À Riom, les facteurs maintiennent la pression

Déjà à l’arrêt les 6 et 7 décembre, les travailleurs de la Poste du bassin de Riom attendent toujours des engagements. Face à des conditions de travail qui régressent, ces derniers reconduiront la grève le 24 décembre.

Ils étaient en grève les 6 et 7 décembre. Riom, Mozac, Enval, Malauzat ou encore Sadat. Tous les facteurs et factrices du bassin souhaitent des réajustements et de meilleures conditions de travail. Devant le centre de tri de Malauzat, une vingtaine d’agents se sont mobilisés.

L’algorithme n’a pas le rythme dans la peau  

Les causes de la grève ? D’abord, une réorganisation mise en place au moins de juin. Celle-ci devait régler plusieurs problèmes mais elle a finalement aggravé la situation selon les salariés. Les travailleurs se sentent épuisés et certains se sont mis en arrêt pour surmenage. Cette surcharge, ces derniers la doivent à un algorithme qui ne conçoit pas la réalité humaine de leur travail lors du calcul du temps des tournées. « Les tournées sont faites par des algorithmes qui ne laissent pas assez de temps car il ne prennent pas en compte toute la diversité des choses à faire. », explique David Lichaux, secrétaire de la CGT FAPT 63. 

Des tournées infaisables

Des tournées sont infaisables. Sur le secteur de Châtel-Guyon notamment. Les agents doivent distribuer le courrier sur une matinée raccourcie (8h-13h environ) ce qui est insuffisant. Ils sont ensuite obligés de prendre une pause jusqu’à 15h pour travailler jusqu’à 17h ou 17h30 tous les jours. Voilà à quoi ressemble leur quotidien. Ce nouveau rythme ne leur laisse pas assez de temps pour terminer les tournées et les oblige à rester à disposition de la Poste toute la journée. Une réorganisation faite au détriment de la vie personnelle des agents qui sont majoritairement en arrêt de travail aujourd’hui. Depuis des mois, les tournées ne sont que partiellement couvertes faisant des clients des victimes indirectes. Chaque année, la Poste accuse 10% de suppression de postes dans tout le pays.

Pas assez de moyens

Durant la période de Noël, les difficultés se multiplient. Plus de colis et plus de lettres demandent plus de mains. Le 7 décembre, les grévistes s’étaient remis au travail après l’annonce par la direction de l’arrivée de six renforts pour les facteurs « lettres ». Et pourtant, deux semaines après, les renforts ont été placés sur le tri des colis afin d’aider à supporter la pression liée aux fêtes. Rien a changé. « De toute façon, même s’ils venaient aux lettres, on n’a pas assez de voitures donc ça ne sert à rien », ajoute David Lichaux. 

Ce dernier explique que le taux d’emplois en intérim est de plus de 50% avec un turn-over important. Pour lui, ces collègues mériteraient plus de considération, de respect, de formation et de suivi. Mais ces collègues, « il y en a de moins en moins », précise David. « Dès leur arrivée, c’est du dépassement d’horaire, de la pression et de la fatigue. Il n’y a plus d’embauche donc quand les gens partent, ils sont remplacés par des CDD ou des intérimaires mais ces derniers jettent l’éponge. Ils font des heures en plus pas payées et on leur dit que c’est de leur faute car ils sont mal organisés. ». 

Grève illimitée

Les agents en grève au centre de courrier de Riom ont reconduit la mobilisation le 7 décembre. Une pétition a été distribuée pour expliquer leur situation aux usagers. Dans un communiqué dédié à la presse et aux élus, la CGT FAPT indiquait le 16 décembre : « Les engagements de fin de conflit des 6 et 7 décembre derniers n’ont rien réglé, au contraire. Les renforts intérimaires débutants arrivés sur la plateforme ne soulagent pas les agents. Les stocks de courrier continuent de s’entasser, les salarié-e-s précaires arrivé-e-s en renfort ne connaissent pas les tournées, les véhicules manquent et de grosses pressions individuelles sont exercées sur les agents qui ont fait valoir leur droit de grève la semaine passée. Il n’est plus possible de travailler sereinement et de rendre un service postal de qualité à Riom Malauzat »

Face à la situation, un nouveau préavis de grève a été déposé le lundi 20 décembre. Problème, le document a été jugé non recevable par la Direction Régionale AURA de La Poste. Formellement, un manquement dans sa rédaction le rend caduc. L’heure de départ de cette grève illimitée n’y est pas précisée. Pourtant, c’était déjà le cas lors de la grève du début de mois qui a pourtant eu lieu. Alors que les postiers du bassin de Riom ont ouvert leur premier mouvement social depuis 11 ans il y a deux semaines, ces derniers ne comptent pas se laisser faire. 

« Ils n’ont pas tenu leurs premiers engagements donc là, on est très remontés. Tous les facteurs vont faire une demande de révision de tournée par courrier pour que la tournée soit revue. Quelqu’un devra venir pour suivre chaque tournée et constater les faits », termine le syndicaliste. Un préavis a été redéposé pour la journée du vendredi 24 décembre.  

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