Mobilisation générale

Le 29 septembre sonnait l’heure de la rentrée sociale. Depuis, mobilisation n’a pas cessé et s’étend de jour en jour entre grèves, rassemblements, marches, journées nationales, lutte contre la misère ou l’inaction climatique.

Partout, la colère sociale gronde. Il y a eu le 29 septembre, la grande manifestation de rentrée. Puis d’autres rendez-vous. Nombreux.

Vendredi dernier, le 14 octobre, c’était à Clermont-Ferrand, devant la préfecture du Puy-de-Dôme. La CGT, FO, Solidaires, la FSU, l’UNEF, la Vie Lycéenne, la LDH ou encore Attac, appelaient à se réunir pour dénoncer les réquisitions d’ouvriers des raffineries orchestrées par le gouvernement. Nous étions plus de 200. « Pendant combien de temps va-t-on exercer le pouvoir de façon autoritaire dans notre pays ? Les syndicats doivent pouvoir exprimer leurs revendications. », a clamé le président de la Ligue des Droits de l’Homme 63. « En procédant aux réquisitions, l’État a choisi la violence. », poursuit Ghislain Dugourd, secrétaire général de l’Union Départementale de la CGT.

On ne répond pas à la colère sociale par la répression 

Mardi dernier, la Première ministre Élisabeth Borne réclamait une première réquisition des personnels. En effet, l’État appelle à libérer les raffineries quand de nombreux sites sont à l’arrêt et menacent de paralyser totalement le pays. La réquisition, c’est lorsque le préfet envoie un arrêté de réquisition à une entreprise. L’arrêté doit préciser la durée et le type de prestation. C’est ensuite à l’entreprise de désigner les salariés et de les faire connaitre à la préfecture. Une réquisition peut être demandée en cas d’urgence pour la santé publique ; pour répondre aux besoins généraux de la nation ou en cas d’atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publique. Ne pas s’exécuter est considérer comme un délit exposant à six mois de prison et 10.000 euros d’amende.

Si la décision des grévistes des raffineries Total et Esso est lourde de conséquences, elle est une réponse à l’augmentation du coût de la vie et aux fiches de paie gelées. Rappelons que le patron de total a vu son salaire augmenter de 52% entre les exercices 2020 et 2021. Les salariés de la branche pétrole, eux, contrairement à ce qu’on voudrait faire croire, ne sont pas des nantis. Ils sont pourtant les acteurs principaux de la hausse du chiffre d’affaire de Total. Les salariés ne font pas grève pour le plaisir mais contre l’inflation, contre les inégalités et contre la vie chère. Un refrain qui a résonné hier, notamment dans les rues de Paris.

Contre la vie chère, la NUPES en tête de cortège

L’événement était annoncé depuis un certain temps. Hier, une grande « Marche contre la vie chère et l’inaction climatique » avait lieu à Paris, organisée par la coalition de la Nupes qui a ainsi tenté de fédérer les contestations sociales et des revendications salariales. Entre Nation et Bastille, 140 000 personnes ont manifesté selon les organisateurs, 30 000 selon la police. Pour Jean-Luc Mélanchon, leader de la FI et star du jour, cette marche marquait « Le début d’un nouveau front populaire. ». Ce dernier a appelé à la mobilisation générale demain, mardi 18 octobre.

Refuser la misère toute l’année

Ce lundi, c’est la journée mondiale du refus de la misère. Cette journée a été reconnue par les Nations Unies comme une journée internationale en 1992. Partout dans le monde, elle est l’occasion de rassembler de nombreuses personnes qui refusent que la misère soit une fatalité.

 Cette Journée est également l’occasion de mobiliser les citoyens et les responsables publics pour le respect de l’égale dignité de toutes et tous. Le 17 octobre 1987, avec l’inauguration de la Dalle en l’honneur des victimes de la misère sur « le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme » au Trocadéro à Paris, la misère a été déclarée comme une atteinte aux Droits de l’Homme.

En 2022, le thème retenu est : « La dignité en action : nos engagements pour la justice, la paix et la planète ». Sur le territoire, c’est le Collectif 17 octobre qui anime l’événement. Hier, un rassemblement avait lieu à la Maison du Peuple de Clermont. Aujourd’hui, entre 16h30 et 19h, une plantation d’arbre en hommage aux victimes de la misère aura lieu à l’Atrium de Thiers et le film « Sous les étoiles de Paris » sera projeté à 20h au cinéma Le Rio.

Dénoncer l’inaction climatique

Ce week-end, c’est aussi la mobilisation pour le climat qui a fait entendre sa voix. En juillet, plusieurs collectifs se réunissaient sous l’association Stop Urba 63 pour dénoncer un projet de bétonisation de plus de 2 ha à Orcet. Samedi et dimanche, un week-end de mobilisation était organisé. Plus de 500 personnes ont manifesté de la mairie d’Orcet jusqu’au siège de Mond’Averne communauté. Une action qui s’inscrit dans une journée de mobilisation nationale du réseau Alternatiba-ANV COP21 pour dénoncer les projets climaticides menés sur tous les territoires.

Mobilisation générale

Cette semaine, la mobilisation continue. On vous signale au passage un rassemblement mardi à 16h devant les universités de Clermont-Ferrand, (à l’arrêt de tram Universités) de l’Association France Palestine Solidarité pour dénoncer le maintien arbitraire en prison à perpétuité de Georges Ibrahim Abdallah, révolutionnaire libanais solidaire des Palestiniens, emprisonné depuis 1984 par l’Etat français, et libérable depuis 1999. Une pétition pour sa libération sera proposée à signatures. À 18h30, le NPA organise une réunion publique « Changeons le système, pas le climat ! » avec Christine Poupin, Membre de la commission nationale écologie du NPA, Salle 5 du centre Jean Richepin.

Sans oublier la grande mobilisation qui débutera à 14h place Delille pour, entre autres, l’augmentation générale des salaires et le respect des droits sociaux. Demain Mediacoop fera un retour sur cette journée et sur une mobilisation générale qui aura lieu le 18 ou peut-être, à partir du 18. En attendant, on vous remet ici le lien de notre article qui explique pourquoi la mobilisation de demain concernera aussi le lycée pro : https://mediacoop.fr/14/10/2022/reforme-du-lycee-professionnel-un-desastre-selon-les-syndicats/

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