Une question de responsabilités

Salaires qui stagnent, énergies qui grimpent et pouvoir d’achat qui dégringole… Depuis la rentrée, la mobilisation sociale n’a pas eu le temps de souffler. Hier soir, le leader FI Jean-Luc Mélenchon donnait un meeting aux côtés de la députée du Puy-de-Dôme Marianne Maximi, à la Maison du Peuple, pour lancer une campagne nationale contre la vie chère. Une vie chère qui fait de plus en plus de précaires en France. Pour enfoncer le clou, le projet de loi de finances du gouvernement prévoyait, avant son passage en force à coup de 49.3, de supprimer 14 000 places d’hébergement d’urgence dans le pays.

À cela, ce sont opposés plusieurs maires de grandes villes dont Olivier Bianchi. Ces derniers ont interpellé Elisabeth Borne dans un courrier pour faire du sans-abrisme une priorité nationale. Bien que le gouvernement ai fait marche arrière en renonçant à cette suppression de 14 000 places, « La ficelle est trop grosse. Cette annonce ne répond pas à l’urgence et masque l’inaction des pouvoirs publics dans la nécessaire mise en œuvre de nouvelles places d’hébergements d’urgence dignes. », explique le collectif Réseau Éducation Sans Frontières 63, dans un communiqué.

Responsabilité du préfet, responsabilité de l’État

« Le souci est dans chaque département. Ce sont les préfets qui gèrent ces places et ça veut dire moins de places offertes à tous les publics qui se retrouvent à la rue. », explique Roland de RESF 63. Ces maires de grandes villes, le collectif a décidé de les rejoindre. Il demande plus largement la régularisation des demandeurs d’asile pour desserrer l’étau sur l’hébergement d’urgence. « Ce qu’on met en lumière, c’est que dans les personnes qui sollicitent le 115, il y a beaucoup de demandeurs d’asile et déboutés et nous, on fait le parallèle pour dire que l’une des solutions, c’est de régulariser ces familles pour que ça engorge moins. », précise Roland.

RESF63 dénonce par ailleurs le gel par décision du préfet, de places d’hébergement d’urgence pour d’hypothétiques familles qui accepteraient l’aide au retour. Cette décision de la préfecture a pour effet de diminuer le nombre de places disponibles alors que chaque nuit, actuellement, des enfants dorment dans la rue à Clermont-Ferrand. (Nous faisons un point en début d’année). « A la veille de la journée internationale des droits de l’enfant et au lendemain de la journée de refus de la misère, nous redisons Un toit, c’est un droit et Des papiers pour tous et continuons d’agir pour une société humaniste. », expliquait RESF63 dans un communiqué publié le 9 novembre. Ouvrir ces places relève de la responsabilité des préfets. De l’État donc. Nous, ça nous fait penser qu’en ce moment, le festival Migrant’scène de la Cimade a lieu partout en France.

Responsabilité climatique

En parlant de responsabilité, on publiait la semaine dernière un article sur la COP 27. Elle a lieu en ce moment en Egypte. L’association ATTAC, qui lutte pour la justice fiscale et écologique a mené en parallèle plusieurs actions pour mettre les grands acteurs des projets climaticides face à leurs responsabilités. Samedi 12 Novembre, des militant.es d’ATTAC63 et des citoyen.nes, comme partout en France, ont décidé de dénoncer les criminels climatiques et leurs complices, notamment les banques qui comme la BNP, la Société Générale et le Crédit agricole, continuent de financer des projets climaticides partout dans le Monde. « Des banques font du lobbying à la COP27.

C’est une action symbolique qu’on a mené sur les banques les plus visibles à Jaude et aux Salins. », indique une militante de la branche locale. Deux agences du Crédit Agricole et une autre de la BNP ont été ciblées. « Les grandes banques font partie du problème et non de la solution ! Stop aux financements de la catastrophe climatique par les Banques ! », indique un communiqué publié dimanche par l’association. « Ces banques financent les extractions de minerais dans l’arctique, le charbon aussi. Elles ont tout simplement augmenté leurs financements sur des projets climaticides. », précise la militante.

3800 milliards de dollars

Avec 89 organisations internationales, ATTAC dénonce le financement des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) à hauteur de 3800 milliards de dollars depuis 2016 et les Accords de Paris par les 60 plus grandes banques du monde. Reconnaissant le rôle déterminant joué par la finance dans l’aggravation du chaos climatique, l’un des principaux engagements de l’Accord de Paris était de rendre « les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques ». Si cet engagement est bienvenu, depuis la signature de l’accord en 2015, les banques ont investi à elles seules 3 800 milliards de dollars dans des projets liés aux combustibles fossiles, y compris dans de nouvelles infrastructures d’exploration.

À travers cette action, les citoyen.nes ont voulu aussi rappeler que c’est aux pays riches de financer les impacts climatiques subis par les peuples du Sud. « Mais on s’aperçoit que dans les organisateurs de la COP, il y a des gens qui n’ont rien à y faire. Samedi, il y avait des militants mais aussi d’autres citoyens. Ça fédère pas mal de monde ces sujets. On a eu beaucoup de gens et de jeunes qui ont posé des questions et des gens qui soutenaient cette action. », conclue la membre d’ATTAC 63.

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