CHU de Clermont-Ferrand : « Nous sommes encore au cœur de l’épidémie »

Ce lundi 17 janvier, le CHU Polydôme de Clermont-Ferrand organisait un point presse sur la situation sanitaire liée au COVID-19 dans la région. Si le variant Omicron se montre moins virulent que le Delta, les services hospitaliers du Puy-de-Dôme sont toujours en tension. L’hôpital a donc du gérer des réorganisations en son sein.
Une situation stabilisée mais toujours tendue

« Ce matin, il y a 4 lits de réanimations libres sur les 85 du CHU de Clermont-Ferrand » annonçait Didier Hoeltgen, directeur général de l’établissement, ce lundi 17 janvier. « A la mi-décembre, on était à 210 arrivées par jour aux urgences. Depuis dix jours ça se stabilise, on est a 169 aujourd’hui, mais on ne voit pas encore de baisse.»

Si le Puy-De-Dôme affiche un taux d’incidence inférieur à d’autres départements de la région, le personnel appelle à la prudence. « Nous sommes encore au cœur de l’épidémie », détaille Oussama Traoré, médecin au CHU : « On est sur un plateau, on ne sait pas encore dans quel sens ça va évoluer. En tout cas, on ne voit pas encore la décrue annoncée » ajoute-t-il, avant de préciser : « Nous avons un peu moins de prélèvements ces derniers jours, mais sur les tests, nous sommes entre 20 et 25 % de positivité. On frôle des fois les 50 % en CHU, ça reste élevé et incite à la prudence ».

Les agents du CHU notent également une augmentation des cas de COVID chez les enfants, ainsi qu’une augmentation de l’hospitalisation de ces derniers. COVID, mais aussi épidémie de bronchiolite, venant encore congestionner les flux et les lits disponibles. Le variant Omicron représente 90 % des cas dans les tests effectués. En réanimation, c’est le delta qui est toujours largement majoritaire.

Une situation qui met tout l’hôpital en tension selon Didier Hoeltgen : « La pression est toujours là. La majeure partie de l’impact de l’épidémie se joue autant dans les lits de réanimation que dans les lits de médecine. On manque encore de lits de suivi. Il y a également de la tension au service des maladies infectieuse et chez les opérateurs. Notamment en cancérologie et pour les opérations lourdes». Face à ce contexte, l’hôpital a dû effectuer plusieurs réorganisations pour renforcer ses capacités.

Réorganisation hospitalière et mesures opérationnelles

Dès le début du mois décembre, le CHU a monté une cellule de crise et appliqué le plan blanc. Depuis le 13 décembre, l’hopital a déprogrammé ou repoussé 25% des opérations. Cela a permis de récupérer des lits supplémentaires (50 en filière générale). Du coté du personnel, l’hôpital a reporté des départs en formation, et a décidé de maintenir les congés sauf urgence. Actuellement, le COVID a mis en arrêt 129 agents sur les 9 000 du CHU. « Il y a une tension chez les puéricultrices et chez le personnel de nuit », a déclaré Didier Hoeltgen. A noter que ces « réorganisations » étaient vivement critiquées chez les salariés grévistes de la semaine dernière (lire notre reportage ici).
« Réanimation, dépistage, vaccination, nous sommes sur tous les fronts », a ajouté le directeur général du CHU.

Politique vaccinale soutenue

Au sujet de la vaccination justement, le personnel hospitalier rappelle l’importance de celle-ci. « L’immense majorité des personnes en réanimation sont des gens non-vaccinés, où des personnes d’un certain âge qui n’ont reçu que deux doses. ». À ce jour, le CHU a réalisé 166 608 vaccinations (chiffres du lundi 17 janvier) et peut réaliser 6 000 vaccinations potentielles par semaine.
Quant au pass sanitaire, récemment transformé en pass vaccinal, la professeure Isabelle Barthélémy, Présidente de la commission médicale d’établissement, assure que « les hospitaliers devront avoir leurs trois doses ». Les patients sans pass vaccinal ne seront admis qu’en cas d’urgence. En cas inverse, ces derniers se verront refuser l’accès à l’hôpital.

Pour ce qui est de la suite, c’est à Oussama Traoré de conclure : « Nous avons encore une à deux semaines pour voir l’impact du variant Omicron. Il faudra voir si on a moins de cas graves. Cela risque d’emmener un volume important de patients selon le taux d’incidence ».

Elian Barascud



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