Millésime K : un facho en tournée !

Le « rappeur » d’extrême droite Millésime K abreuve régulièrement ses réseaux sociaux de freestyles haineux. Depuis début mars, ce dernier a entamé une tournée dans toute la France. Si certaines villes réagissent à temps, son équipe n’hésite pas à tromper les établissements pour se produire coûte que coûte. Alors qu’une date est prévue à Clermont début avril, plusieurs organisations tentent de faire interdire sa venue.

« J’fais du rap mais j’viens pas d’la rue ! », c’est ainsi que commencent presque toutes les chansons de Millésime K. Un moyen direct de souligner sa détestation des quartiers ou du rap traditionnel. Une position qui ne l’empêche en revanche pas de faire le buzz sur les réseaux avec ses 570.000 abonnés sur Tiktok et 70.000 sur Youtube, qui suivent ses sorties musicales racistes et homophobes.

Millésime K passe désormais la barrière de l’écran et vient d’entamer sa tournée « Patriote » dans toute la France. Ce dernier a prévu de jouer à Clermont-Ferrand le 1 avril, dans un lieu encore inconnu.

Sous le costard, des idées noires

Sur ses vidéos, Millésime K est toujours tiré à quatre épingles. Costard-cravate et cheveux gominés, le « rappeur » de Lyon (plaque tournante de l’extrême-droite et des groupuscules fascistes) a déjà sorti plusieurs albums et compte plus d’une centaine de chansons dans sa discographie.

Si les idées fusent dans sa tête, elles sont toutes plus nauséabondes les unes que les autres. Elles sont illégales même entre racisme, homophobie et appels à la guerre civile. Pourtant, le jeune homme se tient pour l’heure soigneusement éloigné de la fachosphère. Une seule photo de lui dans les travées du stade de Nice, avec une des responsables de Reconquête (parti d’Eric Zemmour) apparaît depuis cet été. « Signe, peut-être, d’un intérêt, la marque Terre de France – qui finance pléthore de vidéastes d’extrême droite – le suit sur les réseaux sociaux. », révèlent nos confrères de Street Press dans un article du 1er mars.

Millésime K défendu sur Twitter par l’élu d’extrême droite Damien Rieu

Mais dans les sombres abysses du numérique, l’histoire n’est pas la même. Sur l’application Telegram, Millésime K relaie par exemple un photo-montage d’Éric Zemmour armé d’un fusil avec la légende « sur les travlo ».

Verbe haut, plume facho

Sous son style impeccable, le rappeur au costard sort le drapeau français à chaque occasion dans ses vidéos ou ses concerts. Ses clips sont de véritables mises en scène faites pour interpeller, les plus jeunes notamment, en reprenant les codes des réseaux sociaux.

Là est le danger. Dans ses freestyles, Millésime K se targue de défendre la ruralité ou les travailleurs. Une façon de faire qui ne déroge pas à la tradition populiste des extrêmes-droites. Mais si le chanteur tente parfois de lisser ses propos, souvent, il ne prend pas de gants.

« On s’cache derrière le racisme, à ce qu’il paraît c’est la mode » ; Douce France pardonne moi, ils vont finir par te tuer » ; Tu craches sur mon pays mais à ce qu’il paraît, c’est moi le facho, si j’étais président, j’aurais déjà mis un an de cachot » ; Pas envie qu’on propose à mes gosses de changer de sexe à 2 ans » ; « Pourquoi ils me traitent de sale hétéro tous les LGBT ».

Des organisateurs floués

Liberté, Égalité, Fraternité : trois albums qui composent la dernière trilogie de Millésime K. Désormais, ce dernier souhaite les diffuser à travers une tournée dans toute la France. Son premier concert, prévu à Grenoble le 10 mars, a été annulé suite à la mobilisation des forces de gauche. La structure qui devait l’accueillir rapporte avoir été trompée sur son identité.

Visiblement, la méthode est récurrente. Pour son concert prévu à Lyon le 11 mars, les forces de gauche et la municipalité ont dénoncé sa venue et demandé à la préfecture son interdiction. Mais le concert, annulé le 8 mars à la demande du gérant de la salle qui devait l’accueillir, a bien eu lieu dans une commune proche sous la surveillance d’une trentaine de gendarmes après une mise en demeure de l’avocat du rappeur.

À Marseille, le concert était annoncé pour le 17 mars dans un lieu secret. Finalement, l’événement s’est tenu à Aubagne. Dans la soirée, les responsables de l’École de danse aubagnaise ont découvert que leur salle accueillait le concert d’un rappeur d’extrême droite. « Nous avons été contactés par un jeune homme qui voulait organiser une soirée dansante de 6 à 85 ans« , indiquait Anne Bernardi, présidente de l’EDA, à la presse locale.

L’histoire se répète le lendemain à Montpellier. France 3 rapporte que le gérant du lieu d’accueil n’était pas au courant : « Il a réservé pour la soirée à partir de 18h30, en parlant d’un concert d’une petite heure, avec un public varié dont des personnes âgées », leur a indiqué ce dernier.

Concert prévu à Clermont

C’est le 1er avril qu’une date doit se jouer dans notre ville. Bien sûr, le lieu n’est pas encore connu. Nous appelons donc toutes les structures susceptibles d’accueillir un « événement culturel » à être très vigilantes. Millésime K a prévu de se produire ce samedi à Lille. À Clermont, le collectif Lutte Contre les Extrêmes-Droites et d’autres structures devraient rapidement se saisir de l’affaire.

Pas de banalisation

Ici comme ailleurs, une recrudescence des groupuscules d’extrême-droite a pu être constatée ces derniers mois. Même le rap s’y met. Outil verbal de lutte et de progrès, ce style musical à l’histoire riche est aussi devenu un moyen de communication politique, avec une récupération des droites les plus extrêmes. Aux côtés de Millésime K, rappelons les propos de Kroc Blanc, figure du rap identitaire d’extrême droite. Dans son projet Instinct sorti en 2017, on retrouve des titres tels que “Nazi” ou encore “Daesh”. Dans son morceau “Lettre à Kery James”, Kroc Blanc tient ouvertement des propos anti-islam : “À mesure que les mosquées poussent, le petit coq voit grandir le danger”. Difficile ici de ne pas voir en action les méthodes de dédiabolisation et la volonté de banaliser des postures haineuses car si l’extrême-droite a longtemps craché sur le hip-hop, elle s’en sert maintenant allègrement.

Ce soir, à 18h30, des collectifs appellent à une manifestation place de Jaude contre le racisme et les discriminations.

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3 réflexions sur “Millésime K : un facho en tournée !”

  1. Sérieux les gars … L’extreme gauche a droit à le liberté d’expression et pas la droite ! Tout ce qu’il dit c’est du non sens faut arrêter de l’emmerder.

    1. UN PATRIOTE ANONYME

      Une honte, cette article n’est qu’un tissu de mensonge d’une bande d’espèces de platistes qui soutiennent des dealers,…
      Millésime n’a rien fait de mal, mais il n’est pas d’accord avec vous donc. Il faudrait faire fermer ce torchon, et pourtant je ne suis pas du genre à aimer la censure. Et si vous aimez pas la France, eh bien dégagez.

      Je sais que ce commentaire ne restera pas bien longtemps, car ce sont les méthodes de la « bienpensance »

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