Nous arrivons en retard. Mais, le premier slide est encore projeté. Julien Brugerolles, député-suppléant d’André Chassaigne, présente le plan climat, un travail colossal sur l’écologie dans le programme communiste.
Et, le jeune élu part de la base. « L’écologie, c’est un terme scientifique avec des concepts fondamentaux comme l’écosystème, ou la biodiversité. »
Plan Climat 2050
Dans la salle de la mairie de Pont-Du-Château, la trentaine de présent.e.s prennent pour la plupart des notes.
Certains sont adhérents au parti, d’autres sont paysans sans étiquette. L’élue écologiste de la commune qui accueille, Claire Brieu, est là aussi.
Julien rappelle les premières candidatures dans les années 70. Quelques sourires apparaissent lorsqu’on évoque René Dumont, ou Brice Lalonde.
« Marx le disait déjà, la source des richesses vient des travailleurs, mais aussi de la terre. » Annonce Julien, en faisant défiler de nombreuses diapositives.
Mais, il grommelle sur la notion de Capitalisme Vert. « C’est difficile de répondre en terme écologiste en prenant en compte le système capitaliste. » Avant de marteler les mots maudits tels que Extractivisme ou Obsolescence.
Ecologie et émancipation
Le député suppléant énonce l’idée de cette réponse systémique avec un nouveau projet de société, et des concepts tels que la coopération, l’émancipation, et le droit des salariés. « L’écologie n’a aucun sens sans tout ça. »
Il propose aux personnes présentes de bien travailler les connaissances scientifiques de l’écologie, en parlant des deux crises principales : climat et biodiversité.
Evidemment, il souligne l’urgence de la situation, avec des enjeux à court-termes. « C’est devenu concret avec la température de la surface de la mer à 28 degrés cette année, par exemple. »
Parti communiste et écologie
Julien n’est pas dupe : « On a souvent reproché à notre parti de ne pas nous occuper suffisamment des questions écologiques. »
C’est pourquoi ce plan climat qui propose des actions sur plus de 25 ans a été réalisé auprès de grands experts, tels que le GIEC et l’IPBES.
Ainsi, le PC se démarque des autres partis, parfois même au sein du Nouveau Front Populaire. « Nous voulons décarboner, lutter contre le gaz à effet de serre, mais aussi relocaliser, et créer nos propres outils. »
Halte aux entreprises privées
Par exemple, les communistes ne sont pas contre la réouverture des mines en France. « Ce sera plus respectueux des droits humains et environnementaux que dans les pays où on fait travailler des enfants. » Argue l’homme politique avant d’ajouter. « Mais, ce qui nous dérange c’est que ce soit des entreprises privées qui réalisent ces chantiers avec une certaine opacité. »
Alors, Julien énumère les projets : relocalisation de l’industrie automobile pour la construction de voitures électriques, qui se feront entièrement sur le territoire français, service public ferroviaire redéployé. Plan de transformation des systèmes agricoles « avec une politique qui doit être ambitieuse ». Une politique de l’eau beaucoup moins archaïque, avec une gestion publique de ce bien commun, et de ces ouvrages comme les barrages.
Nucléaire et transports
Bien sûr, Julien tend à rappeler les points de crispation parfois compliquée notamment sur le nucléaire ou l’électrification des transports. Le but de cette réunion et de ce plan climat est ainsi de donner des arguments pour les militants.
Claire Brieu prend la parole pour exprimer son contentement. « Sur la base, on se retrouve et c’est ensemble que nous devons avancer. »
Ensuite, la justice écologique mais aussi la lutte entre monde salarié et monde écologiste sont discutés.
Le monde salarié
Evidemment, les militants ne sont pas dupes. Il faut axer aussi sur plus de sobriété et une changement global de la société. « Il faudra former les agriculteurs, les salariés à une nouvelle façon de produire, de travailler, de se déplacer. »
Quelques militants aiment à rappeler les chiffres et la réalité des salariés qui débattent sur l’exploitation des potentiels du territoire. « Nous sommes sur un petit château d’eau » exprime Pierre Miquel, secrétaire du PCF 63, « Volvic est une belle entreprise, on ne peut pas mettre dos à dos les salariés et les écologistes.
Sobriété et progrès techniques
« 65 % de l’énergie est encore carbonée. Il faut pouvoir réduire notre consommation de pétrole. Et pour cela, il faut baisser nos consommations énergétiques, et compter sur les progrès techniques pour une meilleure efficacité énergétique. » Explique Julien qui rappelle qu’il y aura besoin d’énergies renouvelables et du nucléaire.
Enfin, le parti rappelle son envie de nationaliser les entreprises d’énergie, de fournir du travail en lien avec l’écologie et de garantir de nouveaux emplois aux salariés en considération avec la réalité écologique.
Après plus de 2H30 de réunion, les discussions n’ont eu de cesse autour d’un petit buffet.