C’était en février 2020. Après l’agression d’une enseignante, ses collègues avaient débrayé pendant deux jours. Reçus par l’inspection académique, ils étaient partis soulagés, car on leur promettait de nouveaux moyens. Malheureusement, une promesse non tenue qui met en tension le lycée clermontois.
35 par classe. Alors que le lycée Brugière accueille un public difficile, l’établissement ne reçoit aucun soutien. « L’année dernière, on nous a fait la promesse en réunion, qu’à la rentrée 2021, les filières technologiques ne recevraient que 28 élèves maximum. » Sylvain, prof de maths, prend la mesure de l’entourloupe quand il vérifie les dotations pour la rentrée 2021.
« Rien ne changera. Alors que notre lycée est quand même situé dans un quartier prioritaire. Nos jeunes viennent des 3 collèges alentours, dont deux sont classés en rep+. Nos élèves en bac technologique ont besoin d’attention, ce ne sont pas des élèves scolaires. » Les enseignants ont analysé les résultats du brevet dans ces 3 collèges. Les moyennes oscillent entre 5 et 7 sur 20 en maths et Français. « Donc quand ils arrivent chez nous, il faut qu’on leur apprenne à rédiger, à faire des calculs. la filière STMG demande des compétences scolaires. Ils se retrouvent alors en difficulté. S’ils étaient moins nombreux, on pourrait les accompagner plus facilement. »
Pour l’équipe pédagogique de ces filières, le problème se déplace ensuite sur les études post-bac. car s’ils parviennent à obtenir le bac, ces élèves se dirigent vers la faculté, car sont rarement pris en IUT. « A la fac, ils n’ont pas les armes et se retrouvent sur le carreau.«
35 par classe
Aussi, pour ces enseignants, le problème doit être réglé dès le lycée avec plus de moyens. Ce qu’on leur avait promis. « Même le proviseur nous a dit que nous avions raison, que la promesse n’était pas tenue ».
Le 1er mars dernier donc, l’équipe enseignante est reçue au rectorat. Là, on leur explique qu’ils ont mal compris, qu’aucune promesse n’a été faite et que le nombre d’élèves par classe ne sera pas revu à la baisse, à la rentrée. L’équipe a donc décidé de se mobiliser, jeudi 18 mars, devant le lycée, en organisant un point presse. En période d’alternance en distanciel et présentiel, le nombre de professeurs sur place était un peu réduit. Mais les enseignants sur place ont bien répondu présent.
Présence des agents de sécurité au point presse
Ils ont été néanmoins très surpris de la présence des agents de sécurité du rectorat déployés devant la grille du lycée. En effet, à notre arrivée, nous avons pu constater que plusieurs personnels étaient présents pour encadrer la conférence de presse qui se tenait dehors, ajutant un peu de tension à cet événement d’information qui ne regroupait qu’une dizaine d’enseignants.
Le proviseur du lycée est resté dans l’enceinte de l’établissement dans lequel nous n’avons pas pu rentrer.