Leader Price à Brassac les mines, des salariées qui attendent leur salaire depuis 2 mois.

Depuis 2 mois, les 7 salariées du Leader Price de Brassac Les Mines n'ont pas été payées. Le magasin est totalement laissé à l'abandon. La justice a été saisie.

La reprise du magasin par Imène Aoufi aurait dû être une bonne nouvelle. La jeune parisienne s’est emparée cet été de plusieurs magasins de grande distribution, dont celui de Brassac-Les-Mines.

Mais, depuis, le constat est catastrophique. Petit à petit, les livraisons ont cessé, les rayons se sont vidés, les clients raréfiés. Et sourtout, les employées n’ont plus reçu leur salaire depuis septembre.

235 mille euros de dettes

A Brassac, ce sont 7 salariées qui pour la plupart ont de nombreuses années de boite. Marie-Laure, salariée depuis 27 ans, témoigne : « Depuis le mois de juin, le magasin est instable, on a vu passer les gendarmes, les huissiers à cause des dettes accumulées. Plus de 235 mille euros d’impayés. » Les clients sont restés fidèles, jusqu’au 20 novembre, date à laquelle, le magasin a fermé. « Nous allons au tribunal de commerce le 5 décembre. Car, pour l’instant, sans cette démarche, nous ne pouvons même pas nous inscrire à France Travail. »

Les salariées ont aussi saisi les prud’hommes.

Alors, tout le monde s’interroge. Qui est cette Imène Aoufi ?

En fouillant, on se rend compte qu’elle a repris la gérance des magasins pour 200 à 1000 euros chacun ! « Ca ressemble à une insolvabilité organisée » Raconte Jocelyne Carbonnier, syndicaliste CGT, qui soutient les salariées en lutte. « Le but est de faire fermer ces enseignes, sans se ruiner et que la liquidation soit prise en charge par l’Etat. » Assure le syndicat.

Les salariées l’ont vue une fois. « En fait, on se demande désormais, si c’était elle. » S’amuserait presque Marie-Laure. « Depuis, on l’a sur whattsapp. Pour elle, tout va bien, il s’agit de sa stratégie. Ca va repartir. »

3 mois sans salaire

Mais, les salariées ne sont pas de cet avis : « Nous sommes en période de Noël. Nous voulons récupérer nos salaires. » Marie-Laure espère tourner la page et changer de branche. « J’ai commencé c’était un Champion. On était bien. Quand c’est devenu Leader Price, on avait un bon Chiffre d’Affaires. Puis, nous avons été Aldi, là, la dégringolade a commencé, notre succursale devenait vétuste. »

A quelques kilomètres, un nouvel Aldi se construit, à la même époque. Alors, le magasin de Marie-Laure redevient Leader Price. Un premier patron, parisien, reprend l’enseigne. Il accumule les dettes mais paie toujours les salaires. En mai, il annonce sa démission et la venue de Imène Aoufi. Dès le mois de juillet, les salaires sont payés tardivement. Lorsqu’elle apprend que les salariées ont contacté les syndicats, la nouvelle gérante s’agace : « Ne rentrez plus en contact avec eux ni avec les autres magasins. »

Plus de chauffage ni frigo

Elle vient une fois tard le soir faire le tour du magasin, enjouée. Elle dit avoir plein de projets. Depuis, elle répond sur whattsapp : « Les caisses sont pleines, ne vous inquiétez pas ! » Continue-t-elle à seriner.

Alors jusqu’au 20 novembre, les salariées, de moins en moins confiantes, se rendaient tout de même, chaque matin au travail
pour ne pas être en abandon de poste, et risquer le licenciement pour fautes. « Le chauffage y avait été coupé et les frigos étaient en panne. » Quelques fidèles clients continuaient à venir pour acheter le peu d’épicerie qu’il restait dans les rayons.

Injoignable

Jointe, Imène Aoufi n’a pas répondu à nos messages. Ses sociétés sont domiciliées dans le 17eme arrondissement. « Mais les lettres recommandées ne sont pas récupérées. » Ajoute une salariée. « On dirait qu’elle se fiche totalement de la situation. Mais, à sa place, je ne pourrais plus dormir de la nuit. »

Qu’a-t-elle à gagner à faire couler ces magasins ?

« Elle n’a en tous cas, rien à perdre », rétorque la CGT persuadée qu’elle est insolvable : « Nous l’avons jointe par téléphone pour lui demander de payer les employées, elle nous a juste répondu d’arrêter avec ça et de la laisser tranquille. » Assure la syndicaliste CGT qui ajoute : « C’est une histoire de dingue. »

On n’aurait pas dit mieux…

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2 réflexions sur “Leader Price à Brassac les mines, des salariées qui attendent leur salaire depuis 2 mois.”

  1. De tout coeur avec vous
    Tenez bon
    Vous allez au tribunal jeudi 5 décembre
    C est lamentable de traiter le personnel de cette façon
    Espérons que la justice fasse son travail
    Une cliente ..

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