Trois semaines de festival engagé avec Migrant’Scène

Comme chaque année, l’association solidaire La Cimade lance son festival Migrant’Scène. Pendant trois semaines, plusieurs villes dont Clermont-Ferrand proposent des rendez-vous festifs et engagés.

C’est le retour de Migrant’Scène, le festival qui met en lumière la vie des personnes migrantes, réfugiées ou demandeur.se.s d’asile. Démarré le 13 novembre, l’évènement durera trois semaines et s’étendra comme à son habitude à tout le pays. Les rendez-vous aborderont différentes thématiques au travers de spectacles, d’expositions ou de rencontres, entre autres. 

Résistance(s)

Chaque année, Migrant’Scène met en lumière un thème à l’échelle nationale. En 2021, le festival conserve la thématique « Résistance(s) » déjà mise à l’honneur en 2020 et 2019. Pourquoi ? « Le constat est qu’aujourd’hui plus qu’en 2019, on a de plus en plus de raisons de devoir résister face aux politiques migratoires françaises, européennes et mondiales. On le voit bien aussi à l’approche des présidentielles avec un discours nauséabond. On parle des migrants comme d’une masse informe, on les déshumanise et on balance des chiffres faux, il faut qu’on résiste. », répond Simon Bonhome, co-président du groupe local de La Cimade.  

La thématique prend aussi tout son sens lorsque l’on sait les effets que la crise sanitaire a eu sur les personnes étrangères. Mais le festival organisé par La Cimade n’a pas attendu le virus pour mener la lutte.  L’association de solidarité active avec les personnes migrantes, réfugiées et les demandeurs et demandeuses d’asile agit pour le respect des droits et la dignité des personnes depuis sa création en 1939. 

Un festival pour créer du lien

Cette édition 2021 se veut un moment privilégié pour mettre en avant certaines mobilisations portées par La Cimade, notamment celles en faveur de la régularisation large et durable des personnes sans-papiers, l’accès aux préfectures sans dématérialisation, la suppression des centres de rétention, la prise en charge inconditionnelle des jeunes en danger isolé.e.s et l’octroi d’un titre de séjour à leur majorité, la déconstruction des amalgames, etc. 

Des luttes qui s’inscrivent dans un contexte international effarant avec un chantage du dictateur bélarusse Loukachenko mené à travers l’utilisation et l’instrumentalisation de personnes migrantes. Selon Simon Bonhomme, « l’Europe pourrait très facilement accueillir toutes ces personnes. Rien qu’à l’échelle de la France, ça ne ferait même pas une personne pour dix communes ». 

Face à cela, La Cimade souhaite recréer du lien. Avec près de 90 groupes locaux à travers toute la France, ce sont 2600 bénévoles actifs et actives ainsi que 130 salariées qui le tissent toute l’année. Et qui sont des maillons essentiels à la préparation de Migrant’Scène qui se déroule du 13 novembre au 5 décembre dans plus de 100 villes métropolitaines et Outre-mer. 

Trois semaines d’échange et de convivialité

« La programmation se veut pluridisciplinaire et la plus éclectique possible pour rencontrer le public le plus large en passant par la musique, la danse, des expos ou des conférences. », explique Simon. Le festival a en effet commencé sur les chapeaux de roues. Des roues de vélos d’abord avec une déambulation « Migrant’Scelle » pour donner le top départ de l’événement samedi 13. Une conférence de Catherine Withol de Wendel, directrice de recherche au CNRS a également eu lieu sur le thème « Immigration, chance ou menace ? ». 

 À venir, l’exposition « Protéger les enfants et leur droit » accessible aux adultes et aux enfants jusqu’au 16 décembre à la médiathèque de Jaude. D’autres expositions auront lieu ainsi que des concerts, évènements en plein air, spectacles et rencontres. Sans oublier la venue exceptionnelle du Prix Goncourt 2021 Mohammed Mbougar Sarr qui parlera de son deuxième roman « Le silence du chœur », histoire de migrations entre Afrique et Europe. 

Enfin, Migrant’Scène s’exportera à Cunlhat et Lezoux les 03 et 04 décembre pour finir en beauté et en spectacle. « La plupart de nos actions se passent à Clermont, nos permanences et nos cours de français par exemple donc l’idée c’est d’être confrontés à des publics qu’on connaît moins », confie Simon. La programmation complète est à retrouver sur le site de La Cimade ou sur son profil Facebook. 

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