Samedi 21 novembre, de nombreuses manifestations ont été organisées dans toute la France pour lutter contre la loi de sécurité globale. A Clermont-Ferrand, la Ligue des Droits de l’Homme, Libre Pensée, le club de la presse, les syndicats, collectifs et associations de la ville se sont donc rassemblés ce samedi à 11h, devant la préfecture du Puy-de-Dôme. Ils dénoncent non seulement la loi, en particulier l’article 24 qui a été voté vendredi soir à l’Assemblée Nationale, mais aussi toutes les lois liberticides qui, selon eux, s’accumulent.
Le rassemblement a duré une heure, entre discours des représentants d’associations et de syndicats, et slogans chantés de la foule. Le premier à prendre la parole est Mohanad Al Abbas, représentant de la ligue des droits de l’Homme : « Il n’y a eu aucun recul sur l’article 24 de cette loi liberticide alors qu’il aurait dû y avoir un amendement dessus. Au contraire, l’article, qui vise à interdire la diffusion d’images de la police, a été voté hier soir à l’Assemblée Nationale, avec 146 voix pour et seulement 24 contre ! En plus de cet article, la loi va permettre la surveillance de l’espace public avec des caméras et des drones. Encore plus grave, elle va permettre la reconnaissance faciale des manifestants. On n’aura plus le droit au respect de notre vie privée. L’organisation des Nations Unies a d’ailleurs saisi la Ligue des Droits de l’Homme pour donner un avertissement à la France. C’est grâce aux principes de la République que nous sommes ici aujourd’hui, et nous de renoncerons pas à la liberté, égalité et fraternité ainsi qu’à nos droits de base. »
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Les associations dénoncent l’accumulation de lois liberticides et appellent au retrait de la loi de sécurité globale. Elles expliquent que le gouvernement français s’attaque à la liberté de conscience, leur fait peur pour les censurer dans leur liberté d’expression alors qu’une colère profonde existe depuis plusieurs années. Les collectifs constatent que la crise sanitaire sert de prétexte à la suspension des libertés et de décisions politiques controverses. La CGT63 demande alors « Est-ce que les lits fermés dans les hôpitaux sont pour combattre le virus? Est-ce que les 1800 postes qui vont être supprimés l’année prochaine dans l’éducation sont pour combattre le virus? » En plus de ces incompréhensions face à la loi, les professionnels de l’image (journalistes mais aussi cinéastes) demandent « des chiffres concrets concernant les agressions faites sur des forces de l’ordre suite à la diffusion d’images de ces derniers. On veut des arguments tangibles qui expliquent en quoi la loi déjà existante ne protège pas la police. Plus d’une dizaine de journalistes ont été interpellés et empêchés de faire leur travail au cours des dernières manifestation contre cette loi. Comment croire un ministre ou un président de la République sur le fait que nos droits seront garantis quand on nous interpelle déjà, avant même que a loi soit passée? « demande Sonia Reyne du Club de la Presse. Et surtout, tous font le même constat : « Avec la loi de sécurité globale, l’affaire Benalla ou Adama,n’auraient jamais pu être révélées et traitées. »
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Frédéric Brochard, secrétaire départemental Force Ouvrière 63, prend alors la parole : « Je me croyais en 2020, nous voilà en 1984 ! Nous devons lutter contre l’État d’urgence, pour nos libertés ! La dérive totalitaire de notre État est sans limites. Le ministre Gérald Darmanin a dit que ceux qui osaient contester le gouvernement se ralliaient à la cause terroriste ! » s’insurge-t-il, avant d’être acclamé par la foule qui pousse alors un cri de colère : « Résistance! Résistance ! Résistance ! » Didier, membre du syndicat Solidaires, fait ensuite un constat lourd de sens : « Trente lois liberticides sont passées en vingt-cinq ans. Voilà le bilan des gouvernements successifs. Jamais un mouvement social en Europe de l’ouest n’avait été autant réprimé depuis la seconde guerre mondiale. Cette loi va non seulement interdire les mouvements sociaux mais aussi cacher les violences policières. C’est un scandale ! Tous les gouvernements libéraux ont besoin d’un filet de sécurité de policiers, à cause des lois anti-sociales qu’ils font passer et qui révoltent ! On ne veut pas de ce monde et on vous appelle à vous rassembler le 05 décembre, partout en France et sur la place de Jaude pour Clermont-Ferrand, afin de lutter pour nos libertés fondamentales !«
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L’UNEF Auvergne, l’AFP63, RESF63 ainsi que le collectif Justice pour Wissam étaient aussi présents pour prendre la parole contre la loi de sécurité globale, mais aussi contre la casse des service publics, contre la loi LPR passée récemment. Tous s’accordent pour dire que toute la philosophie de cette loi est un scandale, pas seulement l’article 24. Ils dénoncent l’impunité accordée aux forces de l’ordre pour réprimer et mutiler la population, le monopole de la violence légitime de l’État et la censure de la vérité sur les actes policiers : « Ils censurent leur visage de la honte ! Les vidéos sont les seuls moyens de contredire les mensonges des forces de l’ordre et du gouvernement ainsi que leur soit disant légitime défense ! « s’exclame une militante. Le message est clair : rendez-vous le 05 décembre, place de Jaude, à Clermont-Ferrand, contre toutes les lois anti-sociales et liberticides.
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