900 titulaires de moins en 4 ans, dans le Puy-de-Dôme. 2800 contractuels, parfois sans qualification. Et 15% du personnel en arrêt maladie du côté du CHU de Clermont-Ferrand. Le bilan n’est pas rose.
Bruno Nies de la CGT santé explique : « Désormais les ASH sont obligés de faire du soin ou aider à faire les toilettes. On assiste à un glissement des métiers, car il est devenu très difficile de recruter. »
Des bancs de formation santé vides en cette rentrée
Selon lui, plus personne ne se destine aux métiers de santé tellement les conditions de travail sont dégradées. « On voit sans cesse des infirmières, des aides-soignantes, des médecins démissionner. On ferme des lits. C’est l’enfer. »
Pour le syndicat CGT, il faudrait un soignant par patient. Mais, les postes manquent, le personnel aussi. « C’est illégal mais pas rare que les soignants travaillent 12 heures d’affilée et ça 6 jours sur 7. On a des infirmières qui vont enchaîner plus de 72 heures dans leur semaine ! Et elles acceptent, car elles ne peuvent pas laisser les patients. »
En cette rentrée, les bancs sont quasi vides dans les filières de la santé. « Parcoursup n’a rien arrangé. Alors qu’il manque 400 mille agents répartis entre le social, les EHPAD et le sanitaire. »

Différences de traitement entre le social et le sanitaire
Paola, attachée administrative à l’hôpital de Billom a fait le choix de rejoindre une structure plus petite. « Je bosse aux Galoubies à Chamalières, à l’IME les Roches Fleuries. » Elle passe donc de l’établissement sanitaire à l’établissement social. Cette mutation lui a valu les 183 euros de revalorisation mensuelle éditée par le SEGUR . « C’est une inégalité de traitement, je fais le même métier, mais dans un établissement différent, je n’ai donc plus le droit aux 183 euros. »

15% d’arrêts maladie au CHU de Clermont-Ferrand
« Serrez-vous la ceinture qu’ils nous disent ! Mais, quand une aide-soignante vient au bureau pour nous dire qu’elle ne peut plus payer son loyer et qu’elle vit en caravane, on fait comment ? » S’indigne Bruno Nies. « On a rencontré le nouveau directeur territorial de l’ARS, et on lui a demandé les 183 euros pour tous, plus de lits en hôpital psychiatrique car la situation y est vraiment critique, et une meilleure attractivité de notre métier. Cette rentrée montre bien, avec les classes à moitié vides que nous allons encore plus manquer de personnels dans les années à venir. Et ça, ça va être très compliqué. Nous avons déjà beaucoup trop d’agents en épuisement professionnel. »
La psychiatrie fortement touchée
Un jeune homme, Loïc, prend la parole. Salarié de l’hôpital Sainte-Marie, il déplore la perte de 50 salariés sur les 1000 qu’emploie la structure. « Une catastrophe pour les patients et le personnel. »
D’autres rappellent que la France assiste à la fin des Urgences 24/24 et que la santé est devenue une marchandise comme tout le reste. « Macron a détruit la protection sociale, nous demandons la nationalisation des groupes privées qui profitent des malades et l’arrêt de la privatisation des formations. »

42 services d’Urgences ont fermé
Le Projet de Loi sur le Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sera de nouveau bientôt débattu à l’Assemblée Nationale. L’occasion pour les syndicalistes de « mettre la pression sur le gouvernement et les élus. »
« Il faut une offre de soins égale à tous. Le Segur a été inefficace. 42 services d’urgence ont fermé, on met en danger la population… » Rappelle un salarié du CHU.
