Laissons les renards tranquilles !

renard
Le 15 décembre prochain, le préfet transmettra une nouvelle proposition de classement ESOD pour le renard. Ce classement permet notamment que l'espèce soit chassée toute l'année. Or, selon France Nature Environnement 63, le renard n'est pas nuisible, bien au contraire.

D’abord, quelques explications. ESOD signifie Espèces Susceptible d’Occasionner des Dégâts. Cette appellation remplace le mot « nuisible » depuis une circulaire de 2012. Tous les trois ans, ce classement doit être renouvelé.

Le 15 décembre prochain, donc, le préfet remettra cette proposition de classement du renard en ESOD.

3 critères qui ne marchent pas

Pour être considérée comme ESOD, Il faut répondre à trois critères : Causer des dommages importants aux activités agricoles, forestières ou aquacoles. Menacer la santé publique. Menacer la sécurité publique ou la faune et la Flore.

Pierre Rigaud, membre de FNE 63 et vétérinaire de profession dénonce ce classement. « Plusieurs études montrent qu’un renard rapporte 2000 euros par an aux agriculteurs. En effet, il consomme les rongeurs qui détruisent les terres. Sachant que l’on tue 8000 renards par an uniquement dans le département, on n’ose évaluer la perte. »

Un animal qui fait faire des économies aux agriculteurs

De plus, le renard permet l’élimination des rat-taupiers qui détruisent les prairies, de façon naturelle. « Le rat-Taupier, appelé aussi campagnol terrestre ravage les fourrages. Sans renard, les agriculteurs doivent traiter leurs terres et pour ceux qui travaillent en bio doivent acheter des pièges. Tout ça représente un coût pour l’agriculteur. »

Le renard est cependant responsable de morts de poules. On estime les dégâts à 23000 euros par an. « Rien à voir avec les millions d’euros que l’on économiserait sur le territoire français grâce aux renards. De plus, très souvent, les poules attaquées sont celles de propriétaires non avertis et qui n’ont pas de poulailler « professionnel. »

Le renard, un animal qui permet de réguler les maladies

De plus, concernant la santé publique, le renard permettrait de réguler la propagation de l’échinococcose alvéolaire. Ce parasite peut s’avérer dangereux pour l’homme puisqu’il se développe dans le foie. On recense une trentaine de cas par an nécessitant une chirurgie et l’ablation d’un morceau de l’organe. Il se transmet par le renard et le chien. L’homme peut en être infesté en consommant des baies sauvages ou légumes souillés par les déjections des animaux. Il peut aussi être transmis lors d’une simple caresse ou contact avec l’animal.

Pourtant, quand on détruit le renard, on se rend compte que le déplacement des jeunes animaux dispersent davantage le parasite et augmente les risques d’infection pour l’homme.

Concernant la maladie de Lyme, le renard, là aussi est important. Car les tiques sont transportées par les rongeurs dont le renard est le prédateur. Il en permet donc la diminution.

Une espèce qui s’auto-régule

Enfin, on estime que le renard est un danger pour l’homme. « C’est faux » explique le vétérinaire. « Un renard pèse 5 kilos et s’enfuit dès qu’on s’en approche. il est victime de cet imaginaire collectif et des récits historiques à l’époque où la rage existait encore. Mais la vaccination a éradiqué la maladie depuis longtemps, qui à l’époque, c’est vrai, rendait les renards agressifs. De plus, le renard est une espèce qui s’auto-régule, elle ne pullule pas si nous arrêtons de la chasser. »

Aujourd’hui, quasi tous les départements français ont déclaré le renard comme ESOD. Il est donc permis de le chasser toute l’année et par tous les moyens possibles : piège, tir…

83 élus ont déjà signé

Pourtant, dans le département du Puy-de-Dôme, grâce au travail de FNE et de l’association Panse-bête 63, 83 élus de tous bords confondus et de communes différentes ont signé la pétition pour protéger le renard.

Ce courrier est à envoyer au préfet avant le 30 novembre.

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1 réflexion sur “Laissons les renards tranquilles !”

  1. c’est navrant de voir qu’une telle décision puisse encore avoir lieu. L’article donne suffisamment d’arguments pour le maintien de cet animal dans son écosystème car il est non seulement beau à voir mais utile. Mais l’état méconnait la protection de notre diversité biologique. La raison d’état agit encore et peut être pour s’attirer les bonne grâces des chasseurs. Je pense que peu d’agriculteurs raisonnables laboureront dans ce sillon visant l’extermination d’un allié dans la lutte contre le rat taupier. J’invite les citoyens à retirer les pièges qu’ils pourraient découvrir au fil de leurs balades.

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