16H, ce mercredi. Il fait beau, l’avenue Charras, rendue piétonne accueille visiteurs en nombre, sac sur le dos, remontant de la gare. Ils croisent les habitants de ce quartier cosmopolite attablés en terrasse.
Au 31, une grande vitrine nue laisse entrevoir les prémices d’un nouveau lieu. Grégoire arrive à vélo. Le jeune militant sourit avec chaleur avant de nous faire entrer dans le nouvel espace.
« Depuis 3 ans, on cherche un lieu pour rassembler les différents collectifs et associations écologistes car nous avions besoin d’un endroit pour faire nos réunions et tenir nos permanences. »
Un lieu ouvert au public
L’idée grandit en même temps que les projets. « Un lieu où il est possible d’accueillir le public, aussi. »
Après la fermeture de la maison des associations qui hébergeait les bureaux de Greenpeace, le milieu militant se réunissait au centre Richepin.
« Nous avons eu envie de fédérer autour d’un projet commun. » Alors, les adhérents de différentes structures créent La Base fin 2023.
Cette nouvelle association prend connaissance par le biais de la municipalité clermontoise de l’existence du local avenue Charras.
« Il s’agissait d’un espace loué par la mairie comme lieu d’accueil pour la réhabilitation urbaine. Mais, le lieu n’était plus utilisé. »
Une réunion est organisée avec la propriétaire qui accepte le projet.
Une subvention est accordée par la mairie pour aider au paiement des premiers loyers. L’association La Base récupère donc les clefs, début juillet.
« On a passé l’été à nettoyer, astiquer, récupérer du mobilier. Puis, on a fait un appel à dons pour tenter de récupérer 3000 euros qui nous aideront à mettre des événements en place et à organiser le lieu. »
Car le 31 avenue Charras accueillera toutes les associations qui se reconnaitront dans la charte du lieu. Déjà, Greenpeace, Alternatiba, Extinction Rebellion sont de la partie.
« Les collectifs engagés donnent de leur temps et participent au loyer en contrepartie de la mise à disposition du local. » Explique Grégoire.
Un bar associatif
En plus d’être un lieu de réunions, les adhérents pourront y trouver un bar associatif dès le mois de septembre.
« Nous trouvons que ce quartier donne un sens supplémentaire à notre démarche. Ici, se posent des questions sociales ou environnementales. Notre combat c’est celui de la justice sociale et écologique. On sait que les moins aisés souffrent de mal-logement, sont les premières victimes du dérèglement climatique. »
La Base veut fédérer bien au-delà des convaincus. « On veut intégrer les habitants à nos réfléxions, et à nos débats. »
Car le 31 rue Charras se veut un lieu de rencontres, de débats, de conférences. « Il faut être honnête, parmi les militants, on trouve peu de personnes racisées par exemple. On veut être plus inclusif. »
De plus, l’association La Base veut travailler avec les écoles du quartier.
« Pour l’instant, nous sommes une trentaine à faire vivre cet espace de 60 m2 qui est un espace de travail modulable avec une table de réunion, le bar, l’espace détente. »
Une gouvernance horizontale
Pour être en accord avec ses valeurs, l’association est gérée de façon horizontale avec un Conseil d’administration tournant. A chaque Assemblée Générale, les membres changent. Un collectif Animation composé de 15 personnes a été mis en place pour gérer la programmation du lieu.
Quant à la charte, elle recense les valeurs du lieu. Le respect de chacun, la visée politique mais apartisane, la non-discrimination, entre autre.
« Nous sommes contre l’artificialisation des sols, pour une plus juste répartition des richesses, contre l’effondrement de la biodiversité et en soutien avec les luttes locales écologiques. »
Grégoire pourrait en parler des heures de l’accaparement de l’eau, des conséquences de la pollution des plus riches sur la santé des plus vulnérables. Mais, il est interrompu par l’arrivée de François sur son VTT. Il vient déposer la rampe en bois qu’il a construite pour l’accessibilité en fauteuil.
Le retraité est amusé. « Ca tombe pile poil. » Il a aussi mis une poignée dans les toilettes. « Il reste quelques bricoles à faire. » L’homme est motivé par le projet. « Je suis allé au village de l’eau. C’était bien d’être avec des gens qui pensent comme moi. Ca rassure après les élections. »
Il est vrai que l’écologie a été le grand absent des débats lors des législatives. Mais, l’association La Base a bien l’intention de parler haut et fort et à tous et toutes de justice sociale et écologique.
Pour aider le projet : https://bento.me/labaseclermont