De fin 2021 à mars 2022, de nombreux salariés des Fnac ont participé à des grèves dont la principale revendication était les conditions de travail. Face à cela, des renforts ont été embauchés dans les magasins en tension en cette période de ventes importantes. Pour autant, ces renforts ont vocation à disparaître dès le mois de janvier, renvoyant les titulaires au sous-effectif et aux mauvaises conditions de travail qui en découlent. Autre difficulté dans un contexte d’inflation record : des salaires qui stagnent et qui impactent le niveau de vie des salariés.
Une inflation qui révèle l’urgence de la situation
Malgré les augmentations générales des salaires en 2022, « le travailleur de la Fnac n’a jamais été aussi proche du statut de SMICARD qu’aujourd’hui avec tout ce que cela implique comme difficultés pour boucler les fins de mois. », explique la CGT Commerce 63.
Si le syndicat demande une revalorisation de 8%, les salariés n’ont obtenu que 2,2% lors de la dernière hausse. « Mais ils ne veulent rien entendre. », indique Christophe Boucheix de la CGT. Pour lui et les employés mobilisés, c’est leur travail qui permet les bénéfices et il est normal qu’ils en profitent aussi. Un travail pas toujours simple, notamment à cause d’effectifs à la baisse. « C’est notre travail quotidien qui construit les richesses. Elles doivent être partagées. », affirment les salariés de la Fnac Clermont.
De 117 à 47
À la Fnac, l’équipe des employés permanents se compose de 117 personnes efnacn 2000. 20 ans plus tard, le nombre a atteint 47. « On sait que c’est difficile, notamment avec le e.commerce mais ici, ça fait des années qu’il n’y a pas eu d’embauches. », explique Christophe.
Mobilisation nationale
Des assemblées générales et tournées de magasins se sont tenues ces dernières semaines dans les fans de France. Un appel a été lancé pour les magasins parisiens le 23 décembre, rejoints par le reste des enseignes aujourd’hui. Les salariés de Clermont se sont mobilisés dès ce matin. Ils le resteront toute la journée avec l’envie de faire monter la pression avant Noël.
Dès l’ouverture, des représentants ont distribué des tracts à l’entrée du centre Jaude. « On en a donné 250. Les clients nous ont soutenu quand ils ont pris connaissance de nos tracts. La plupart nous ont donné rendez-vous en début d’année en espérant qu’on soit nombreux pour les retraites. C’est très positif. », confie Christophe Boucheix. Ce matin, 20% de l’effectif total a suivi la mobilisation (11 grévistes sur 47 employés). Cet après-midi, la mobilisation devrait encore grossir lors de l’une des plus grosses journées de l’année.