On a 10 balais, pas assez pour se la péter mais suffisamment pour faire le point. 10 ans, pour une entreprise, ça commence à peser. Pour un média indépendant et local, c’est presqu’un record !
Alors, on a eu envie de changement. Et après une année un peu maussade, il faut dire que l’actu ne nous a pas aidés, on a récupéré une magnifique énergie créative et joyeuse.
Non parce que, il faut l’entendre. Macron avait décidé de faire les Etats Généraux de l’Information. On avait postulé, on avait été bananés. Pour réfléchir sur le journalisme, ils avaient trouvé judicieux de ne pas inviter les principaux intéressés : les journalistes eux-mêmes. Pour parler de nous, se sont réunis des publicitaires, des entrepreneurs, et quelques autres acteurs du capitalisme.
alors on s’était vengés, on avait fait les Etats Généraux de la presse indépendante. En février, nous avions retrouvé les copains à Lyon pour une soirée sympathique où l’on a discuté de nos réalités, les vraies.
Puis est venue la période électorale. Et là, on a préféré se taire, un peu, pas complètement. Et analyser.
Parce qu’être journaliste c’est aussi être un peu sociologue. Et regarder ce monde, chercher à le comprendre nous a demandé beaucoup d’énergie. Beaucoup trop.
Mais, les fractures de la société ne sont pas une chimère. Il existe plusieurs mondes. A la lutte des classes, nous pouvons rajouter la lutte territoriale et numérique. Le monde s’est alors divisé.
Dehors, plus loin, les guerres ont continué de tuer, en toute impunité. Mon osthéo me trouvait tendue. Pas juste parce que je courais trop, ou alors pour échapper au reste de l’humanité.
Dans la vie, dans ces moments-là, on peut se raccrocher aux camarades, aux amis, à la famille, à l’amour. Mais tout le monde semblait blasé. On ne savait plus qui portait qui…Et à chacun de se disperser.
Bon, je vous parle d’un monde gris, mais 2024 avait prévu tout ça. Une année de recommencement dit la numérologie. Et c’est vrai qu’elle a permis de trier, et de se débarrasser de l’inutile voire du désagrable. Alors, on s’est plongés dans nos projets. Le film sur l’amour et la BD sur l’antifascisme font leur route et bientôt, vous serez étonnés !
On a décidé de se former. on va faire notre propre conférence gesticulée et on a investi dans une formation sur le documentaire, histoire de faire un vrai beau film…
Pendant ce temps-là, dehors, rien ne bougeait. On s’interrogeait : « Alors, au fait, on a un premier ministre? Et le gouvernement? »
On s’est demandé jusqu’à quel point on s’était éloignés de la politique. On a replongé nos yeux dans des bouquins, et on a trinqué à la santé de la culture.
On est partis en vacances desquelles on est revenus juste un peu bronzés. Même le temps a fait la gueule cette année, c’est dire l’état mental de la société !
Et là, tout était fini, la déprime post-électorale, la supercherie des Etats Généraux de l’information avalée. On avait trouvé le regain nécessaire pour avancer. notre cagnotte se remplissait, et on se disait. « Ben oui, plein de gens nous lisent, nos articles ont un impact fort. »
L’énergie paraît que ça circule, une fois nos vampires neutralisés, on a eu le retour de ce qu’on vait semé. « Bonjour, pour vous dire, on vous la finance finalement cette formation documentaire parce qu’il nous plait le projet. Vous nous devrez rien. «
« Eh dis donc, ton papier sur la maltraitance animale, ça a fait bouger les choses, mêmes les députés écolos vont t’appeler. Et la procureure a fait une réunion en urgence… »
« On voulait vous proposer un nouveau projet. Il nous reste un peu de sous, alors on a pensé à vous. »
« Je vous ai mis 100 balles dans la cagnotte parce que je ne suis pas bien riche, mais j’aime ce que vous faites. »
Voilà, on avait le retour.
On s’est alors requinqués de cette énergie-là. On s’est posés et on a décidé de retourner au combat. Mais plus comme avant. On a décidé de plutôt enquêter plutôt que de sortir quotidiennement une information comme le font les journaux locaux. Et de garder du temps pour créer des événements.
10 événements pour nos 10 ans.
Bon ça on ne peut pas vous en parler tout de suite. On aime trop faire des surprises.
Après ça, on a eu un premier ministre. Ouais, on n’était pas plus mal sans. Il galère, le pépère pour rassembler autour de lui, donc on n’a toujours pas de gouvernement.
Ben c’est ce qu’on disait. Tout est une question d’énergie. Et elle ne circule que quand il y a un peu d’équilibre quand même. Et là, on a des dirigeants qui doivent pas trop savoir ouvrir leur chakra.
En fait, c’est ce qu’il m’explique mon osthéo. Tu peux pas recevoir, quand tu n’as jamais donné. A l’Elysée, au vu de leur avarie en matière de bonne nouvelle, faut pas qu’ils pensent pouvoir nous vampiriser encore longtemps.
Et franchement, ça nous montre à quel point, on vit bien sans eux. (Oui, eux, ils sont majoritairement des hommes quand même)
Donc on va reprendre nos petites vies, nos projets, et nos sourires. Kiffer la vie comme on sait si bien le faire. Et regarder autour de nous. Ben finalement, « tous ceux qu’on est » comme on dit à la campagne, on fait de grandes choses, loin de la noirceur des coeurs trop serrés.
Et même qu’on va réconcilier les mondes. Alors, n’ayez pas peur, vous nous croiserez un peu partout ces prochains mois, mais chutttt, ça aussi, c’est une surprise !
Bon week-end les amis… Profitez-en bien, c’est le dernier ! Paraît que lundi on a un nouveau gouvernement ! Et les trous noirs tentent toujours de vampiriser les soleils. Restons lumineux !