Le silence des médias face à la violence contre Jérusalem Est

Hier, mardi 27 avril, une trentaine de militants pro-palestiniens ont manifesté devant France Bleu Pays d’Auvergne afin de dénoncer le silence des médias face à la répression israélienne et les actuelles ratonnades qui se déroulent à Jérusalem-Est.

Dominique Vidal, journaliste, a publié une lettre à ses confrères sur Mediapart pour dénoncer le silence des médias face à la montée de la violence contre les quartiers arabes de Jérusalem. En effet, depuis plusieurs semaines, selon les ONG sur place, des ratonnades se déroulent en toute impunité, avec la complicité de la police israélienne. On décompte depuis quelques semaines plusieurs blessés et emprisonnements arbitraires. Aussi, l’Association BDS « Boycott-Désinvestissement-Sanction » et l’Association France-Palestine-Solidarité se sont réunis hier devant les locaux de France Bleu en plein centre de Clermont.

Manifestation devant France Bleu Pays d’Auvergne

Un journaliste est sorti avec son Nagra afin de donner la parole aux associations. Pendant ce temps, les antifas clermontois ont collé des stickers sur les vitrines de la radio, mettant en colère deux des salariés. « France Bleu c’est une image forte. C’est un media mainstream qui ne relaie pas les actualités d’Israël. Il est situé en plein cœur de Clermont, face à la Comédie qui est occupée. » explique Yves Chilliard de BDS, alors que ses camarades posent avec de grandes banderoles devant la station, scandant des slogans appelant au boycott.

« Epuration ethnique passée sous silence »

« On continue impunément l’épuration ethnique et le contrôle de Jérusalem Est, qui, pour les palestiniens, est leur capitale. Les suprémacistes juifs, les ultras de l’extrême-droite débarquent dans le quartier en criant Mort aux Arabes et tabassent tous ceux qu’ils croisent. l’armée intervient et emprisonne les blessés. » Explique un militant. « Aujourd’hui on vient dénoncer le fait que les médias ne racontent pas ça. »

Effectivement, les médias parlent beaucoup d’Israël notamment sur l’histoire du vaccin. « Oui, mais ils oublient de dire que les palestiniens de Gaza et Cisjordanie n’y ont pas droit par exemple. » renchérit Yves. « Seules quelques ONG nous permettent de savoir ce qu’il se passe réellement là-bas. On assiste à de l’auto-censure de la part des médias français. »

Les associations rappellent qu’il est interdit de circuler librement en Israël, que les cartes de résidents des palestiniens sont très précaires. « Nous appelons au boycott de plusieurs marques ou produits. En exemple, les dattes, aujourd’hui avec le ramadan, elles se vendent beaucoup. Eh bien, nous nous conseillons d’acheter les dattes palestiniennes ou d’autres pays, mais pas celles d’Israël. »

Appel au boycott de Puma, Axa, Teva…

Autres marques que les associations poussent à boycotter : Les assurances AXA qui investissent dans les banques israéliennes et Elbut Systems, industrie de l’armement israélienne. Puma qui sponsorise le foot du pays. Ou encore Teva, la marque de médicaments génériques. Les militants ont d’ailleurs mis sur leur carte vitale un sticker rappelant aux pharmaciens de ne pas leur vendre cette marque.

78% des palestiniens de Jerusalem-Est vivent sous le seuil de pauvreté

En Israël, selon les ONG et Civic Coalition Pal Rights Jérusalem, on assiste à une épuration ethnique, au racisme dans sa pire définition. A Jérusalem-Est, 1/3 des terres palestiniennes ont été expropriés, 200 maisons par an sont détruites. 78 % des palestiniens vivent sous le seuil de pauvreté. 12 mille enfants sont sans état civil. Les associations et ONG estiment que l’exode a touché plus de 80 000 palestiniens depuis 1967.

Le silence assourdissant des médias ont eu raison des militants qui continuent malgré leur petit pouvoir à dénoncer ce qu’il se passe là-bas. Ils se sont donc déplacés à un arrêt de tram avec leur banderole pour être vus des passagers. Ils espèrent que la cause palestinienne sera entendue, alors qu’en période de Covid, les choses ont empiré. « Les hôpitaux ont saturé et si un travailleur palestinien était positif il était renvoyé de l’autre côté du mur » assure Yves.

En fin de manifestation, malheureusement, un petit groupe de néo-nazis est arrivé et a été intercepté par le comité antifa présent sur place. Quelques coups de poing ont fusé, avant qu’ils ne s’éloignent.

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