Hommage à la journaliste Shireen Abu Akleh

Le 11 mai dernier, dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, Israël a perpétré une attaque causant le mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh. Cette dernière portait alors un gilet pare-balle mentionnant le mot « PRESS » et un casque. Elle a été abattue d’une balle en pleine tête. Son collègue Ali Samoudi a quant à lui été touché dans le dos. Des témoins ont déclaré que les soldats avaient tiré à balles réelles en direction de jeunes Palestiniens et des équipes de presse. Palestiniens ou internationaux, les journalistes sont régulièrement la cible des restrictions, des destructions de matériel ou des attaques de l’armée Israélienne.

Au cœur de la résistance

Agée de 51 ans, Shireen Abu Akleh couvrait depuis 25 ans la résistance du peuple Palestinien, notamment dans le camp de réfugiés de Jénine. Américano-palestinienne, elle était une journaliste de terrain expérimentée et l’une des premières correspondantes d’Al Jazeera en Palestine. Elle a couvert les guerres, les attaques et les agressions de l’occupation alors qu’Israël tente au maximum de bâillonner l’information et le travail des ONG.

Les journalistes en danger

Selon un décompte de Reporters Sans Frontières, en quatre ans, au moins 144 journalistes Palestiniens ont été victimes de violations de la part des forces de l’ordre israéliennes dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie : tirs de gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc, coups de matraques, grenades assourdissantes, tirs à balles réelles…Le 25 avril 2018, le journaliste Palestinien Ahmed Abu Hussein succombait à ses blessures dans la bande de Gaza. Un soldat israélien l’avait visé par balle. Un autre journaliste, Yasser Mortaja, était mort sur le coup de la même manière.

Des tirs durant les funérailles

Les funérailles de la journaliste le vendredi 13 mai ont été le théâtre d’une violente charge de la police Israélienne à Jérusalem-Est. Une vidéo publiée lundi 16 mai par l’hôpital Saint-Joseph montre des soldats tirant dans l’enceinte et chargeant dans le bâtiment sans raison réelle.  

Depuis l’annonce de l’assassinat, la Communauté Internationale et les associations locales dénoncent l’événement. Mais « les États déplorent ce qu’il s’est passé mais ne prennent aucune sanction. C’est du deux poids deux mesures. », dénonce Yves de l’Association France Palestine Solidarité. Cette dernière a appelé au rassemblement hier à 16 heures afin de rendre hommage à la journaliste.

Une cinquantaine de personnes

À l’appel d’AFPS, une vingtaine d’organisations sont venues soutenir la mobilisation. Entre autres, l’UNEF, SUD, RESF, la LDH ou encore le PCF63. « À moins d’une semaine de l’assassinat de cette journaliste, il fallait le faire. Cette mobilisation rappelle aussi la résistance en cours dans le camp de réfugiés de Jénine. Elle couvrait les premiers affrontements en 2002. 20 ans après aussi mais elle en est morte. », rappelle Yves.

Sur la place entre les facs de droit et de lettres, un chevalet exposait une grande photo de Shireen Abu Akleh et plusieurs informations sur la situation des journalistes sur place. Des tracts ont été distribués et les prises de parole se sont enchainées. Une pétition est en ligne à l’adresse suivante : https://www.change.org/p/assassinat-de-shireen-abu-akleh-nous-demandons-des-sanctions-contre-isra%C3%ABl?recruiter=7913698&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=psf_combo_share_message&recruited_by_id=8758bee0-beeb-012f-9740-4040d2fbfbbf&share_bandit_exp=message-33340589-fr-FR pour dire non et rappeler que les crimes de guerre doivent être sanctionnés de la même manière où qu’ils soient perpétrés

Liste non exhaustive des journalistes tués dans l’exercice de leur fonction : https://ismfrance.org/index.php/2022/05/11/lassassinat-de-shireen-abu-akleh-liste-non-exhaustive-des-journalistes-palestiniens-tues-par-les-forces-israeliennes-dans-lexercice-de-leur-metier/

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