Des nouvelles de Mediacoop !

Mediacoop n’est pas le média comme tous les autres. Vous le savez déjà car vous suivez son actu et que sa ligne éditoriale diffère tant dans ses contenus que dans son traitement. Nous sommes aussi une coopérative. L’argent que l’on gagne, on se le reverse sous forme de salaire. Nous sommes salariés-associés et gérants de notre structure. Ce n’est pas toujours simple. On vous explique.

Mediacoop. C’était en 2015. Il nous fallait un nom et celui-ci a fini par émerger. Un peu bateau, finalement, son nom a fini par nous plaire. La coopérative que nous venions de créer nous autorisait donc à être des journalistes libres, sans patron, sans conseil d’administration. Seuls maîtres à bord.

Aussi, cela imposait des contraintes. Nous n’avions pas de gérant. C’était nous les administrateurs. Il nous a fallu beaucoup de formations, de conseils et de bêtises avant de comprendre tout de l’URSSAF, des conventions collectives et de la législation française. C’est vrai, les premiers mois, on ne comprenait pas grand chose.

Puis, on a appris à tenir nos comptes. A faire attention avec la trésorerie. A lire un compte de résultats. Nous avons toujours payé tout le monde, même les stagiaires qui venaient pour moins de deux mois. On a toujours fait en sorte de respecter les heures des gens. Pas d’horaires. Chacun avait son travail à faire dans un temps imparti. Certains préfèrent écrire la nuit, d’autres le matin.

On a rapidement arrêté de travailler dans un local. Au départ, nous étions hébergés par Auvergne Active, à La Pardieu. Mais, finalement, on se rendait compte que nous étions toujours sur le terrain, et qu’on préférait se croiser et faire nos conférences de rédaction dans les bars.

On a donc économisé, et l’argent nous servait à payer les salaires et nos prestataires.

Voilà 7 ans et demi que Mediacoop tient debout. Ce n’est pas rien, et ils sont nombreux ceux à avoir été formés chez nous. Nombreux ceux qui nous appellent encore pour avoir des nouvelles, nous filer des coups de main.

Nos films, nos reportages, nos ateliers nous ont forgé une bonne réputation et une vraie image du média indépendant.

Notre média marche grâce à plusieurs sources de revenus. D’abord, nos ateliers d’éducation aux médias qui représentent plus de 60 % de notre chiffre d’affaires (à peu près 100 mille euros) . Nous intervenons dans les écoles, collèges, hôpitaux, etc. C’est pourquoi c’est important pour nous que les enseignants, les directeurs de structures, les formateurs nous fassent travailler.

Ensuite, nous avons 20 mille euros par an du ministère de la culture, sous la forme d’un Fonds de soutien. Nous remplissons fin février un dossier pour être « noté ». En fonction des appréciations, les médias peuvent percevoir de 8000 à 20 mille euros. depuis nos débuts, nous remplissons les cases : nous réalisons de l’actualité locale, nous faisons des ateliers, nous faisons vivre notre territoire.

Je sais que ça vous fait marrer 20 mille euros quand on sait que le groupe Centre France bénéficie de 1 573 943 euros (en 2019) d’aides, auxquels s’ajoutent les 486 mille euros d’un de leurs seuls titres La Montagne. Et on ne parle pas ici des aides à la distribution etc.

Bref, les médias indépendants sont aidés depuis 2015 et l’affaire Charlie par ce petit fonds de soutien, au même titre que les radios libres le sont avec leur FSER s’élevant a minima pour chaque structure de 40 mille euros.

Mais, dans le milieu de la presse alternative, on a le complexe de vouloir rester indépendant. Alors, même réclamer l’argent public au nom du pluralisme de l’information, on n’ose pas trop…

Même si je vous vois d’ici dire devant votre ordinateur que vous préfèreriez que les impôts paient les rédacs comme la nôtre plutôt que le journal papier rempli de pubs…

Et puis, concernant nos revenus, il reste nos ventes, nos productions : nos films, nos bouquins, etc.

Mais là, ça demande de la trésorerie, car il faut d’abord investir un peu, dans le matériel, dans le temps, dans les trajets.

C’est surtout là que vous intervenez !

En effet, vous me lisez gratuitement, là tout de suite. Mais ce texte, il m’a fallu du temps pour l’écrire, un site internet pour le diffuser. Bon, je n’ai pas eu besoin de me déplacer vraiment, mais nos reportages et enquêtes nous demandant souvent de prendre les transports.

Bref, ce que vous lisez gratuitement a en fait un coût. Nos salaires et nos frais.

Journaliste, c’est un métier. Etre journaliste dans un média indépendant c’est un sacerdoce. Une utopie. en plus, en voulant que l’information soit à la portée de tous en l’offrant.

Oui, mais, évidemment, ce serait trop simple. On peut bien s’arracher autant qu’on peut pour nos ateliers d’éducation aux médias, on veut malgré tout que tout cela ait du sens et ne pas accepter n’importe quoi sous prétexte qu’on a besoin d’argent.

Et puis, on veut développer des projets.

Cette année, nous sommes partis sur un nouveau film, et une BD.

Un film, c’est beaucoup plus de déplacements, plus de temps, et bosser avec des prestataires, notamment un monteur. Ca coûte beaucoup d’argent.

Souvent, on le rentabilise lors des tournées, ventes de DVD, mais ça prend du temps.

Pour la BD, ce sera notre première fois, alors on verra bien.

Mais, c’est très compliqué aujourd’hui de se projeter. Pendant la crise Covid, nous n’avons pas pu réaliser nos ateliers d’Education aux médias, nous avons perdu beaucoup d’argent. Heureusement, on en avait de côté. Mais nos petites économies commencent à s’épuiser.

L’Etat n’a absolument pas l’air décidé d’aider les médias indépendants alors même qu’il estime devoir lutter contre les Fake News. Pire. Nous attendons notre fonds de soutien, que l’on touche d’habitude début septembre. Toujours aucune nouvelle. Plusieurs médias ont alerté que leur trésorerie ne leur permettait plus de payer les salaires. Mais du côté du ministère, on continue à prendre son temps.

Aussi, on a besoin de vous.

Parce que vous me lisez encore aujourd’hui, mais peut-être que dans quelques mois, il nous sera devenu impossible d’écrire.

Dans notre société idéale, ceux qui peuvent donner le font pour que ceux qui ne peuvent pas puissent malgré tout avoir accès à notre information.

Dans la façon dont nous avons bâti Mediacoop, c’est la solidarité qui nous permet de tenir.

Nous avons notre cagnotte en ligne. Il ne nous manque que 2000 euros avant la fin de l’année. Ce serait vraiment chouette, que chaque année, grâce à vous, nous puissions récolter les 15 mille euros nécessaires pour garantir notre indépendance, mais aussi notre gratuité.

Alors, on sait bien que tout est devenu très cher. Mais pour ceux qui en ont encore les moyens, merci de nous filer un coup de main…

On ne vous décevra pas !

https://www.okpal.com/mediacoop/#/

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1 réflexion sur “Des nouvelles de Mediacoop !”

  1. apporter un soutien financier à Mediacoop est normal. L’indépendance se paie ainsi que la qualité de l’information et sa diversité. Ce qui est impossible à trouver localement ; aucun media de la PQR ne peut concurrencer Mediacoop sur ce point ; je fais partie des lecteurs qui paient pour avoir ce type d’information et il suffirait de 250 autres contributeurs pour au minimum 5 euros par mois, alors les journalistes pourraient passer l’hiver.

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