La fac en danger, l’Union Etudiante se mobilise !

Ce matin, dès 7 heures, les militant.e.s de l'Union Etudiante étaient réuni.e.s afin de mettre en place un barrage filtrant de la faculté de Gergovia, à Clermont-Ferrand. Ils proposaient ainsi à chaque personne qui entre un tract résumant la situation université.

Sous le soleil clermontois, et accompagnés de musique, les militant.e.s de l’UE ont installé un barrage filtrant aux entrées de la fac de lettres. Les étudiant.e.s passent ainsi lentement et peuvent s’arrêter à la petite table installée où pétitions et tracts sont disposés. La majorité des élèves arrivent avec le sourire, et une centaine signe la pétition.

Toutes et tous paraissent intéressé.e.s par l’actualité des universités. Un grand nombre est déjà affecté par les changement opérés pour faire des économies dans le milieu universitaire.

Des capsules vidéos en guise de cours

En exemple, les cours dispensés en visio. Mais pas vraiment comme on l’imagine. Les capsules vidéos créées pendant le Covid sont à nouveau distribuées par la faculté pour économiser sur les salaires des enseignant.e.s et intervenant.e.s. « On se colle devant notre ordinateur, tout seul et on regarde ces vidéos en place et lieu de cours. » Explique une étudiante en formation « Metiers du livre. »

Un cursus d’ailleurs qui risque d’être touché d’autant plus par les restrictions budgétaires. « Notre formation est vouée à disparaître, ou à se fondre avec un autre cursus. Nous sommes tout petits… »

En effet, le budget Bayrou prévoit une économie d’un milliard pour le ministère de l’enseignement supérieur.

Des filières qui pourraient disparaître

Et le moins que l’on puisse dire c’est que les universités n’avaient pas besoin de ça. Nombreuses sont celles qui doivent faire face à leur endettement, notamment depuis la loi Autonomie votée en 2007. « C’est une loi injuste, certaines filières se font financer par le privé comme certains cursus scientifiques, biologiques, etc…Dans les sciences-humaines, c’est évidemment plus compliqué de trouver un industriel qui financerait des doctorats de philosophie. Mais de toutes façons, l’arrivée des structures privées dans l’enseignement ce n’est pas une bonne nouvelle. Ca interroge sur l’indépendance pédagogique. » Se révolte une autre étudiante, venue signer la pétition.

Les étudiant.e.s en ont donc un peu marre ce matin du sort qui leur est réservé. « On a déjà tellement la pression. Parcoursup, on en entend parler depuis la 3eme. » Explique Eloïse, militante à l’UE avant de poursuivre : « 1 étudiant sur 3 prend des anti-dépresseurs. Il faut quand même réfléchir aux raisons de ce chiffre. »

Des étudiants sous pression

D’ailleurs, les plus agé.e.s pourraient en rire si ce n’était pas dramatique : « Avant, les étudiants étaient autonomes, ils décidaient ou pas d’aller en Cours Magistral. Il n’y a pas d’appel dans nos filières en dehors des TP et TD. Pourtant, désormais, les étudiant.e.s ont peur de manquer d’assiduité et sont infantilisés par l’institution. » Explique Loïc.

Alors, ce matin, on parle de la baisse des financements de la recherche, de la mort du service public ou encore des suppressions de places en licence et master.

Car à chaque rentrée suffit sa peine. Et celle qui arrive risque d’être toujours pire que celle d’avant, avec une sélection croissante, et une dégradation des conditions d’études.

1 étudiant sur 3 obligé de sauter des repas.

Selon le syndicat, « étudier coûte de plus en plus cher. » Une nouvelle hausse des loyers est prévue pour l’année 2025. « Nous avons des étudiants qui nous disent qu’ils ne peuvent pas manger à leur faim. »

Ils seraient un tiers à sauter des repas au moins une fois par mois.

Pourtant, un étudiant sur 2 est salarié pour subvenir à ses études. Quant au Crous, qui fournit des repas à 1 euro pour les boursiers, il est aussi au centre des critiques. « Ils ont mis en place des repas à points. Un point c’est 55 centimes. Si tu veux manger de façon équilibrée, tu dois forcément payer davantage. »

Autre problème : comme de nombreuses universités, la fac de lettres est vieillissante et mériterait des travaux. « On sait qu’il y a de l’amiante comme toutes les constructions des années 60. Mais personne n’ose faire les tests pour savoir où on en est. » Raconte Eloïse. « On a des fissures gigantesques. Des sols prêts à s’effondrer. Mais, on n’a plus de sous. »

Alors elle préfère s’en amuser : « Au syndicat, on dit que ce sont nos stickers qui tiennent les murs. »

Des heures en moins et des TD surchargés

Enfin, les étudiant.e.s regrettent les conditions de travail de leurs enseignants. « Leurs conditions de travail sont nos conditions d’études. »

Alors, tous et toutes dénoncent des TD surchargés, des heures abaissées pour faire des économies, et de moins en moins de renouvellement de professeurs. « on se rend bien compte que la qualité de nos enseignements a énormément régressé. »

Ainsi, ce matin, les étudiants se rendant au cours étaient fort nombreuses et nombreux à se dire solidaire d’une lutte de celles et ceux qui ne demandent qu’à étudier dans de bonnes conditions.

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