« Qu’aucune chaise ne soit vide à la rentrée ! »

Ce vendredi à 16h, plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées devant l'école Pierre Brossolette, à Riom, pour soutenir la famille Zeqiroviq. Alors que trois de leurs quatre enfants sont nés en France, et que tous sont intégrés, les parents risquent actuellement d'être expulsés au Kosovo.

Malgré la chaleur caniculaire et un soleil de plomb, c’est plus d’une centaine de personnes – sans compter plusieurs dizaines d’enfants – qui se sont rassemblées devant le portail de l’école Pierre Brossolette, à Riom, pour soutenir la famille Zeqiroviq. Leurs trois des enfants, Gentian (CM2), Erina (GS) et Era (PS) sont scolarisés dans l’établissement, la petite dernière devant commencer en petite section à la rentrée prochaine.

« Ils n’auront jamais notre silence ! »

Habitant la commune de Riom depuis plus de six mois, et auparavant résidents à Clermont-Ferrand, cette famille originaire du Kosovo est en France depuis 2014. Sur leurs 4 enfants, trois sont nés sur le sol français et ne connaissent que la France. Les parents sont actuellement sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), leur pays d’origine étant désormais considéré comme sûr par la France. ( Depuis le 30 avril.)

« Nous nous sommes réunis ici aujourd’hui pour deux raisons. Premièrement pour exiger du Préfet la levée de l’OQTF pour que la famille Zeqiroviq puisse vivre tranquillement parmi nous. Et ensuite, pour montrer aux autorités que la population n’est pas d’accord avec ces décisions, et qu’ils n’auront jamais notre silence face à ces décisions iniques », s’exclame Didier, du Réseau Ecole Sans Frontière (RESF), en prenant le mégaphone au milieu de la foule, sur la terre battue brûlée par le soleil.

Un combat juridique en cours

Arrivée en France en 2014, les parents de la famille Zeqiroviq ont fait appel à la circulaire Valls, qui dit notamment que la régularisation est possible si les parents sont sur le territoire français depuis au moins cinq ans et qu’ils ont des enfants scolarisés depuis au moins trois ans. Mais la justice a signifié un refus au motif que la famille n’était pas assez intégrée.

Pour Delphine Cassière-Pommade, directrice de l’école maternelle Pierre Brossollette, cela est tout simplement faux: « Les enfants comme les parents sont très bien intégrés, les enfants travaillent bien à l’école, et la famille participe à la vie associative ou aux activités extrascolaires. Ils participent pleinement à la vie sociale à Riom et ont toujours tout essayé pour faire les choses dans les règles ! ». L’avocate qui défend la famille a fait recours contre cette décision. Affaire à suivre.

Et un rapport de force politique

Pour Roland, délégué départemental à l’Education nationale (DDEN) et militant, il est important de rappeler à tout le monde que la France a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant, traité international adopté par l’Assemblée générale des Nations unies en 1989: « Avec cette charte, c’est toujours l’intérêt premier des enfants qui doit primer ! Monsieur le Préfet, nous vous demandons la levée des OQTF qui visent la famille Zeqiroviq. Il ne faut qu’aucune chaise ne soit vide à la rentrée. Ils vivent ici depuis plus de huit années, ils resteront ici ! »

Conseiller municipal à Riom, Boris Bouchet est aussi venu affirmer son soutien. « Et pourtant la ville de Riom a été désignée ville amie des enfants par l’UNICEF ! Je me propose de déposer un voeu lors du prochain conseil municipal et qui, s’il est voté, va remonter jusqu’au Préfet. On a plusieurs exemples heureux de régularisations obtenues, et c’était grâce à la mobilisation des élèves et des enseignants, c’est ensemble que nous pouvons porter ce combat, courage à cette famille ! »

Alors que cinq agents en uniforme de la Police Nationale, stationnés à l’ombre d’un arbre, scrutent à distance le rassemblement, Didier rappelle à tout le monde qu’il n’y a pas d’obligation de réserve pour le corps enseignant, et insiste: « vous avez le droit de vous rassembler et d’affirmer votre soutien, c’est important ! On ne devient pas enseignants pour être complices de ces ignominies ». Et, s’adressant aux autorités, « régularisez les parents de nos élèves et laissez nos élèves tranquilles ! »

Une pétition a été lancée en ligne pour soutenir la famille Zeqiroviq: Soutenir des enfants riomois menacés d’expulsion.

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