Mediacoop a désormais la réputation d’être le media d’investigation concernant l’ultra-droite à Clermont-Ferrand. Ainsi, il ne se passe pas une semaine sans que de nouvelles révélations sur tel ou tel membre de l’ultra-droite ne nous arrivent.
A force de les compiler, nous nous sommes rendus compte des différentes structures qui s’organisent et s’entremêlent entre elles.
Tristan Arnaud en place à Clermont-Ferrand
Ce week-end, une plainte contre Tristan Arnaud, membre de Clermont Non Conforme a été déposée pour violences aggravées contre un jeune, en plein centre de Clermont-Ferrand, qui a été transporté à l’hôpital par les pompiers. Le présumé coupable devra de nouveau répondre de ses actes.
Tristan Arnaud est pourtant déjà bien connu des services de police. Incarcéré en 2018, il était interdit de territoire après avoir frappé des personnes qui se promenaient devant le local du Bastion Social de Clermont-Ferrand. L’un d’eux souffre encore de douleurs à la jambe, après une double fracture du tibia et du péroné qui lui valut plus de 60 jours d’ITT.
A sa sortie de prison, après une 7eme condamnation, Tristan Arnaud était interdit de territoire. Cependant, malgré l’enfermement, rien n’a changé chez lui. Pas même la haine. A Bordeaux, il fonde Bordeaux Nationaliste, mais se fera chasser par les antifascistes. D’origine vendéenne, il semble déraciné. Il revient donc, au bout de 5 ans, à Clermont-Ferrand. On le voit sur presque toutes les photos de Clermont Nationaliste puis Clermont Non Conforme, les groupuscules néo-nazis.
Retrouvez ici l’article du procès de Tristan Arnaud.
Clermont Nationaliste et Clermont Non Conforme
A Clermont Non Conforme, il croise d’anciens camarades, mais surtout de nouvelles figures, que nous avons déjà présentées dans de nombreux articles que vous pourrez retrouver sur notre site.
Mais depuis 2018, le paysage de l’ultra-droite clermontoise a beaucoup changé. Le Bastion social avait un lieu et se trouvait un peu isolé, même si dans d’autres villes, des structures similaires se sont mises aussi en place.
Fondation de la Cocarde 63 en 2021
En 2021, Chloé, jeune étudiante en master Biologie, fonde La Cocarde, un syndicat étudiant d’Extrême-droite. Déjà, à l’époque, Mediacoop dénonçait ses violences et son appartenance à Clermont nationaliste. Elle nous avait d’ailleurs insultés sur la messagerie de nos réseaux sociaux. Depuis, elle est devenue membre de l’Action Française, aux côtés de son désormais fiancé (en novembre 2022), Jean Chevalier, qui n’est autre que le président de l’AF à Clermont-Ferrand.
Action Française active
Ainsi, Chloé semble avoir quitté les gants coqués qu’elle mettait dans les rues clermontoises. L’amour a peut-être remplacé un peu de la haine qu’elle déversait même dans un bar mythique de Clermont-Ferrand. D’ailleurs, le patron du café en question a fini par la sortir définitivement.
La Cocarde, quant à elle, a survécu au départ de Chloé. Julien Chmielwski a pris sa place, après sa prépa à Fénelon et son entrée à la fac de droit. Membre actif du RNJ 63, il a également rejoint Clermont Non Conforme, comme on vous l’expliquait dans notre ancien article. Il a été vu, et pris en photo récemment, en plein tractage à l’université. Il est d’ailleurs coordinateur de différentes actions au sein de La Cocarde.
Des rassemblements devant le lycée Lafayette
Dernièrement, on voyait Julien, non flouté, lors d’un rassemblement en hommage à Lola, devant le lycée Lafayette de Clermont-Ferrand, aux côtés des membres de CNC. Un étrange mélange des genres pour cet homme qui se fait passer dans la presse locale pour un simple militant d’extrême-droite.
D’ailleurs, la direction du Lycée Lafayette a été mise au courant des deux derniers rassemblements néo-nazis qui se sont tenus devant son établissement. Elle en a prévenu le rectorat et a fait un signalement.
La Cocarde, qui malgré le bruit qu’elle tente de faire dans les médias, n’est pas présente sur la liste en Conseil d’Administration de l’Université. Le syndicat a d’ailleurs peu de membres présentés pour les élections, se disputant les places avec l’UNI, syndicat de la droite dure.
Collectif Nemesis 63
Mais d’autres organisations se sont implantées dernièrement à Clermont-Ferrand, dans le collectif Nemesis. Ce groupuscule se revendique féministe et arbore des discours haineux, xénophobes, anti-islam, raciste, anti-immigration, et transphobe. Il lutte contre les violences faites aux femmes, notamment quand elles sont commises par des musulmans.
Cet été, Alice Cordier, la présidente de ce collectif créé en 2019, arrive dans nos volcans afin d’annoncer la création de Nemesis 63. On y retrouve d’ailleurs des têtes assez connues, comme Juliette ou Anastasia, très souvent sur les photos de Clermont Non Conforme et en lien revendiquée avec le milieu néo-nazi. Léa, sur la liste de la Cocarde en mars 2022, militante au RNJ 63 a rejoint elle aussi le groupuscule féministe identitaire et xénophobe.
Le Collectif Némésis a d’ailleurs dernièrement appelé à « manifester son mécontentement auprès des mairies contre la tenue du festival « migrant scène » et contre La Cimade (NDLR : association de solidarité avec les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile.)
Des réfugiés de Civitas
Enfin, dernièrement, nous avons appris l’installation dans le Puy-de-Dôme de Francois-Xavier Peron, trésorier de la feu Civitas. En effet, après la dissolution par le gouvernement de cette association catholique intégriste, il semblerait que deux de ses gouvernants aient trouvé refuge du côté de Clermont-Ferrand.
Clermont, terre d’accueil de l’ultra-droite ?
Ainsi, Clermont-Ferrand s’est vu installer depuis la disparition du Baston Social, plusieurs pans de l’ultra-droite : Syndicat étudiant La Cocarde, Groupuscule néo-nazi Clermont Non Conforme, collectif féministe xénophobe Némésis, une Action Française qui n’a pas disparu du paysage, et des personnalités de Civitas qui ont rejoint notre auvergnate.
Sans compter la présence de Tristan Arnaud, fiché S depuis 2011, avec pas moins de 7 condamnations sur son casier judiciaire et de nombreuses plaintes en cours pour violences en réunion. Il avait été interdit de territoire lors de son dernier procès, mais semble avoir trouvé lui aussi, refuge en Auvergne.
Une région, que, nous souhaiterions, en ces termes (et seulement en ceux-là) beaucoup moins accueillante.
En attendant, de nouveaux groupes antifascistes comme récemment Corbeau Noir ont décidé de mener des actions contre l’arrivée de ces idées nauséabondes dans la capitale auvergnate.