Les trams défilent, les gens pressent le pas. Mais, quasi tous s’arrêtent devant la banderole plantée là par les militants d’AFPS 63. Beaucoup de jeunes, collégiens, lycéens et étudiants s’arrêtent, posent des questions. Une jeune fille interroge « C’est quoi l’Apartheid? » Un des militants lui répond, elle écoute entouré de ses amis attentifs, eux aussi.
Soutien de la jeunesse clermontoise
Parfois, on prêche les convaincus. « On est de votre côté, la Palestine vaincra » S’écrient de jeunes gens. Une femme, en béquilles, demande à ce que le tract soit glissé dans sa poche. « Il ne faut pas laisser tomber le peuple palestinien. »

En grand, le portrait de Salah Hamouri. Cet avocat franco-palestinien a toute sa place devant l’université de droit clermontoise. Cet homme, que nous avons rencontré à plusieurs occasions, est un héros de la lutte palestinienne.
Soutien à Salah Hamouri
Il est né en 1985 à Jérusalem, d’une mère française et d’un père palestinien. En 2005, il avait été inculpé sous prétexte d’avoir projeté l’assassinat d’un rabbin. l’Etat d’Israël le soupçonnait aussi d’appartenir au front Populaire de libération de Palestine. Aucune preuve n’avait été présentée devant le tribunal.
Salah avait malgré tout, fait 6 ans de prison.
En 2017, il était placé en détention administrative pendant 13 mois, sans motif. Il nous confiait lors de sa venue à Aubière avoir eu le choix : « Soit tu rentres en France et tu restes là-bas, soit tu vas en prison. Moi, je n’abandonnerai pas la Palestine. Si je pars, pour vivre ici avec ma femme et mon enfant, ils ont gagné, alors j’ai choisi la prison pour être finalement libre de vivre à Jérusalem. »
Mais, depuis mars 2022, Salah a été placé à nouveau en détention administrative. Le 4 septembre, son emprisonnement a été prolongé de 3 mois, sans aucun motif.
Salah a vu sa femme être dans l’obligation de quitter Jérusalem. Elle portait alors leur premier enfant.
4650 palestiniens détenus dont 180 enfants
Mais, Salah n’est pas le seul prisonnier arbitraire de l’Etat d’Israël. 4650 palestinien-n-e-s sont détenu-e-s, dont 180 enfants.
Depuis 1967, près d’un million de Palestinien-n-e-s ont été arrêté-e-s, soit environ 40 % des hommes vivant sous l’occupation.
Dénoncer la détention administrative
La détention administrative est souvent utilisée. Elle ne requiert pas d’inculpation ni jugement. Les charges sont tenues secrètes. Le détenu lui-même ignore les raisons de son incarcération. La détention est renouvelable indéfiniment tous les trois ou six mois.
Ainsi, actuellement, plus de 650 palestiniens, comme Salah Hamouri sont en détention administrative. D’ailleurs, plusieurs prisonniers sont en grève de la faim.
Chaque mois, l’association AFPS tractera devant l’université, pour dénoncer l’occupation d’Israël et soutenir le peuple palestinien.
Retrouvez notre interview réalisée en 2019 de Salah Hamouri :