « avoir droit aux mêmes aides de l’État que les entreprises privées qui ont reçu des milliards ».

Enfin, les grévistes demandent l’arrêt du financement de la T2A (Tarification à l’activité) et de Sepharin. « Avant on avait une dotation globale pour tout l’hôpital alors que maintenant on a une cotation pour chaque chaque acte médical. Il y a donc des soins plus ou moins valorisés, on a pas de budget stable et on ne peut pas traiter le patient dans sa globalité. C’est inadmissible. On nous découpe en tranche des soins globaux. » s’insurge Pascale, salariée à croix-Marine.

Si les soignants demandent une revalorisation de leur travail et la fin des coupes budgétaires, c’est pour mieux prendre en charge les patients. « Les soins doivent être à la hauteur des besoins des patients. Nous avons une population vieillissante, qui a donc besoin de plus de soins donc on doit arrêter de vouloir faire des économies dessus. » conclut Didier.

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