Rassemblement pour la paix : la préfecture du Puy-de-Dôme interdit (encore)

Depuis le 7 octobre, l’attaque du Hamas contre Israël et la réponse sanglante sur les civils Palestiniens, de nombreux citoyens se mobilisent en France et ailleurs pour réclamer la paix. Pourtant, à Clermont-Ferrand, le préfet a interdit le rassemblement du 17 octobre et celui prévu hier, mardi 24. L’événement s’est délocalisé à la Maison du Peuple pour revendiquer coûte que coûte un cessez-le-feu immédiat et dénoncer les atteintes du représentant de l’État sur les libertés publiques.

Le 7 octobre dernier, le Hamas perpétrait plusieurs attaques en Israël. Une répression immédiate et sanglante fait depuis rage en Palestine, contre les civils, notamment à Gaza. La population est en état de siège, l’eau et les énergies viennent à manquer.

Dans les médias, les soutiens se sont enchainés. Pour Israël, pour la Palestine, pour un cessez-le-feu, pour la paix. De plus en plus, les citoyens du monde et notamment en France, tentent de se mobiliser. Entre autres, dimanche, un rassemblement a eu lieu à Marseille. Un autre à Paris a réuni plus de 20.000 personnes.

Mais à Clermont, impossible de soutenir la Palestine ou la paix.

Interdiction préfectorale

Un premier rendez-vous était prévu le mardi 17 octobre à 18 heures place de Jaude à l’appel de l’Association France Palestine Solidarité 63. Mais le nouveau préfet Joël Mathurin a annoncé avoir pris un arrêté pour interdire le rassemblement afin de « prévenir tout risque de troubles à l’ordre public ».

Hier, mardi 24 octobre, même logique. Le rassemblement était cette fois organisé par plusieurs syndicats et devait avoir lieu devant la préfecture à 17 heures. À peine 24 heures avant, le rendez-vous a également été interdit par le préfet. Les organisateurs ont tenu à s’exprimer en conférence de presse sur le parking de la Maison du Peuple, Place de la Liberté pour dénoncer cette atteinte aux libertés et à la démocratie. Ces derniers ont notamment affiché leur soutien aux deux militants syndicaux de l’UD CGT du Nord interpellés à leurs domiciles par la police judiciaire de Lille puis placés en garde à vue le 20 octobre dernier pour « apologie du terrorisme » après la diffusion d’un tract où l’on peut lire : « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi, elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. ».

Solidarité

Malgré l’interdiction de se rassembler, de nombreux citoyens ont délocalisé le lieu de rendez-vous pour rejoindre les syndicats à la Maison du Peuple. Bientôt, la place est presque pleine et des drapeaux Palestiniens rejoignent les fanions des organisations de travailleurs.

Partout, on discute, on débat. « Le bain de sang doit absolument être évité. Un cessez-le-feu immédiat, c’est le premier pas indispensable pour engager un processus de paix juste et durable dans la région israélo-palestinienne. », lance Gislain Dughour de la CGT au micro durant les prises de parole. Des participants entament ensuite des discours, sans micro, directement au milieu de la foule. « Le gouvernement nous réprime en voulant nous faire taire et en interdisant les manifestations mais l’histoire ne se fera pas ainsi car le peuple français est souverain et libre de manifester et de montrer qu’il n’est pas d’accord avec ses dirigeants. », gronde un jeune étudiant.

Sur certaines joues, des larmes coulent. On applaudit.  On rappelle que les massacres en Palestine n’ont pas attendu le 7 octobre. Un recours juridique en référé liberté a été déposé au tribunal administratif contre l’interdiction du rassemblement. L’AFPS 63 appelle à une manifestation ce samedi place de Jaude à 15 heures.

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1 réflexion sur “Rassemblement pour la paix : la préfecture du Puy-de-Dôme interdit (encore)”

  1. « Des atrocités inhumaines ont été commises contre des civils israéliens innocents, dont de nombreuses femmes et enfants. Le XXXX condamne avec force ces actes que rien ne saurait justifier et s’associe à la douleur de ceux qui ont perdu un proche, et à l’angoisse pour les familles dont certains membres ont été enlevés. Les images effroyables de massacres commis envers des civils désarmés sont une atteinte insupportable à la dignité et à la vie humaine. Les civils israéliens sont actuellement évacués des zones les plus sensibles et mis à l’abri. Une solidarité mondiale s’est naturellement manifestée avec force à leur égard. »
    Ce texte est un extrait d’un communiqué paru le 10 octobre. J’ai masqué l’auteur de cette déclaration. Le temps nécessaire au questionnement : qui parle ? Un ministre du gouvernement israélien, un membre d’un état ami d’Israël. Surement pas les cadres LFI empêtrés dans une dénégation de la réalité.
    En France on a pris le soin de soutenir l’une ou l’autre partie ; on ne fait que perpétuer les causes d’un conflit. On n’aide pas le projet de paix.
    Le communiqué émane du Conseil Français du Culte Musulman.

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