Saint-Jacques : un projet à construire avec ses habitants

Engagé en 2017 et à l’origine de nombreux remous, le renouvellement du quartier Saint-Jacques entre dans une nouvelle phase. Mercredi, élus et acteurs du projet annonçaient ses grandes lignes et lançaient une phase de concertation avec les habitants.

En 2017, la mairie et la métropole signaient un protocole avec l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine.  Parmi les quartiers concernés : Les Vergnes, La Gauthière et Saint-Jacques. Dès l’annonce du projet, les acteurs institutionnels ont été confrontés à des avis partagés. Les pressés de partir, fatigués de la vétusté du lieu, ceux qui contestaient la façon de faire et les farouches opposants.  Des collectifs et associations de quartier naissaient. Mais aujourd’hui, alors que l’Allée des Dômes est quasiment détruite et que la muraille devrait connaître le même sort courant 2023, la grogne s’est un peu calmée et le projet passe un nouveau cap.

Mercredi, le maire de Clermont et président de la métropole, trois de ses élus et le préfet accompagnaient Magali Volkwein, présidente de l’agence d’architecte D&A en charge du projet. Ensemble, ces derniers ont présenté les grandes lignes de la rénovation urbaine avant de lancer une phase de concertation marquant une nouvelle étape de travail avec les habitants.

Nature, douceur de vivre et ouverture sur la ville 

C’est à la Maison de Quartier, en plein cœur de Saint-Jacques que s’est tenue la réunion. Depuis le tram qui rejoint le quartier, on ne peut s’empêcher de regarder la longue muraille. En marchant jusqu’au rendez-vous, les passants n’ont pas l’air de se rendre compte à quel point la métamorphose de leur environnement sera forte. Se dégagent quatre grands axes : rendre le quartier plus agréable à vivre ; développer l’habitat, les services et l’équipement ; végétaliser et enfin, la diversification sociale et l’ouverture du quartier sur le reste de la ville. « La mixité, c’est l’égalité des chances », indiquait Olivier Bianchi.

Un pas de plus

« Donnez-moi l’ANRU et j’abattrai la muraille de Chine », complétait le préfet parodiant une célèbre phrase du physicien Archimède « Donnez-moi un levier et je soulèverai la terre ». Sauf qu’ici, c’est un tout petit peu plus compliqué. À Saint-Jacques, les enjeux sont nombreux. Notamment celui du logement à l’heure où la muraille se vide et où la densification de l’habitat est très forte. Magali Volkwein précise ensuite ses projets.

On parle d’abord d’aménagements. Celui des places Dunant et Pourrat notamment qui seront reliées et agrémentées de jardins et fontaines. Ensuite, la liaison entre le boulevard Claude Bernard et les équipements de proximité. Enfin, l’amélioration des circulations douces.

Îlot éducatif

Autre grand axe du projet de rénovation : la construction d’un îlot éducatif. Il laissera s’exprimer la végétation à travers plusieurs corniches et regroupera des équipements scolaires. La liaison entre le boulevard Claude Bernard et la rue Albert Mallet sera également établie.

Des services, des logements, des équipements

Parmi les nouveaux équipements en vue, l’extension du gymnase Louis Thévenet et la restructuration du Centre Georges-Brassens. Le redéploiement des places de crèche et la restructuration du groupe scolaire Jean-Jaurès. En termes d’habitat, enjeu important du renouvellement urbain, 594 logements seront démolis puis reconstruits sur la métropole. 327 logements se verront réhabilités et environ 270 sortiront de terre. Enfin, pour l’économie, le projet prévoit la création de nouveaux commerces et services.

Du béton naitront les fleurs

Mais s’il fallait retenir un élément, c’est bien celui du nouveau parc métropolitain. 3,5 hectares prévu à la place du plus grand ensemble d’Europe encore debout. À l’endroit même où se tient la muraille s’étendra le nouveau jardin surplombant le centre-ville de ses belvédères. Le projet, « véritable sanctuaire de la biodiversité » selon Magali Volkwein prévoit notamment des jeux d’eau et une grande scène culturelle.

L’inclusion : enjeu fondamental

Les différents acteurs du renouvellement urbain prévoient des travaux d’une durée de 10 à 15 ans et souhaitent établir une concertation permanente. Les habitants comptent sur cette promesse et la veulent aussi totalement transparente et inclusive. Ainsi, habitants, de tous âges et statuts, associations, salariés, étudiants et commerçants sont appelés à donner leur avis sur le projet.

Ce 16 février, une grande concertation était lancée. Une Maison du projet est ouverte en permanence dans le quartier afin d’accueillir le public qui peut également participer sur le site de la métropole. Le 12 mars prochain, un stand d’information y sera tenu de 9h à 17h et une balade urbaine de 14h à 17h sera proposée. La clôture de cette première phase se fera le 5 avril à 18h30 à la Maison de Quartier mais d’autres devraient être ouvertes à chaque nouvelle phase. « On appelle un immeuble la muraille de Chine et on a un obélisque qu’on nomme la pyramide », s’amuse Olivier Bianchi qui craint déjà les déformations du projet par les différentes oppositions. Bilan d’étape le 5 avril. Ce dernier et les autres acteurs s’engagent enfin à respecter le quartier et son histoire lors de cette rénovation estimée à près de 93 millions d’euros.

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