Ghislain Dugourd, de l’Union Départementale de la CGT 63 ouvre la conférence de presse avec des mots clairs : « La montée de l’Extrême-Droite est partout. L’élection de Donald Trump aura des conséquences sociales. En France, le projet de loi de finance de la Sécurité Sociale fera des victimes parmi les travailleurs et travailleuses. Alors, nous avions besoin de rappeler que nous faisions front commun. »
Front commun, les syndicats du Puy-de-Dôme, ont l’habitude. Mobilisation contre la réforme des retraites dernièrement, pour n’en nommer qu’une.
Nicolas Dumoulin, de Solidaires, rappelle d’ailleurs « La question des retraites n’est pas soldée. Nous ne lâchons pas l’affaire. La lutte a été unitaire, dynamique, mais contre un 49.3, ça n’a pas suffi. »
Patrick Lebrun, de la FSU va même plus lion : « Il faut savoir que concernant la réforme des retraites, certaines organisations syndicales ont été écartées des négociations, avec une volonté de diviser. »
C’est bien une intersyndicale soudée qui, ce matin, présente sa détermination a continuer à lutter auprès des salarié.e.s. « on peut lire les chiffres à la convenance de chacun. La sécu est-elle déficitaire ? Ca dépend la grille de lecture. » Explique Ghislain Dubourg qui continue : « nous voyons qu’il existe une multiplication des luttes professionnelles depuis la mobilisation des retraites. Ce mouvement a créé le sentiment d’injustice et de ne pas être entendus alors on fait plus de bruit. »
Dans la métallurgie, mais aussi dans la presse, des grèves ont eu lieu sur le territoire, ces dernières semaines. Mais aussi dans la fonction publique.
Il faut dire que les forts dividendes de la famille Mulliez ou de l’entreprise Michelin ne passent plus auprès des salarié.e.s licencié.e.s de Auchan ou du géant du pneu à Clermont-Ferrand.
Cependant, les syndicats ne sont pas naïfs. « On se rend compte que la colère profite surtout à l’Extrême-droite et que l’antisyndicalisme est de plus en plus fort. »
Les jeunes militants de la FEDEA de l’université de Clermont confirme : « L’UNI, syndicat étudiant proche de l’Extrême-Droite gagne des voix. Il joue sur la méritocratie. Mais, tous les étudiants ne sont pas dans la même situation. Un étudiant salarié n’a pas la chance de réussir, par exemple. » Explique le jeune militant. Sa camarade poursuit : « La génération se dépolitise et se laisse influencer par les réseaux sociaux. »
La montée de l’Extrême-droite, Nicolas de SUd temporise : « C’est la polarisation de la société qui s’accentue. Concernant les chambres d’agriculture, c’est vrai, la Coordination Rurale (NDLR : syndicat proche de l’extrême-droite) a obtenu plus de sièges, mais la Confédération Paysanne aussi. C’est la FNSEA qui s’est affaiblie, même si elle reste majoritaire. »
Alors, pour les syndicalistes présents, c’est à eux de faire le boulot sur le regain de confiance. « La lutte unitaire antifasciste de ce week-end montre bien qu’on sait mobiliser. » En effet, ce samedi, à l’appel du collectif contre les Extrêmes Droites, plus de 400 personnes ont défilé dans les rues. « Il faut continuer à lutter contre la récupération politique de la désespérance des gens. » Rajoute Ghislain.
« Surtout que le RN est pour la retraite à 60 ans mais sans aucun financement proposé. Nous, c’est concret, ce n’est pas juste de la posture. » Explique le représentant CGT qui affirme qu’il continuera avec ses camarades d’accompagner les luttes professionnelles sur le terrain. Un constat partagé par la FSU, Sud-Solidaires, et la FEDEA, présents, déterminés à combattre les dérives sociales de la société.