« Nous allons nous réunir pour dénoncer les poursuites »

Le 18 janvier 2020, en pleine réforme du bac, 200 manifestants entrent dans le lycée Blaise Pascal, le jour des premières épreuves qui seront alors annulées. A l’époque, la proviseure du lycée parle d’actions bon enfant, sans aucune violence ni résistance. Pourtant, quelques semaines plus tard, 6 représentants syndicaux seront poursuivis. En mars 2021, ils ont reçu une amende et une inscription dans leur casier judiciaire. Le 16 juin prochain, une manifestation est organisée devant le rectorat, à 15 heures pour les soutenir.

Nous vous en parlions dès le mois de janvier2020. C’est une affaire que nous avons suivie largement, comme en témoigne nos deux articles ici et ici.

Réformes du bac et des retraites

Les faits remontent en 2020. Les épreuves E3C font alors un tollé dans les rangs de l’Education Nationale. Les enseignants dénoncent dans cet examen, une inégalité en fonction des établissements, et un bac qui n’a plus de vertu nationale. Ce jour-là, la première épreuve sur le territoire se déroule au lycée Blaise Pascal. Le taux de grévistes est impressionnant. Tous les AED sont en grève, personne n’est là pour surveiller l’épreuve.

Devant l’établissement, de nombreux manifestants sont venus soutenir la grève. Nous sommes en pleine période de manifestation contre la loi sur les retraites. La lutte converge, emplissant la rue de mécontents. Les portes étant ouvertes, ils entrent dans l’enceinte du lycée. La proviseure leur demande rapidement de sortir, ce que font sans hésitation ni résistance les personnes mobilisées. La proviseure annonce alors la suspension des examens. On aurait pu en rester là. C’était sans compter une médiatisation nationale qui va faire le buzz et mettre en colère dès le lendemain le ministre de l’Education nationale, Michel Blanquer sur France Inter. Il annonce alors que des sanctions seront prises.

Inscription au casier judiciaire

Chose faite quelques semaines plus tard. Des représentants syndicaux sont convoqués au commissariat de police pour être entendus. ils apprennent alors qu’ils sont poursuivis pour intrusion dans un établissement scolaire dans le but de perturber le bon déroulement des enseignements. Ils seront alors jugés sans audience, sur simple ordonnance. Ils seront condamnés à des amendes de 200 et 400 euros et surtout leur délit est inscrit sur la partir B2 de leur casier judiciaire.

Parmi les représentants syndicaux, deux étudiants de l’UNEF. Cette inscription sur leur casier pourrait les empêcher de continuer leur travail étudiant en tant qu’AED ou encore de prétendre à un emploi dans la fonction publique. Les enseignants condamnés de la CGT, SUD ou FSU peuvent eux aussi avec cette condamnation recevoir une sanction disciplinaire par le rectorat.

Criminalisation des syndicats

Ainsi, ils dénoncent tous une criminalisation du syndicalisme. En effet, seuls les représentant syndicaux ont été poursuivis alors que 200 personnes ont « envahi » le lycée ce jour-là. De plus, ils sont condamnés par une loi créée par Nicolas Sarkozy, après les émeutes de 2005, dite « loi des casseurs » (votée en 2007). Elle tendait à dissuader les intrusions dans les écoles et entrait dans un ensemble de lois cherchant à prévenir de la délinquance. Les condamnés dénoncent donc une criminalisation syndicale.

Le 16 juin, ils ont appelé à un rassemblement devant le rectorat. Ils n’ont pu obtenir de rendez-vous avec le recteur. Mais cette manifestation s’inscrit dans un mouvement social plus global, pour dénoncer notamment aussi la loi sur la sécurité globale et les glissements de la justice envers les mouvements sociaux. L’interprofessionnelle syndicale sera présente ainsi que de nombreuses associations telles que la LDH, RESF, etc. Le rendez-vous est donné à 15 heures devant le rectorat.

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