Religion, féminisme, écologie… Médiacoop au micro pour questionner les radicalisations

Il y a d’abord un appel à projet de la CAF. L’objectif : « soutenir les actions de promotion des valeurs de la République et de prévention de la radicalisation. » Mais la radicalisation justement c’est quoi ? À l’heure où ce terme est de plus en plus utilisé et pas forcément à bon escient, il nous est paru important de le déconstruire et de le questionner.

Ce matin, c’est à la Maison de Quartier de Champratel que l’équipe de Médiacoop a posé ses valises ou plutôt, ses cartons. Une fois notre station radio déballée, nous avons passé plus d’une heure à échanger avec nos différents intervenants.

D’un côté, Pascaline Bidoung, Présidente de l’association Solidarités Femmes Immigrées. Cette dernière a notamment organisé plusieurs conférences sur le thème de la radicalisation afin de sensibiliser les citoyens. De l’autre, Anne-Lise, d’Osez le féminisme ! et Grégoire de Greenpeace Clermont-Ferrand.

L’émission commence par la diffusion d’un micro-trottoir réalisé quelques semaines auparavant. Le constat est sans appel. Au mot « radicalisation », les passants répondent « islamisme », « situation dans certains pays » ou « immigration ». « 

Pour Pascaline, la radicalisation, c’est un phénomène d’embrigadement, quelque chose qui s’accentue jusqu’au point de non-retour. Mais pas question que ce mot puisse stigmatiser les personnes de confession musulmane.

Nous, on a décortiqué ce terme. On l’a pris à la racine. On la questionné aussi. Qui est radical? Qui se sent radical? Est-ce toujours négatif? Toujours religieux ? L’État l’est-il ? Certains acteurs privés?

« On se revendique comme féministes radicales mais pour nous, c’est positif alors qu’on nous taxe de terrorisme et de radicalisation de façon négative. », explique Anne-Lise d’OLF. « Nos modes d’actions sont démonstratifs mais jamais violents. On s’attaque à des symboles mais pas à des personnes. », poursuit Grégoire.

Pour lui, le terme « radical » a subi une grosse dérive sémantique. « Radicalisation, c’est un mot où on met tout », abonde Pascaline. Cette dernière souligne la nécessité de prendre en compte la solitude, la précarité, le manque de considération ; la fracture sociale en générale, comme des éléments qui entrainent une forme de radicalisation.

L’échange est passionnant, on pourrait le poursuivre pendant des heures. Mais l’objectif est atteint. Celui de mettre le doigt sur quelque chose qui prend beaucoup de place dans le débat public, parfois pour pas grand chose. À écouter de toute urgence !

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1 réflexion sur “Religion, féminisme, écologie… Médiacoop au micro pour questionner les radicalisations”

  1. Est radical tout ce qui produit un individu non libre mais social et ce dispositif culturel se maintient au sein d’une première institution : la famille. c’est dans cet espace que les futurs rapports sociaux et donc les rôles assignés aux sexes, se conjuguent.
    dans un article de Sciences et Avenir, il est indiqué que le nouveau né prématuré a besoin de beaucoup de contacts avec sa mère. Et le magazine ajoute d’ailleurs une photo ou l’on voit un nourrisson blottit contre le sein maternel. On pourrait comprendre un raccourci un peu rapide sur l’instinct maternel mais la photo enfonce le clou. Sans la mère, le bébé meurt. Il y a là un sacré symbole culturel à attaquer : il se reproduit y compris dans la science et c’est cette reproduction qui est désolante car elle renvoie chacun à son destin qui enferme aussi bien ‘homme que la femme dans un jeu de pouvoir sans fin. Donc radical par opposition à construit avec l’esprit. La CAF a supprimé seulement il y a 20 ans, dans ses dossiers de prestations la mention – nom du chef de famille- qui faisait bien sur référence à un pouvoir patriarcal et conjugal sur le reste de la famille, mais la CAF ne le conscientisait pas.
    Mais faire disparaitre le père n’est pas sans conséquence et dramatique. Philippe Julien en a parlé dans le livre Le manteau de Noé.
    « Qu’est-ce qu’être un père ? Dans la mesure où l’on prétend pouvoir répondre à cette question posée en terme d’être, on ne peut que constater, aujourd’hui plus que jamais, un déclin, une insuffisance, un démérite, voire une imposture. Ainsi, qu’il s’agisse de droits sur l’enfant, de l’enfant ou à l’enfant, le discours social soutient de moins en moins l’être père. Y a-t-il à s’en lamenter ou à s’en réjouir ? Par contre, à la question : qu’est-ce qu’avoir eu un père ? un fils, une fille peut répondre. »

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