Face à l’explosion des livraisons de colis, aux risques liés au Covid et au manque de personnel faisant augmenter la cadence des tournées, les facteurs n’en peuvent plus. Ils dénoncent des salaires jugés insuffisants et des conditions de travail dégradées. Ils demandent une reconnaissance de leur travail, en particulier durant la période Covid.
Une revalorisation du salaire par l’octroi de primes
Alors que le groupe La Poste a triplé son résultat d’exploitation, passant à 3,149 milliard d’euros, la prime d’intéressement des facteurs ne leur est pas versée. « Pourtant, cette prime est calculée en fonction de ce résultat d’exploitation. » explique Lydia, guichetière de La Poste. Les primes d’équipes sont aussi tombées à zéro. « La Poste utilise comme motif l’absentéisme des agents. Sauf que ces absences, c’est la CPAM qui les a ordonnées parce que certains agents étaient cas contact etc. D’autant plus que l’on a travaillé tous les jours en première ligne, sans protections ! » Quant à la prime Covid, de 300 euros, elle est supprimée cette année. « On a besoin de ces primes car notre salaire n’est pas élevé. En fin de carrière, on touche 1500 euros. » s’insurge Sylvain, de la CGT. Les postiers subissent donc une perte de 1 000 euros sur leur salaire.
Une reconnaissance du travail effectué
Ce qui agace aussi les facteurs, c’est le fait de livrer des colis Chronopost ou appartenant à d’autres filiales, sans que ce travail soit rémunéré à sa juste valeur. « On doit livrer entre 300 et 500 colis Chronopost par jour. Tandis que les salariés de cette filiale touchent une prime de 3 000 à 4 000 euros », décrit Sylvain. « Surtout que les bénéfices engendrés retournent à ces filiales, qui appartiennent au groupe La Poste. Le groupe privatise les profits que nous créons. » Les facteurs demandent une pesée au réel de chaque tournée « car ils font des projections de baisses de trafic alors que les colis explosent. Donc on doit livrer plus, en moins de temps. » explique Lydia.
AG suite aux déclaration de la direction
Une réorganisation des tournées jugée « inhumaine »
Les postiers revendiquent aussi l’embauche de personnels et l’arrêt de la réorganisation des tournées qui leur augmente leur charge de travail. « Treize tournées sont menacées d’être supprimées. Alors qu’on aurait déjà besoin de 20 à 25 fonctionnaires en plus sur Clermont-Ferrand pour tenir la cadence actuelle », expose Christophe. « On travaille 6 jours sur 7, avec des contraintes de distribution. Pour un recommandé, j’ai le droit à 1 minute et 30 secondes pour le donner. Mais si la personne vit à l’étage, on les dépasse largement. »
« Par exemple, on a une personne qui s’occupait de la tournée de la gare qui est partie à la retraite. Elle n’a pas été remplacée et c’est à nous de nous partager sa charge de travail. » conclut Lydia. « Moi je rêve d’une renationalisation de La Poste et une réhumanisation du service public qu’on représente. » La direction refuse d’accorder les primes demandées et l’arrêt de la réorganisation. Un préavis de grève locale pour le 18 mai est en discussion au sein des syndicats.
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