L’ouverture de la session budgétaire du conseil départemental s’est faite au son des pleurs d’enfants, ce jeudi 2 juillet 2020. Une centaine de professionnels du centre de l’enfance ont manifesté pour obtenir des moyens supplémentaires, soutenus par l’opposition de gauche au sein du conseil.
Des poupons entassés par demi-douzaines dans des poussettes et des pleurs de bébés diffusés sur des enceintes comme témoignages de leur souffrance et de leurs conditions de travail : les professionnels du centre de l’enfance (CDEF) étaient près d’une centaine, ce matin, à rallier en cortège le conseil départemental. Au pied de l’édifice, ils ne répètent pas leurs revendications : elles n’ont quasiment pas bougé depuis octobre 2018, où une manifestation similaire s’était déroulée. Depuis lors, des journées de grèves fortement suivies et des interpellations des pouvoirs publics se sont répétées, sans que satisfaction ne soit obtenue. Quelques slogans sont tout de même lancés au passage des élus, leur rappelant les responsabilités qui sont les leurs : entre les murs épais de la collectivité territoriale sera débattu, quelques heures plus tard, le budget du centre de l’enfance. « Enfants placés, enfants condamnés ! » résument les harangues : condamnés à la promiscuité, à l’incertitude, au manque d’accompagnement et à ses conséquences sociales, sanitaires et psychologiques. Une condamnation non pas prononcée par un juge, mais voté par une collectivité territoriale sous forme d’un document budgétaire critiqué tant pour son contenu que pour ses modalités d’adoption.
En colère, les personnels diffusent des pleurs d’enfants pour illustrer les conséquences des politiques budgétaires du conseil départemental
Pendant plus d’une heure, les grévistes appuyés par leurs syndicats (Sud santé-sociaux, mais également quelques drapeaux CGT et FSU) apportent un soutien sonore à leurs délégués partis présenter une nouvelle fois leurs demandes aux décideurs. « Le président du conseil départemental essaie encore une fois de jouer la montre » regrettent Charlie Paysac et Pierre Bourrier, représentants du personnel, à leur sortie. « Il nous propose d’entamer des discussions d’ici au 14 juillet, mais le vote du budget, c’est demain ! De toutes façons, il ne propose aucune ouverture de crédits ; on ne négociera pas en ces termes. » Les syndicalistes ont tout de même trouvé un point d’appui dans le conseil départemental : composé de diverses forces politiques, le groupe d’opposition La gauche 63 a déposé un amendement « intégrant quasiment toutes les revendications », qui doit être débattu aujourd’hui ou demain. Dans un contexte où le président du conseil départemental officie sans réelle majorité depuis des mois, chaque élu devra prendre ses responsabilités face au vote de cet amendement.
